DOCUMENTS DE TRAVAIL : 2008

Série de pré-articles scientifiques, en anglais ou en français, les Documents de travail présentent à la discussion un état de la réflexion sur une problématique de recherche. Ils sont soumis à parution dans des revues à comité de lecture.

Toutes les éditions de l'Irdes suivent un processus de validation. Elles sont relues par des chercheurs et des spécialistes des sujets traités (institutionnels et acteurs de terrain). Présentées lors de séminaires et colloques de recherche français et internationaux, elles sont discutées pour être enrichies.

Les Questions d'économie de la santé font l'objet d'une présentation systématique lors du séminaire interne pouvant réunir tous ces acteurs : les « Mardis de l'Irdes ».

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DOCUMENTS DE TRAVAIL : 2008


DT n° 19
2008/12



La qualité des soins en France : comment la mesurer pour l'améliorer ?
Or Z., Com-Ruelle L. (Irdes)

Définir et évaluer la qualité des soins est une démarche fondamentale si l'on veut améliorer le système de santé. Malgré sa réputation « de meilleur système de santé dans le monde », selon l'OMS, la France est en retard sur l'étude de la qualité des soins. Il n'existe pas à l'heure actuelle de système d'information permanent sur la qualité et la sécurité des soins et les données demeurent partielles, contradictoires et difficilement accessibles. Afin d'obtenir une image globale des problèmes de qualité de soins et développer des stratégies pour l'améliorer, il est important de recueillir des données de manière systématique et sur une base nationale cohérente. Cet article fournit une vue d'ensemble des données disponibles sur la qualité de soins en France en suivant le cadre d'analyse et les recommandations internationales pour mesurer la qualité. En comparant la situation de la France à celles d'autres pays développés, elle vise également à identifier les lacunes et les points forts du système actuel pour améliorer la gestion de la qualité des soins.

How good is the quality of health care in France?
France has been classified by the WHO as having one of the best health systems in the world. However, there is surprisingly little systematic information on the quality and safety of health care provided in France. Despite many recent initiatives to improve quality and its measurement, the available data remain partial, inconsistent and not easily accessible. In order to obtain a global picture of health care quality problems and to develop quality-improvement strategies, it is important to collect national data on a consistent basis within a coherent framework. This paper provides an overview of the available data on quality of care in France following a common framework and international recommendations for measuring quality. By comparing the situation in France with the situation in other industrialised countries, the paper aims to identify the strong points as well as major deficiencies of the French system in terms of measuring and improving quality of care.

Paru dans : Journal d'Economie Médicale, vol 26, n° 6-7, 2008-10/11, 371-385.
La qualité de soins en France : comment la mesurer pour l'améliorer ?
Or Z., Com-Ruelle L.



DT n° 18
2008/10



A refutation of the practice style hypothesis: the case of antibiotics prescription by French general practitioners for acute rhinopharyngitis
Mousquès J. (IRDES), Renaud T. (IRDES), Scemama O. (HAS)

Many researches in France or abroad have highlighted the medical practice variation (MPV)phenomenon, or even the inappropriateness of certain medical decisions. There is no consensus on the origin of this MPV between preference-centred versus opportunities and constraints approaches. This study principal purpose is to refute hypothesis which assume that physicians adopt for their patient a uniform practice style for each similar clinical decision beyond the time. More specifically, multilevel models are estimated: First to measure variability of antibiotics prescription by French general practitioners for acute rhinopharyngitis, a clinical decision making context with weak uncertainty, and to tests its significance; Second to prioritize its determinants, especially those relating to GP or its practice setting environment, by controlling visit or patient confounders. The study was based on the 2001 activity data, added by an ad hoc questionnaire, of a sample of 778 GPs arising from a panel of 1006 computerized French GPs.<br />
We observe that a great part of the total variation was due to intra-physician variability (70%). Hence, in the French general practice context, we find empirical support for the rejection of the &lsquo;practice style', the 'enthusiasm' or the &lsquo;surgical signature' hypothesis. Thus, it is patients' characteristics that largely explain the prescription, even if physicians' characteristics (area of practice, level of activity, network participation, participation in ongoing medical training) and environmental factors (recent visit from pharmaceutical sales representatives) also exert considerable influence. The latter suggest that MPV are partly caused by differences in the type of dissemination or diffusion of information. Such findings may help us to develop and identify facilitators for promoting a better use of antibiotics in France and, more generally, for influencing GPs practice when it is of interest.

