Ce bulletin rassemble les résultats de la veille documentaire sur l'actualité en santé et domaines connexes. Cette veille se base sur la lecture de Lettres d'actualités et de Revues de presse en ligne ainsi que sur le suivi de sites français et étrangers. Il est élaboré par les documentalistes de l'Irdes, Marie-Odile Safon et Véronique Suhard.
De périodicité bimensuelle, ce bulletin de veille présente les nouveautés selon les thématiques suivantes :
� Assurance maladie � Démographie • Economie de la santé • Etat de santé • Géographie de la santé • Handicap • Hôpital • Inégalités sociales de santé • Médicament • NTIC : Internet, open data • Politique de santé, politique sociale • Politique publique • Prévention • Prévision - évaluation • Psychiatrie � Réglementation • Science de l'information et de la communication • Soins de santé primaires • Sondages • Statistiques • Système de santé • Travail et santé • Vieillissement • Nominations
L'Assurance maladie a publié, le mardi 26 avril, les chiffres relatifs à la rémunération sur objectif de santé publique (Rosp). Pour les médecins généralistes, la Rosp médecin traitant de l'adulte s'élève à 5 057 euros, soit une baisse de 0,7 % par rapport à 2019.
> Le Généraliste, 26 avril 2022
> Site d'Ameli : communiqué de presse du 26 avril 2022
> The Conversation, 18 février 2022
Selon une étude de l'Université Paris Cité et de l'AP-HP, 85% des personnes souffrant de symptômes prolongés de la Covid n'en sont toujours pas débarrassées un an après leur apparition. Si certains maux se révèlent plus difficiles à traiter, notamment la fatigue chronique et les troubles de la concentration, le temps reste un allié de taille.
> La Croix, 27 avril 2022 (accès abonnés)
Selon une étude de Santé publique France menée auprès de 50.000 élèves de maternelle, la proportion d'enfants obèses a quasiment doublé au cours des deux années de la crise sanitaire, passant de 2,8% à 4,6%. Le taux d'enfants en surpoids a aussi progressé, de 8,9% à 11,2%. Les filles sont plus concernées. Les chercheurs ne savent toutefois pas si cette tendance est d'abord liée à une dégradation de l'alimentation ou de l'activité physique.
> Site de Santé Publique France : BEH, n° 8, 26 avril 2022
Le nouveau WHO European Regional Obesity Report 2022 [Rapport sur l'obésité dans la Région européenne de l'OMS 2022], publié le 3 mai par le Bureau régional de l'OMS pour l'Europe, révèle que les taux de surpoids et d'obésité ont atteint des proportions épidémiques dans toute la Région et continuent de grimper ; aucun des 53 états membres de la Région n'est actuellement en bonne voie d'atteindre l'un des objectifs mondiaux de l'OMS dans le domaine des maladies non transmissibles (MNT), à savoir enrayer la progression de l'obésité pour 2025.
> Communiqué de presse de l'OMS
L'OMS évalue dans un nouveau rapport à 14,9 millions le nombre de décès liés à la pandémie de Covid-19 de janvier 2020 à fin décembre 2021, alors que le décompte officiel des pays ne dépasse pas les 5,5 millions. "Ces données, qui donnent à réfléchir, soulignent non seulement l'impact de la pandémie, mais aussi la nécessité pour tous les pays d'investir dans des systèmes de santé plus résilients, qui peuvent soutenir les services de santé, essentiels pendant les crises, y compris des systèmes d'information sanitaire plus solides", indique le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Pour calculer la surmortalité, les chercheurs ont passé en revue la différence entre le nombre de décès réels et le nombre de décès estimés en l'absence de pandémie. Une méthode qui prend donc en compte l'impact indirect de la pandémie, par exemple sur les retards d'accès aux soins d'autres patients, face à des structures de santé surchargées. Selon l'OMS, 68% de ces décès excédentaires sont concentrés dans dix pays, Inde en tête, où 4,7 millions de personnes seraient mortes à cause de la pandémie, contre 524.000 selon les autorités.
