« MARDIS DE L'IRDES » À VENIR

Perturbation des parcours de soins en période pandémique : étude de l'impact de la pandémie de Covid-19 sur différentes pathologies au travers de l'utilisation du Système national des données de santé (SNDS)

Mardi 21 mai 2024

11h00

Présentation : Duchaine F. (Université de Strasbourg, Laboratoire Sage UMR 7363, Irdes), Leye E. (Sorbonne Université, Inserm, Institut Pierre Louis d'Épidémiologie et Santé Publique), Moulaire P. (Sorbonne Université, Inserm, Institut Pierre Louis d'Épidémiologie et Santé Publique), Poucineau J. (Ined, Irdes)

Contexte : Au-delà des conséquences directes des infections par Sars-CoV-2, la pandémie de Covid-19 a eu un impact indirect important sur l'état de santé et la prise en charge médicale. En France, elle a notamment entraîné une restructuration du système de soins pour permettre la prise en charge les formes graves de Covid-19. Ces changements ont potentiellement plus affecté les populations atteintes d'autres pathologies nécessitant un suivi médical régulier. C'est dans ce contexte que des chercheurs du Centre hospitalier Annecy Genevois, de l'Institut national des études démographiques (Ined), de l'Institut Pierre Louis d'épidémiologie et santé publique (IPLesp) et de l'Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes) ont fondé le consortium pluridisciplinaire Covid-Hosp. Il a pour objectif de croiser les regards de plusieurs équipes de recherche pour étudier les conséquences à court et moyen terme de cette crise sanitaire sur des populations vulnérables.

Méthodes : Avec différentes approches méthodologiques longitudinales, les travaux du projet Covid-Hosp s'appuient sur le Système national des données de santé (SNDS) pour étudier l'impact indirect de la pandémie de Covid-19 sur certaines populations particulièrement vulnérables : les personnes atteintes de Broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), d'un cancer du poumon, d'insuffisance cardiaque aiguë, d'Insuffisance rénale chronique terminale (IRCT), et enfin les personnes vivant avec un handicap consécutif à une lésion médullaire, une sclérose en plaques (Sep) ou des troubles psychiques sévères et persistants.

Résultats : Une surmortalité est observée en 2020 par rapport à 2019 pour les patients atteints de BPCO (+4 %), mais dans une moindre mesure que celle observée dans une population témoin (+10 %). Pour le cancer du poumon, un déficit de 12 % du nombre de diagnostics est observé lors de la première vague par rapport aux prévisions, avec une légère surmortalité pour les patients diagnostiqués pendant cette période. Concernant les hospitalisations pour insuffisance cardiaque aiguë, une diminution du nombre de séjours comprise entre 10 % et 16 % est estimée entre 2020 et 2022 comparativement à la période prépandémique (2013-2019), avec une augmentation de la mortalité hospitalière comprise entre 4 % à 13 %. Concernant les personnes en IRCT sous dialyse, une réduction de la probabilité de recevoir un greffon de rein de 20 % est observée ainsi qu'une surmortalité de 14 % pendant la période pandémique par rapport à la période prépandémique. Enfin, pour les personnes vivant avec une lésion médullaire ou un trouble psychique sévère et persistant, les décès observés dépassaient les projections dès 2020 alors que pour ceux atteint d'une Sep, une surmortalité n'est observée qu'à partir de 2022.

Conclusion : D'importantes modifications des parcours de soins ont été mises en évidence pour chacune des populations d'étude. Leurs conséquences et leur intensité varient néanmoins selon les affections étudiées. Ces résultats renforcent l'intérêt de poursuivre les travaux afin notamment de fournir des informations utiles pour la santé de populations vulnérables lors de crises sanitaires futures.

Informations pratiques : séminaire en visio

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