Paru dans : Social Science & Medicine, vol 70, n° 8, 2010/04, 1176-1184.
Is the “Practice Style” Hypothesis Relevant for General Practitioners? An Analysis of Antibiotics Prescription for Acute Rhinopharyngitis.
Mousquès J., Renaud T., Scemama O.



DT n° 17
2008/09



Impact of health care system on socieconomic inequalities in doctor use
Or Z., Jusot F., Yilmaz E. (IRDES)

This study examines the impact of health system characteristics on social inequities in health care use in Europe, using data from national surveys in 13 European countries. Multilevel logistic regression models are estimated to separate the individual level determinants of generalist and specialist use from the health system level and country specific factors. The results suggest that beyond the division between public and private funding and cost-sharing arrangements in health system, the role given to the general practitioners and/or the organization of the primary care might be essential for reducing social inequities in health care utilisation.

L'impact du système de santé sur les inégalités sociales de recours aux soins
Cette étude évalue l'influence des caractéristiques des systèmes de santé sur l'équité horizontale du recours aux soins en Europe. L'utilisation d'un ensemble des données issues d'enquêtes nationales récentes de 13 pays européens confirme l'existence d'inégalités sociales de recours aux soins, à besoin de soins égal, dans tous les pays étudiés et montre que l'ampleur des inégalités varie de manière significative entre les pays. Une analyse multiniveaux permet d'identifier différentes caractéristiques des systèmes de santé qui semblent contribuer à la réduction ou à la formation de ces inégalités. Les résultats soulignent l'importance du rôle des médecins généralistes et de l'organisation des soins primaires pour réduire ces inégalités au-delà du partage des coûts entre les sphères publique et privée.

Paru dans : Revue Economique, vol 60, n° 2, 2009/03, 521-543.
Inégalités de recours aux soins en Europe : Quel rôle attribuable aux systèmes de santé.
Or Z., Jusot F., Yilmaz E.



DT n° 16
2008/09



Drug price setting and regulation in France
Grandfils N. (IRDES)

In France, drug prices have historically been regulated but approaches to setting and regulating prices have been evolving in recent years. In 2003, the prices of new outpatient drugs, which had hitherto been entirely regulated, were semi-liberalised, with drug companies setting prices in line with those in neighbouring countries; and in parallel with this in 2004, the prices of expensive drugs and/or drugs qualifying for reassignment must now also be set in line with European prices. In addition to this, price/volume regulation has recently been introduced. This document describes the price setting rules applicable to each drug category and discusses different measures for regulating drug price, particularly the conventional policies implemented under successive framework agreements. The regulatory path for medicines and the different actors involved are presented in an Appendix.

Fixation et régulation des prix des médicaments en France
En France, le prix des médicaments est historiquement régulé mais les modalités de fixation et de contrôle de ce prix a évolué ces dernières années. En 2003, les prix des médicaments ambulatoires innovants, auparavant entièrement régulés ont été semi-libéralisés, les laboratoires proposant un prix cohérent avec les prix pratiqués dans nos pays voisins ; en parallèle, en 2004, les prix des médicaments hospitaliers onéreux et / ou rétrocédables, auparavant entièrement libres, ont été soumis à cette même contrainte de cohérence avec les prix européens. Par ailleurs, une régulation prix/volume a récemment été introduite. Ce document expose les règles de fixation du prix propres à chaque catégorie de médicament et traite des différentes mesures de régulation des prix des médicaments, notamment de la politique conventionnelle instaurée par les accords cadre successifs. Une présentation du circuit réglementaire du médicament et des différents acteurs y prenant part est présentée en annexe.

Paru dans : Revue Française des Affaires Sociales, n° 3-4, 2007/07-12, 53-72.
Setting and Regulating the Price of Drugs in France.
Grandfils N.



DT n° 15
2008/09



Comparability of Health Care Responsiveness in Europe. Using anchoring vignettes from SHARE
Sirven N. (IRDES), Santos-Eggimann B. (IUMSP), Spagnoli J. (IUMSP)

The aim of this paper is to measure and to correct for the potential incomparability of responses to the SHARE survey on health care responsiveness. A parametric approach based on the use of anchoring vignettes is applied to cross-sectional data (2006-07) in ten European countries. More than 6,000 respondents aged 50 years old and over were asked to assess the quality of health care responsiveness in three domains: waiting time for medical treatment, quality of the conditions in visited health facilities, and communication and involvement in decisions about the treatment. Chopit models estimates suggest that reporting heterogenity is in uenced by both individual (socio-economic, health) and national characteristics. Although correction for di erential item functioning does not considerably modify countries ranking after controlling for the usual covariates, about two thirds of the respondents' self-assessments have been re-scaled in each domain. Our results suggest that reporting heterogenity tends to overestimate health care responsiveness for "time to wait for treatment", whereas it seems to underestimate people's self-assessment in the two other domains.