Après une baisse rapide du taux de mortalité infantile en France jusqu'en 2005, la tendance ralentit pour augmenter à partir de 2012, à un rythme de 0,04 mort pour 1.000 naissances vivantes par an. Selon les données Eurostat, la France occupe désormais la 25e place en Europe en la matière, avec 3,8 morts pour 1.000 naissances vivantes en 2019. Ainsi, entre 2001 et 2019, 53.077 enfants nés en France n'ont pas vécu plus d'une année. Une tendance soulignée par des chercheurs du Centre de recherche en épidémiologie et statistiques dans une récente étude, mais encore mal expliquée : la récolte et la structuration des données actuelles ne permettent pas un suivi quotidien de cet indicateur. "Des travaux ont été faits récemment pour améliorer ces données et permettre d'avoir une vision globale de la santé périnatale, mais il reste des lacunes, notamment pour avoir accès aux caractéristiques de naissances".
Chez les patients hospitalisés pour Covid-19, seul un sur quatre s'est totalement rétabli un an après sa sortie de l'hôpital, rapporte une étude publiée dans « The Lancet Respiratory Medicine ». Présentée au Congrès européen de microbiologie clinique et des maladies infectieuses (Eccmid) à Lisbonne, cette recherche met également en évidence plusieurs facteurs associés à la non-récupération des patients : être une femme, être obèse ou avoir été placé sous ventilation mécanique pendant l'hospitalisation. Ces résultats sont issus de l'analyse des données de la cohorte « post-hospitalisation Covid-19 » (Phosp-Covid) sur 2 320 adultes sortis de l'hôpital entre le 7 mars 2020 et le 18 avril 2021.
> Le Quotidien du médecin, 5 avril 2022
> The Lancet respiratory Medicine
Le patron du premier groupe hospitalier de France, l'AP-HP, a transmis au gouvernement des propositions pour réformer en profondeur l'hôpital public. Un programme ambitieux qui nécessite de revoir le statut des médecins et des paramédicaux, de modifier les modalités de leur rémunération et d'instiller plus de mobilité dans le système.
> La Veille des acteurs de santé, 12 avril 2022
> Réseau francophone international pour la promotion de la santé, Centre de collaboration nationale des déterminants de la santé, mise à jour 2022, 23 p.
Présentée le 10 mai 2022 lors d'un webinaire, l'étude Prevac se penche sur les inégalités d'accès aux vaccins au sein des populations précaires. Les auteurs ont interrogé entre novembre et décembre dernier 3.811 personnes classées en diverses catégories (à la rue, en campement, en centre d'hébergement ou hôtel social, etc.) sur 200 sites en Île-de-France et 27 à Marseille. Parmi elles, 75% avaient eu accès à au moins une dose de vaccin, contre 90% dans la population générale. "Dans toutes les catégories, on voit un accès à la vaccination plus bas et décalé de deux ou trois mois", indique Thomas Roederer, épidémiologiste à épicentre, qui a piloté l'étude. Les résultats sont néanmoins hétérogènes selon les populations: 70 à 86% de celles bénéficiant d'un hébergement pérenne ont été vaccinées, contre à peine plus de 40% des sans-abri. à Marseille, les sans-abri interrogés n'étaient que 20% à avoir eu accès à la vaccination. Des incidents de parcours sont aussi rapportés, avec des vaccinations refusées faute de numéro de Sécurité sociale. Mais le premier frein demeure le refus du vaccin par ces personnes, principalement faute d'une bonne information.
> Le Figaro, 11 mai 2022 (accès abonnés)
Après avoir autorisé en janvier dernier l'accès précoce au Paxlovid, du laboratoire Pfizer, en traitement du Covid-19, la Haute autorité de Santé (HAS) donne son feu vert au remboursement de droit commun. Pour rappel, le Paxlovid permet d'éviter que la maladie n'évolue vers une forme grave.
Après près d'une décennie de bataille, le gouvernement vient d'ouvrir, dans un arrêté publié au Journal officiel le 14 avril, le droit de substitution des médicaments biologiques aux pharmaciens, afin d'accélérer le recours aux biosimilaires en France. Seuls deux biomédicaments sont concernés pour le moment: la pegfilgrastim (Neulasta�) et le filgrastim (Neupogen�), tous eux indiqués dans la prise en charge des neutropénies persistantes, un trouble hématologique sévère. Une liste trop restreinte pour le think tank Biosimilaires, porté par les laboratoires pharmaceutiques Accord Healthcare, Amgen et Sandoz. Il rappelle en outre que ces deux biomédicaments sont déjà largement substitués par des biosimilaires en pratique et qu'ils ne permettront pas de réaliser des économies supplémentaires importantes.
L'équipe française Epi-Phare pointe dans une nouvelle étude, publiée dans le Jama Network Open, les disparités de prescriptions pédiatriques ambulatoires (POP), dans 11 pays développés. Globalement, ces travaux montrent que la prévalence des POP est la plus élevée en France et en Nouvelle-Zélande (respectivement 857 et 731 patients pédiatriques pour 1.000 par an), et la plus faible dans les pays scandinaves (480 en Suède, 508 au Danemark) et en Italie (491).
> Le Quotidien du médecin, 27 avril 2022
Le nombre d'e-prescriptions a plus que doublé entre 2020 et 2021, tandis que le déploiement de la télémédecine chez les médecins approche des 90 %. C'est ce qui ressort des chiffres publiés par le GIE Sesam-Vitale, qui gère les technologies de l'information pour les échanges électroniques entre professionnels de santé et assurance maladie obligatoire et complémentaire.
Ce dossier porte sur les données numériques, leur production, leur utilisation et leur contrôle. Les auteurs analysent les principaux aspects des multiples enjeux : économiques, politiques,..
La Commission européenne a présenté le 3 mai sa proposition de règlement pour la création d'un espace européen des données de santé. Celui-ci vise non seulement à faciliter l'accès des personnes aux informations les concernant et à améliorer les soins mais aussi à soutenir la recherche sur la santé et l'élaboration de politiques en la matière. Ce lourd chantier, qui nécessitera la numérisation de ces informations mais aussi leur interopérabilité, ne devrait pas aboutir avant 2025.
> Hospimedia, 4 mai 2022 (accès abonnés)
> Proposition de règlement sur le site de la Commission européenne (en anglais)
La Cnam et le Collège de la médecine générale renouvellent leur convention pour trois ans, avec notamment l'ambition de développer l'usage de la plateforme ebmfrance.net, site de recommandations de médecine générale.
Après la réélection d'Emmanuel Macron les acteurs de la santé et du social appellent le président de la République à ouvrir ou poursuivre plusieurs chantiers d'envergure. Les Libéraux de santé (regroupant 11 syndicats représentatifs de professionnels de santé libéraux : les CDF, la CSMF, la FFMKR, la FNI, la FNO, la FNP, la FSPF, le SDA, le SDB, le SML et le SNAO) plaident pour une «ouverture rapide du chantier des soins de ville». Ils souhaitent la désignation «d'un ou d'une ministre de la santé ayant déjà une bonne connaissance des dossiers des soins de ville, ce qui permettra de mettre à profit le début du nouveau quinquennat pour engager les réformes nécessaires». Ces professionnels rappellent en outre qu'ils ont soumis au Chef de l'Etat un projet de réforme des soins de ville durant la campagne et «proposent par ailleurs de redonner au système conventionnel, ( ), sa place incontournable et de s'appuyer sur des politiques de santé publique ambitieuses». Côté hospitaliers, Action Praticiens Hôpital (union d'Avenir Hospitalier et de la Confédération des Praticiens des Hôpitaux) demande au président de la République à prendre «des mesures urgentes pour restaurer l'attractivité pour l'hôpital», à travers une démocratisation de la gouvernance et une revalorisation de la permanence des soins et du temps de travail. L'intersyndicale appelle également à «l'attribution immédiate des 4 ans d'ancienneté à tous les praticiens hospitaliers nommés avant le 1er octobre 2020». La Fédération des Prestataires de Santé à Domicile (FEDEPSAD) appelle, quant à elle, à organiser un «Ségur de la santé à domicile» dans les 100 premiers jours du mandat. Pour ce début de quinquennat, la Fehap (Fédération des établissements Hospitaliers et d'Aide à la Personne privés solidaires) revendique «une réforme de la gouvernance et l'adoption de deux lois, l'une de programmation pluriannuelle en santé, l'autre sur l'autonomie». Elle plaide également pour un renforcement de «l'action déjà engagée» sur l'attractivité des métiers du soin et de l'accompagnement, et «appelle également de ses vœux l'identification d'un ministère en charge du pilotage de l'autonomie et responsable de la cinquième branche». ATD-Quart-Monde, estime que le président réélu «doit maintenant et de manière urgente s'engager à mettre en œuvre un tournant social, écologique et démocratique afin d'en finir avec la pauvreté et de faire face aux défis qui sont devant nous. Ce tournant n'aura pas lieu sans une participation exigeante de tous les citoyens et en particulier des plus exclus». Enfin, dans le champ de l'ESS, l'Udes (Union des employeurs de l'économie sociale et solidaire), demande au chef de l'Etat : «de créer un ministère délégué à l'économie sociale et solidaire auprès de Bercy» et d'organiser «dès le début du quinquennat» une grande conférence sociale et environnementale.