Rendre comparable la satisfaction des soins en Europe à partir des vignettes-étalons de SHARE
L'objectif de cet article est d'évaluer, puis de corriger un biais potentiel de déclaration concernant des questions sur la satisfaction des soins dans l'enquête SHARE. Une approche paramétrique utilisant des vignettes-étalons est appliquée à des données en coupe (2006-07) dans 10 pays Européens. Plus de 6.000 répondants âgés de 50 ans ou plus, ont été interrogés sur leur perception de la qualité des soins dans trois domaines : le temps d'attente avant la prise en charge médicale, la qualité des installations et la communication avec le personnel médical en ce qui concerne le traitement. Les estimations à partir de modèles CHOPIT suggèrent que les différences dans les façons de répondre sont influencées par des facteurs individuels (socio-économiques, santé) et des caractéristiques nationales. Bien que la correction du biais de déclaration ne modifie pas fondamentalement le classement des pays, près de deux tiers des réponses des individus ont ré-échelonnées (pour chaque domaine envisagé). Nos résultats suggèrent que la satisfaction des soins est surestimée à cause du biais de déclaration dans le cas du « temps d'attente », alors qu'il surestime les déclarations des individus dans les deux autres domaines.

Paru dans : Social Indicators Research, vol 105, n°2, 2012, 255-271.
Comparability of Health Care Responsiveness in Europe Using Anchoring Vignettes from SHARE.
Sirven N., Santos-Eggimann B., Spagnoli J.



DT n° 14
2009/03



Etat de santé des populations immigrées en France
Jusot F., Silva J., Dourgnon P., Sermet C. (Irdes)

Cet article étudie les liens existant entre nationalité, migration et état de santé à partir des données de l'Enquête décennale Santé menée en 2002-2003 en France. Les résultats montrent l'existence d'inégalités face à la santé des personnes d'origine étrangère, liées à l'existence d'un effet de sélection à la migration compensé à long terme par un effet délétère de la migration, expliqué en partie seulement par la situation sociale difficile des immigrés. Cette analyse suggère également un effet non négligeable à long terme des caractéristiques économiques et sanitaires du pays de naissance, propre à expliquer les disparités d'état de santé observées au sein de la population immigrée.

The Health of immigrants in France
Using the data from the French 2002-2003 decennial health survey, this article analyses the links between nationality, migration and health status in France. The findings show health inequalities related to immigration in favor of the native population living in France. Those inequalities appear to reflect a healthy migrant selection effect counterbalanced by a deleterious impact of migration, partly due to the poor socioeconomic conditions of immigrants in France. We also observe a long term effect of the economic and sanitary characteristics of country of birth that contribute to explain the heterogeneity of health status among immigrants.

A donné lieu à : Questions d'économie de la santé Irdes n° 172. 2012/01.
Etat de santé et recours aux soins des immigrés : une synthèse des travaux français.
Berchet C., Jusot F.

Paru dans : Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (InVS), n° 2-3-4, 2012/01/17.
Etat de santé et recours aux soins des immigrés en France : une revue de la littérature.

Paru dans : Revue Economique, n° 2, vol 60, 2009/03, 385-411.
Inégalités de santé liées à l'immigration en France. Effet des conditions de vie ou sélection à la migration ?
Jusot F., Silva J., Dourgnon P., Sermet C.

A donné lieu à : Etat de santé et recours aux soins des populations immigrées en France. Rapport final : Volume 1 : Etat de santé des populations immigrées en France. Appel à projets de recherche Drees - Mire, 2009/03, 156 p.

A donné lieu à : Questions d'économie de la santé Irdes n° 133. 2008/07.
La santé perçue des immigrés en France. Une exploitation de l'Enquête décennale santé 2002-2003.
Dourgnon P., Jusot F., Sermet C., Silva J.

A donné lieu à : Etat de santé des populations immigrées en France : une approche multiniveaux. 29es Journées des Économistes de la Santé Français. 2007/12.



DT n° 13
2008/07



The sooner, the better? Analyzing preferences for early retirement in European countries
Blanchet D. (Insee), Debrand T. (IRDES)

Individual preferences concerning retirement age are strongly differentiated both within and between countries. According to the SHARE survey, the proportion of workers aged from 50 to 65 who wished to retire as soon as possible in 2004 ranged from 31% in the Netherlands to 67% in Spain. Such a preference for early retirement can depend on both financial and non financial factors. Non financial factors include working conditions, health status and mortality expectations. Economic or “monetary” factors essentially correspond to the magnitude of pension entitlements and how they depend upon retirement age. Entitlements that depend positively on retirement age should reduce the motivation to retire as soon as possible.
This paper compares the role of these different factors by combining individual data from the SHARE survey with macroeconomic indicators of pension entitlements recently produced by the OECD. Health and work conditions come out as strong determinants of the preference for early retirement. Being generally satisfied with one's work leads to a drop of approximately 16 percentage points in the probability of wishing to retire as soon as possible. Declaring oneself in bad or very bad health has a positive effect on this probability of a comparable order of magnitude. However, these non financial factors do not significantly contribute to the explanation of cross-country differentials. Conversely, financial factors seem to have a lower impact at micro-level, but a higher one for the explanation of cross-country differentials.

Le plus tôt est-il le mieux ? Analyse des souhaits de départ à la retraite dans les pays européens
Ce travail utilise la première vague de l'enquête européenne SHARE pour analyser l'effet de l'état de santé et de la satisfaction au travail sur les préférences en matière d'âge de départ en retraite dans 10 pays européens. Les préférences concernant l'âge de départ sont mesurées par la probabilité de réponse positive à une question sur le souhait de partir à la retraite le plus rapidement possible. Nous nous intéressons aux rôles joués par la santé et les conditions de travail pour expliquer à la fois les différences de préférence au niveau individuel et les différences de préférence entre les pays. Au niveau individuel, les effets obtenus sont conformes aux attentes, mais ne contribuent que faiblement à expliquer les différences moyennes constatées entre pays. A état de santé et conditions de travail individuelles identiques, nous observons un gradient nord-sud du souhait de départ précoce à la retraite qui reste proche de l'effet brut. Ces résultats sont robustes au contrôle par des indicateurs de contexte institutionnel (générosité des systèmes de retraite) et au contrôle du biais de sélection lié au fait que la question ne touche que des individus encore en activité.

Paru dans : Economie et Statistique, n° 403-404, 2007/12, 39-62.
Souhaiter prendre sa retraite le plus tôt possible : santé, satisfaction au travail et facteurs monétaires.
Blanchet D., Debrand T.



DT n° 12
2008/06



Social heterogeneity in self-reported health status and measurement of inequalities in health
Tubeuf S., Jusot F., Devaux M., Sermet C. (IRDES)

This study aims to analyse the impact of the measurement of health status on socioeconomic inequalities in health. A MIMIC model with structural equations is used to create a latent variable of health status from four health indicators: self-assessed health, report of chronic diseases, report of activity limitations and mental health. Then, we disentangle the impact of sociodemographic characteristics on latent health from their direct impact on each heath indicator and discuss their effects on the assessment of socioeconomic inequalities in health. This study emphasises differences in inequalities in health according to latent health. In addition, it suggests the existence of reporting heterogeneity biases. For a given latent health status, women and old people are more likely to report chronic diseases. Mental health problems are over-reported by women and isolated people and under-reported by the oldest people. Active and retired people as well as non manual workers in the top of the social hierarchy more often report activity limitations. Finally, highly educated and socially advantaged people more often report chronic diseases whereas less educated people underreport a poor self-assessed health. To conclude, the four health indicators suffer from reporting heterogeneity biases and the report of chronic diseases is the indicator which biases the most the measurement of socioeconomic inequalities in health.