> Lettre ESE, 27 avril 2022
04/05/2022- L'Association internationale de la Sécurité sociale (AISS) vient de publier un rapport relatif aux priorités pour la Sécurité sociale en Europe. Il met en lumière les tendances, les enjeux et les solutions dans cinq domaines spécifiques : l'évolution des pratiques de gestion, l'étendue et préservation de la couverture de Sécurité sociale, la réponse aux besoins d'une population vieillissante, promotion d'une croissance inclusive et de la cohésion sociale, les réponses de la Sécurité sociale à la pandémie de Covid-19. Pour chacun, l'AISS élabore un message-clé.
> Site du Haut Conseil de la Santé Publique
> The Conversation, 25 avril 2022
27/04/2022 - D'après un nouveau rapport de l'OCDE, en dépit des progrès accomplis depuis l'adoption du Programme de développement durable à l'horizon 2030 et de ses 17 Objectifs (ODD), les pays de l'OCDE n'ont atteint ou ne sont sur le point d'atteindre qu'un quart des cibles pour lesquelles leurs performances peuvent être évaluées. Pratiquement tous les pays de l'OCDE ont atteint les cibles portant sur la satisfaction des besoins économiques élémentaires et mettent en œuvre les outils et les cadres d'action mentionnés dans le Programme à l'horizon 2030. Ils sont toutefois loin d'avoir accompli des avancées suffisantes en direction de 21 cibles sur des thèmes tels que l'engagement de ne laisser personne de côté, le rétablissement de la confiance dans les institutions publiques et la limitation des pressions sur l'environnement naturel. La publication intitulée « Le chemin court et sinueux jusqu'à 2030 : Mesurer la distance à parcourir pour atteindre les cibles des ODD » révèle que si les pays de l'OCDE sont parvenus à éliminer complètement l'extrême pauvreté, la plupart d'entre eux doivent intensifier leurs efforts pour entrainer une diminution plus large de la pauvreté. Les femmes, les jeunes adultes et les migrants sont confrontés à des difficultés plus importantes que le reste de la population, et malgré quelques progrès, les droits et les opportunités des femmes restent limités dans les sphères à la fois privée et publique. En outre, les inégalités ont tendance à être aggravées par les comportements préjudiciables à la santé comme la malnutrition et le tabagisme, plus répandus parmi les catégories socioéconomiques modestes, ainsi que par les disparités en matière d'éducation dès le plus jeune âge.
Comme chaque année, le ministère de la Santé, après avis de la Haute Autorité de santé (HAS), a rendu public son calendrier des vaccinations. En plus des onze vaccins obligatoires chez l'enfant, il introduit des nouveautés, dont la vaccination contre le méningocoque B (bactérie notamment responsable des méningites) par Bexsero� chez tous les nourrissons de plus de 29 jours et de moins de 23 mois. Le ministère recommande également "la vaccination contre la coqueluche - une autre maladie infantile respiratoire due à une bactérie - chez la femme enceinte" à partir du deuxième trimestre de grossesse. Enfin, la vaccination contre la grippe saisonnière est recommandée chez les professionnels exposés dans le cadre professionnel aux virus grippaux porcins et aviaires.