Hétérogénéité sociale de déclaration de l'état de santé et mesure des inégalités de santé
Cette recherche explore l'impact de l'instrument de mesure de l'état de santé, sur l'ampleur des inégalités sociales de santé. Un modèle MIMIC d'équations structurelles est utilisé pour créer une variable latente d'état de santé à partir de quatre indicateurs : la santé perçue, les limitations d'activité, les maladies chroniques et la santé mentale. Nous séparons ensuite la contribution des variables sociodémographiques à l'explication de la santé latente, de leur contribution directe à chacun des indicateurs de santé et discutons leur effet sur l'évaluation des inégalités sociales de santé. Les résultats confirment des différences sociales d'état de santé latent mais aussi l'existence de biais de déclaration. A santé latente donnée, les femmes et les personnes âgées déclarent plus souvent des maladies chroniques. Les problèmes de santé mentale semblent sur-déclarés par les femmes et les personnes isolées et sous-déclarées par les plus âgées. Les inactifs et les retraités déclarent plus souvent des limitations d'activité, de même que les cadres. Enfin, les personnes les plus éduquées, aux revenus élevés, les cadres et les professions intermédiaires déclarent plus souvent des maladies chroniques tandis que les personnes peu éduquées sous-déclarent la mauvaise santé perçue. Si les quatre indicateurs explorés souffrent de biais, l'indicateur de maladies chroniques est celui qui biaise le plus la mesure des inégalités sociales de santé.

Paru dans : Revue Française des Affaires Sociales, n° 1, 2008/01-03, 29-47.
Hétérogénéité sociale de déclaration de l'état de santé et mesure des inégalités de santé.
Devaux M., Jusot F., Sermet C., Tubeuf S.



DT n° 11
2008/06



Health status, Neighbourhood effects and Public choice: Evidence from France
Debrand T., Pierre A., Allonier C., Lucas V. (IRDES)

Observation of socioeconomic statistics between different neighbourhoods highlights significant differences for economic indicators, social indicators and health indicators. The issue faced here is determining the origins of health inequalities: individual effects and neighbourhood effects. Using National Health Survey and French census data from the period 2002-2003, we attempt to measure the individual and collective determinants of Self-Reported Health Status (SRH). By using a principal component analysis of aggregated census data, we obtain three synthetic factors called: "economic and social condition", "mobility" and "generational" and show that these contextual factors are correlated with individual SRHs.
Since the 80s, different French governments have formulated public policies in order to take into account the specific problems of disadvantaged and deprived neighbourhoods. In view to concentrating national assistance, the French government has created "zones urbaines sensibles" (ZUS) [Critical Urban Areas, CUA]. Our research shows that in spite of implementing public policy in France to combat health inequalities, by only taking into account the CUA criterion (the fact of being in a CUA or not), many inequalities remain ignored and thus hidden.

Contexte géographique et état de santé de la population : de l'effet ZUS aux effets de voisinage
Une première recherche de l'Irdes a mis en évidence un état de santé plus dégradé chez les habitants des zones urbaines sensibles (ZUS). Cette nouvelle étude montre, dans la suite logique de la précédente, l'impact des caractéristiques des quartiers d'habitation sur l'état de santé des personnes qui y vivent. En effet, indépendamment des caractéristiques individuelles, des effets de contexte peuvent aussi influencer l'état de santé.
Les résultats suggèrent que vivre dans un quartier où se cumulent les difficultés économiques et sociales augmente la probabilité de se déclarer en mauvaise santé. Il en est de même pour les personnes vivant dans des quartiers où la mobilité résidentielle est faible. Enfin, les habitants des quartiers récemment construits et avec une forte présence de jeunes sont en meilleure santé que ceux qui vivent dans des quartiers anciens habités par des ménages plus âgés. Le critère administratif ZUS est un bon zonage pour observer l'évolution de la santé dans les zones les plus défavorisées. Cependant, il ne permet pas d'appréhender l'ensemble des facteurs de contexte géographique jouant sur l'état de santé de la population.
Ces résultats confirment l'importance de mettre en oeuvre des politiques territorialisées dans l'objectif de lutter contre les inégalités d'état de santé.

Paru dans : Health Policy, vol 105, n°1, 2012/04, 92-101. Critical urban areas, deprived areas and neighbourhood effects on health in France.

Paru dans : Les disparités sociales et territoriales de santé dans les quartiers sensibles L'impact du contexte sur l'état de santé de la population : le cas des zones urbaines sensibles. Une analyse à partir de l'enquête décennale de santé (2003)
Debrand T. / Dir., Allonier C., Lucas-Gabrielli V., Pierre A.
Paris : Editions de la DIV, collection Les documents de l'Onzus 1, 2009/05, 108-146.