> Site du ministère chargé de la santé
La Commission européenne a dévoilé lundi un plan pour l'interdiction d'ici à 2030 de milliers de produits chimiques toxiques, dont la plupart des substances perfluoroalkylées (PFAS), utilisées notamment dans certains dispositifs médicaux. Des dérogations pourraient toutefois être accordées pour certains usages jugés "essentiels"
Le président réélu souhaite mettre l'accent sur la santé des enfants, ce qui est une façon de lutter contre les inégalités. De nouveaux bilans de santé entièrement remboursés vont être instaurés aux âges clés de la vie. Cette stratégie sera animée par quatre bilans clés de santé entièrement pris en charge pour l'assuré, à 25 ans, 45 ans, 60 ans et 70 ans. Ils permettront notamment de promouvoir le dépistage des cancers. Celui des 70 ans se conformera en outre au programme Icope de soins intégrés pour les personnes âgées, afin de vérifier la mobilité, la mémoire, la vue et l'ouïe, l'état nutritionnel et l'humeur: cinq facteurs de risque de perte d'autonomie. Le président veut aussi faire de la santé des enfants une priorité, en renforçant la médecine scolaire, mais aussi en formant plus de soignants (psychomotriciens, orthoptistes, orthophonistes), qui peuvent corriger les troubles du neurodéveloppement de façon précoce et lutter ainsi contre les retards de développement psychomoteurs ou langagiers, plus prégnants dans les familles modestes et peu éduquées. Emmanuel Macron souhaite enfin accroÎtre les heures de sport à l'école et mettre en application la recommandation du rapport Chauvin sur la santé publique, en vue d'instaurer un "brevet de santé publique" à la fin de l'école primaire, sur la base d'un programme d'éducation à la santé.
> Site de Santé publique France
édité par la Fondation Jean-Jaurès, un rapport décline vingt préconisations pour "réinvestir la psychiatrie". Il brosse notamment les enjeux d'organisation de l'offre, de formation des professionnels ou encore de pertinence des soins et de qualité.
> Site de la Fondation Jean-Jaurès
Entre janvier et mars 2022, les passages aux urgences pour gestes ou idées suicidaires et troubles de l'humeur chez les 15-24 ans ont bondi de 27% par rapport à l'an dernier, selon les chiffres publiés début avril par Santé publique France. "Pour certains adolescents, vivre n'a plus rien d'une évidence, et ils sont prêts à aller jusqu'au bout, parfois avec une froide détermination", s'inquiète Ludovic Gicquel, chef du pôle universitaire de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent du centre hospitalier Laborit, à Poitiers. "Ces jeunes doivent savoir qu'on peut les aider, qu'il existe des solutions." Dans son département, la Vienne, où cinq mineurs se sont suicidés entre le 1er janvier et le 15 février 2022, contre deux pour toute l'année 2021, l'unité Asap (pour as soon as possible) fait le pari d'agir "vite et fort" pour les aider à rebondir. Orientés le plus souvent par les urgences du CHU, les adolescents intègrent le dispositif 24 ou 48 heures après leur passage à l'acte. Pendant cinq demi-journées, ils sont alors encadrés par une équipe pluridisciplinaire autour d'ateliers de médiation en groupe. Dessin, danse, jeux de société: autant de "leviers" permettant à l'équipe d'évaluer la personnalité de ces jeunes et de les amener à se dévoiler.
> La Croix, 9 mai 2022
> Site de l'Unafam, 29 avril 2022
Le décret du 14 avril 2022, publié au Journal officiel du 15 avril 2022, met en place une prestation d'hébergement temporaire non médicalisé pour les femmes enceintes éloignées d'une maternité. Cette disposition était initialement prévue dans la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2020. Les femmes enceintes résidant à plus de 45 minutes de trajet motorisé d'un établissement de gynécologie obstétrique peuvent désormais bénéficier, si elles le sollicitent, d'un hébergement temporaire non médicalisé. Ce dispositif est mis en place dans les jours qui précèdent la date prévue d'accouchement et limité à cinq nuitées consécutives au maximum. Cependant, en cas de nécessité médicale (grossesse pathologique), ce délai peut être rallongé à l'ensemble de la période de grossesse. La prise en charge se fait sous la forme d'un forfait par nuitée sans reste à charge pour les femmes concernées. Un arrêté doit fixer prochainement les conditions de ce financement et le montant du forfait. Le transport du lieu de résidence vers le lieu d'hébergement (temporaire non médicalisé ou unité de gynécologie obstétrique), peut également être pris en charge par l'Assurance maladie sous certaines conditions.
Les infirmiers peuvent désormais administrer tous les vaccins prévus à partir de 16 ans (grippe, rage, diphtérie, tétanos, poliomyélite, coqueluche, papillomavirus humains, pneumocoque, hépatites et méningocoques) "sans prescription médicale préalable", selon des textes parus samedi 23 avril, qui étendent aussi les prérogatives des pharmaciens et sages-femmes. "C'est un premier pas vers plus d'autonomie et, pour nos concitoyens, la garantie d'un accès renforcé à la prévention", s'est félicité le président de l'Ordre des infirmiers, Patrick Chamboredon. Les pharmaciens sont, eux aussi, "autorisés à administrer" la même liste de vaccins à la même population de seize ans et plus, mais toujours sur présentation d'une ordonnance médicale. "Pour pouvoir les prescrire, nous attendons un avis de l'Agence du médicament", récemment saisie par le ministre de la Santé, explique Philippe Besset, président de la FSPF. Ce feu vert est espéré d'ici à l'automne, sachant que les pharmaciens ont négocié récemment des honoraires de 7,50 à 9,60 par vaccin injecté , qui seront remboursés par la Sécurité sociale à compter d'octobre.
L'Inspection générale des affaires sociales a présenté aux organisations de masseurs-kinésithérapeutes ses recommandations pour le futur décret qui définira les modalités de l'expérimentation d'accès direct.
> Hospimédia, 25 avril 2022 (Accès abonnés)
29 avril 2022 - Selon son dernier recensement réalisé auprès des universités, l'Union Nationale des Infirmiers en Pratique Avancée (UNIPA) constate une légère baisse d'attractivité de la formation auprès des étudiants.
Les fermetures ponctuelles de services hospitaliers, d'urgences notamment, se multiplient sur le territoire. Une situation qui ne facilite pas la tâche de la médecine de ville, pour qui ça déborde déjà. Mais aujourd'hui ou demain, les généralistes s'organisent pour prendre leur part.
> Site de la Drees
Ce catalogue recense les données quantitatives en SHS mises à la disposition des communautés de recherche (pour des raisons légales, les données ne sont pas accessibles en dehors du monde de la recherche) par différents producteurs : Insee, Services statistiques ministériels, Universités et EPST. Cependant, la visite du catalogue et de sa documentation (enquêtes et variables) sont en accès libre.
28/04/2022- La Journée mondiale de la
sécurité et de la santé au travail a eu lieu le 28 avril
dernier. Cette journée de sensibilisation, portée par
l'Organisation Internationale du Travail (OIT), fait la
promotion de la prévention des accidents du travail et des
maladies professionnelles dans le monde. Le thème cette année
était "Agir ensemble pour instaurer une culture positive de la
sécurité et de la santé". Selon l'OIT, 2,78 millions personnes
décèdent chaque année dans le monde des suites d'accidents du
travail ou de maladies professionnelles. On constate environ 374
millions d'accidents du travail non mortels, qui entraÎnent une
absence du travail. En France, la loi du 2 août 2021 pour
renforcer la prévention en santé au travail est entrée en
vigueur le 31 mars 2022. Elle comprend plusieurs dispositions,
parmi lesquelles : le renforcement du suivi de la santé des
travailleurs et de la prévention au sein des entreprises ou
encore une définition plus large du harcèlement sexuel dans le
Code du travail.
>
Site des Nations Unis, avril 2022
A l'occasion de la publication (bulletin officiel de la Santé du 31 mars 2022) de l'instruction DGOS du 7 février 2022 relative à la pérennisation des appuis territoriaux gériatriques et de soins palliatifs, le ministère des Solidarités et de la Santé a publié sur son site un article pour promouvoir les dispositifs d'accès aux soins des personnes âgées : appuis territoriaux, équipes mobiles gériatriques extrahospitalière, filières d'admission directes en services hospitaliers.