DT n° 10
2008/06



Les territoires de santé : des approches régionales variées de ce nouvel espace de planification
Coldefy M., Lucas-Gabrielli V. (IRDES)

Les paramètres majeurs de l'organisation et de la planification de l'offre de soins ont été considérablement modifiés dans le cadre de la réforme Hôpital 2007. Les schémas régionaux d'organisation sanitaire (SROS) de troisième génération couvrant la période 2006-2011 ont pour leur part été profondément rénovés. Ils sont dorénavant l'unique outil de planification, la carte sanitaire est supprimée et le territoire de santé devient le territoire pertinent de l'organisation des soins. De simple contenant il devient un élément structurant de l'offre. Ce changement sémantique correspond à une évolution importante de la place et la conception de l'espace dans la planification sanitaire.
Nous montrons que la définition de ce nouvel instrument a été traitée de manière assez différenciée selon les régions. Un tiers des régions ont préféré stabiliser le découpage du SROS2 en maintenant le découpage précédent, en regroupant des secteurs ou encore en les modifiant à la marge mais la grande majorité a cherché à inventer les territoires de santé en développant une nouvelle méthodologie. Le résultat final aboutit à une légère augmentation du nombre de secteurs, avec sept territoires supplémentaires, et notamment des petits territoires de moins de 200 000 habitants.
À la lecture des différents SROS, nous constatons que les régions se sont relativement bien emparées de certains concepts de ces nouveaux schémas tels que la flexibilité permise pour ces nouveaux territoires entre niveaux de soins, l'utilisation sans réserve des différentes natures de territoire (organisation, projet et concertation). Par contre, certaines activités comme la psychiatrie, le secteur médico-social ou la médecine de ville sont encore insuffisamment intégrés dans la réflexion territoriale globale.

Evolution of the concept of place in French health planning
Aim: Major parameters of French health care management and planning have been considerably modified with the policy reform entitled Hospital 2007. A particular emphasis has been put on the role of space. "Health territory" has become the relevant area for management of care aiming to propose a more global approach of the health system and of the assessment of care needs. All the 22 French regions have been invited to redraw the boundaries of health areas on the principles of accessibility, proximity and continuity of care. This paper aims to analyze how regions picked up this new planning space, which concepts and methods they used to divide regional spaces and which spatial outcomes have followed.
Methods: This research relies on a review of regional planning reports, laws and decrees implementing this new step in planning policy.
Results: This new planning space has been differently implemented by each region. While one third of them preferred to consolidate the previous geographical division into health sectors by maintaining it, grouping sectors together or by making minor modifications, most of the regions have sought to reinvent health areas by developing new methodologies.
These different strategies have ended up in a slight increase of the number of areas with a stronger variability of their population size.
Conclusions: French regions have fairly well adopted the concepts of this new planning tool, even if some activities as psychiatry, social sector and ambulatory care have been insufficiently taken into account in the health areas construction. These different conceptions of health area make now question their management and development.

Paru dans : Contact Santé, Le territoire comme élément structurant de l'organisation des services de santé. HS n°4, 2011/09, 12-14.

Paru dans : Villes en parallèle. Territoires de santé : comment les régions ont-elles organisé ce nouvel espace ? , n°44, 2010/12, 131-147.

Paru dans : Pratiques et organisation des soins, n° 1, 2010/01-03, 73-80.
Les territoires de santé : des approches régionales variées de ce nouvel espace de planification.
Coldefy M., Lucas-Gabrielli V.



DT n° 09
2008/04



Private supplementary health insurance: retirees' demand
Franc C. (Cermes, Inserm U750, CNRS UMR 8169, EHESS), Perronnin M. (IRDES), Pierre A. (IRDES)

In France, private health insurance, that supplements public health insurance, is essential for access to health care. About 90% of the population is covered by a private contract and around half of them obtain their coverage through their employer. Considering the financial benefits associated with group contracts compared to individual contracts, we assume that the switching behaviors vary among different beneficiaries during the transition to retirement. Indeed, despite a 1989 law, the gap in premiums increases at retirement between group and individual contracts affords the opportunity to study the marginal price effect on switching behaviors. In this study, we consider the nature of the contract prior to retirement (compulsory or voluntary membership group contract and individual contract) as an indirect measure of the price effect. We focus on its role and check for a large number of individual characteristics that may influence the new retirees' health insurance demand.

La complémentaire santé individuelle : la demande des retraités
En France, la couverture complémentaire santé, qui vient en complément de celle offerte par l'Assurance maladie, est déterminante pour l'accès aux soins. Près de 90 % de la population française est couverte par une couverture complémentaire et plus de la moitié des assurés obtiennent leur contrat par l'intermédiaire de leur employeur. Etant donné les avantages financiers associés aux contrats de groupe par rapport aux contrats individuels, nous supposons que la mobilité des assurés sur le marché de la complémentaire santé diffère selon le contrat : les différentes majorations de primes permettent d'étudier l'effet marginal du prix sur le fait de changer de couverture. Dans cette étude, nous considérons la nature du contrat avant le passage à la retraite (obligatoire, contrat de groupe volontaire ou contrat individuel) comme une mesure indirecte de l'effet prix. Nous mettons l'accent sur son rôle et examinons un grand nombre de caractéristiques individuelles pouvant influencer la demande de couverture santé des néo-retraités. Nous montrons l'importance de l'effet prix par le fait que les assurés couverts par un contrat de groupe avant le passage à la retraite changent plus fréquemment de couverture que ceux couverts par un contrat individuel. Nous discutons également les effets des autres déterminants de la mobilité.

Paru dans : The Geneva Papers, vol 33, n° 4, 2008/10, 610-626.
Private Supplementary Health Insurance: Retirees' Demand.
Franc C., Perronnin M., Pierre A.

Paru dans : Health and Ageing - The Geneva Association n° 19, 2008/10, 3-5.
Mobility on the Private Supplementary Health Insurance Demand: the Critical Period of the Transition to Retirement.
Franc C., Perronnin M., Pierre A.

A donné lieu à : Questions d'économie de la santé Irdes n° 126, 2007/10.
Changer de couverture complémentaire santé à l'âge de la retraite. Un comportement plus fréquent chez les titulaires de contrats d'entreprise.
Franc C., Perronnin M., Pierre A.



DT n° 8
2008/02



Working Conditions and Health of European Older Workers
Debrand T., Lengagne P. (IRDES)

Working conditions have greatly evolved in recent decades in developed countries. This evolution has been accompanied with the appearance of new forms of work organisation that may be sources of stress and health risk for older workers. As populations are ageing, these issues are particularly worrying in terms of the health, labour force participation and Social Security expenditure.
This paper focuses on the links between quality of employment and the health of older workers, using the Share 2004 survey. Our research is based on two classical models: the Demand-Control model of Karasek and Theorell (1991) and the Effort-Reward Imbalance model of Siegrist (1996), which highlight three main dimensions: Demand that reflects perceived physical pressure and stress due to a heavy work load; Control that refers to decision latitude at work and the possibilities to develop new skills; and Reward that corresponds to the feeling of receiving a correct salary relatively to efforts made, of having prospects for personal progress and receiving deserved recognition. These models also take into account the notion of support in difficult situations at work and the feeling of job security.
Our estimations show that the health status of older workers is related to these factors. Fairly low demand levels and a good level of reward are associated with a good health status, for both men and women. Control only influences the health status of women. Lastly, the results reveal the importance on health of a lack of support at work and the feeling of job insecurity; regardless of gender; these two factors are particularly related to the risk of depression. Thus health status and working conditions are important determinants of the labour force participation of older workers.

Les conditions de travail et la santé des seniors
Aux cours des dernières décennies, les conditions de travail ont beaucoup évolué dans les pays développés. Cette évolution s'accompagne de l'apparition de nouvelles formes d'organisation du travail qui peuvent être sources de stress et de risques pour la santé des travailleurs les plus âgés. Avec le vieillissement des populations ces problèmes sont particulièrement préoccupants en matière de santé, de participation des seniors au marché du travail et de dépenses de Protection sociale. En utilisant les données de l'enquête SHARE, cet article s'intéresse aux liens entre la qualité de l'emploi et la santé des travailleurs les plus âgés. Notre travail est basé sur deux modèles classiques : le modèle « demande/contrôle » de Karasek et Theorell (1991) et le modèle de déséquilibre « effort/récompense » de Siegrist (1996) qui mettent en avant trois dimensions principales : la pression ressentie qui reflète la pression physique perçue et le stress causé par une forte charge de travail ; la latitude décisionnelle qui fait référence à la liberté de décider de la manière de réaliser son travail et les possibilités de développer de nouvelles compétences ; et la récompense qui correspond au sentiment de recevoir un salaire correspondant aux efforts fournis, aux possibilités d'évolution personnelle et au fait de recevoir une reconnaissance méritée. Ces modèles prennent également en compte la notion de soutien dans les situations de travail difficiles et le sentiment de sécurité de l'emploi. Nos estimations montrent que l'état de santé des travailleurs les plus âgés est lié à ces facteurs. Des niveaux de pression ressenti peu élevés et un bon niveau de récompense sont associés à un bon état de santé, à la fois pour les hommes et pour les femmes. La latitude décisionnelle n'a d'influence significative que sur l'état de santé des femmes. Enfin, les résultats révèlent l'importance sur la santé d'un manque de soutien au travail et le sentiment d'insécurité de l'emploi. Quel que soit le sexe, ces deux facteurs sont particulièrement liés au risque de dépression. Ainsi, l'état de santé et les conditions de travail constituent des déterminants importants de la participation au travail des travailleurs les plus âgés.



DT n° 07
2008/01



Promoting Social Participation for Healthy Ageing
Sirven N., Debrand T. (IRDES)

Promoting social participation of the older population (e.g. membership in voluntary associations) is often seen as a promising strategy for ‘healthy ageing' in Europe. Although a growing body of academic literature challenges the idea that the link between social participation and health is well established, some statistical evidence suggest a robust positive relationship may exist for older people. One reason could be that aged people have more time to take part in social activities (due to retirement, fewer familial constraints, etc.); so that such involvement in voluntary associations contributes to maintain network size for social and emotional support; and preserves individuals' cognitive capacities.
Using SHARE data for respondents aged fifty and over in 2004, this study proposes to test these hypotheses by evaluating the contribution of social participation to self-reported health (SRH) in eleven European countries. The probability to report good or very good health is calculated for the whole sample (after controlling for age, education, income and household composition) using regression coefficients estimated for individuals who do and for those who do not take part in social activities (with correction for selection bias in these two cases). Counterfactual national levels of SRH are derived from integral computation of cumulative distribution functions of the predicted probability thus obtained. The analysis reveals that social participation contributes by three percentage points to the increase in the share of individuals reporting good or very good health on average. Higher rates of social participation could improve health status and reduce health inequalities within the whole sample and within every country. Our results thus suggest that ‘healthy ageing' policies based on social participation promotion may be beneficial for the aged population in Europe.

Encourager la participation sociale afin de vieillir en bonne santé - Une analyse contrefactuelle de l'enquête sur la santé, le vieillissement et la retraite en Europe (SHARE)
Encourager la participation sociale des personnes âgées (par exemple, par l'adhésion à des associations) est souvent perçu comme une stratégie prometteuse pour « vieillir en bonne santé » en Europe. Bien que la littérature académique, toujours croissante, remette en question l'idée qu'il existe un lien manifeste entre la participation sociale et la santé, certains travaux suggèrent qu'une telle relation (positive et significative) serait vérifiée pour les personnes âgées. Une raison pourrait être trouvée dans le fait qu'elles ont plus de temps pour participer à des activités sociales (en raison de la retraite, d'obligations familiales moins contraignantes, etc.) et, qu'ainsi, leur engagement dans des associations concourt au maintien d'un réseau relationnel suffisamment développé pour permettre un soutien social et affectif. Un tel réseau participerait par ailleurs à l'entretien des capacités cognitives des individus. En utilisant les données de l'enquête sur la santé, le vieillissement et la retraite en Europe (SHARE) obtenues, en 2004, auprès de personnes âgées de cinquante ans et plus, cette étude propose de tester ces hypothèses en évaluant la contribution de la participation sociale à l'état de santé auto-déclaré dans onze pays européens. La probabilité de déclarer une bonne ou une très bonne santé est calculée pour l'échantillon complet (après avoir contrôlé les effets de l'âge, du niveau d'éducation, du revenu et de la composition du ménage) en utilisant des coefficients de régression estimés pour les individus qui ont une activité sociale, ainsi que pour ceux qui n'ont pas (avec correction du biais de sélection dans ces deux cas). Les niveaux nationaux d'états de santé auto-déclarés sont obtenus à partir du calcul intégral des fonctions de distribution cumulative des probabilités prédites. L'analyse montre que la participation sociale contribue pour trois pour-cent à l'augmentation de la proportion des individus déclarant en moyenne une bonne ou une très bonne santé. Des taux de participation sociale plus élevés pourraient améliorer l'état de santé et réduire les inégalités de santé au sein de l'échantillon complet et au sein de chaque pays. Nos résultats suggèrent que les politiques visant à « vieillir en bonne santé » basées sur l'encouragement à la participation sociale peuvent être bénéfiques pour les personnes âgées en Europe.

Paru dans : Social Science & Medicine, vol 67, n° 12, 2008/12, 2017-2026.
Social Participation and Healthy Ageing: An International Comparison Using SHARE Data.
Sirven N., Debrand T.