La dernière séance plénière du Conseil d'orientation des retraites (Cor) a été consacrée à la préparation du rapport annuel de juin 2022 en l'application de la loi n°2014-40 du 20 janvier 2014 garantissant l'avenir et la justice du système de retraite. Une de ses missions est, en effet, "de produire, au plus tard le 15 juin, un document annuel et public sur le système de retraite, fondé sur des indicateurs de suivi définis par décret au regard des objectifs énoncés". Pour réaliser les projections financières du système de retraite, le Cor s'appuie sur les prévisions démographiques de l'Insee. Ces dernières, publiées en novembre 2021, actualisent les précédentes datant de 2016. Elles intègrent les évolutions démographiques récentes (révision à la baisse des hypothèses centrales de fécondité et d'espérance de vie notamment). Finalement, leur prise en compte sera "plutôt défavorable" pour les projections financières du système de retraite (moins de personnes d'âge actif, plus de personnes âgées). Le Cor revient également sur différents indicateurs financiers - conventions comptables adoptées pour calculer les contributions et subventions publiques, taux de rendement interne selon l'âge de liquidation, cas-types, etc. - qui seront présents dans le prochain rapport. Dans ce dossier, il ne présente pas de nouvelles projections financières : les illustrations reposent sur celles réalisées à l'occasion du rapport annuel de juin 2021. Elles ne sont destinées qu'à expliciter les propositions qui pourraient être intégrées dans le prochain rapport annuel.
Selon l'AISS, l'ensemble des pays européens est confronté, à des degrés divers, aux défis liés au vieillissement de la population. L'Allemagne, l'Espagne, l'Italie, ou encore la Hongrie et la Tchéquie, sont très avancés dans la transition démographique. à l'inverse, d'autres pays comme la France et l'Irlande, mais aussi les territoires orientaux de la Fédération de Russie, semblent présenter un profil relativement moins âgé. Pour l'AISS, il est nécessaire que ces pays mettent en place des politiques et "pratiques appropriées" pour faire face au vieillissement. L'association les classe en trois grands ensembles : 1) adoption et renforcement d'une politique pour assurer la viabilité de services nécessaires aux personnes âgées et la mobilisation de toutes les ressources disponibles en leur direction ; 2) mise en œuvre de solutions dédiées aux personnes très âgées ; enfin 3) "renforcement de la résilience des services assurés", y compris dans le contexte de la pandémie, notamment par le déploiement de nouvelles technologies.
Confronté au Covid-19, le modèle des Ehpad pose question. Un constat confirmé par les résultats de l'étude Covidehpad réalisée pendant le première vague de la crise sanitaire. Les chercheurs qui ont mené leurs entretiens pendant la pandémie dans 52 Ehpad suggèrent de donner plus d'autonomie aux professionnels.
> Hospimédia, 27 avril 2022 (Accès abonnés)
> Accès à la plateforme de l'enquête
04/05/2022- Le groupe Orpea a communiqué, le 26 avril dernier, un rapport d'étape de la mission d'évaluation indépendante rédigé par les cabinets Grant Thornton et Alvarez & Marsal. Celle-ci faisait suite aux accusations de l'ouvrage "Les Fossoyeurs" de Victor Castanet. Les cabinets mandatés restent prudents et indiquent "qu'[ils ne peuvent] pas garantir l'absence de suppression des données". Le rapport n'approfondit pas encore les questions sociales, notamment l'éventualité d'un usage abusif de CDD ou les conditions de travail difficiles. Cela étant, il reste deux mois aux deux cabinets pour compléter cet aspect. De son côté, le Conseil d'administration du groupe note "que les investigations réalisées à date écartent l'existence d'un système organisé de rationnement sur les protections et la nourriture". C'est dans ce contexte que le décret n°2022-734 du 28 avril a été publié. Il a pour objectif d'améliorer la transparence financière et budgétaire des établissements et services sociaux et médico-sociaux en rendant obligatoire une comptabilité analytique au niveau de chaque établissement. Il renforce également l'information et la protection des personnes accompagnées et de leurs aidants en prévoyant de nouvelles mentions obligatoires, notamment dans les contrats de séjour en Ehpad. Enfin, le décret complète les prestations minimales obligatoires dans ces établissements et impose le suivi de cinq indicateurs relatifs aux conditions d'accompagnement en Ehpad, en vue de les rendre publics.
> Décret n° 2022-734 du 28 avril 2022
> Décret n° 2022-731 du 27 avril 2022
En moyenne, dans les 26 pays européens présentés sur notre carte, l'espérance de vie en bonne santé à la retraite se situe autour de 12 ans, pour un âge effectif moyen de sortie du marché du travail qui s'établit à 63 ans. Ce sont les Norvégiens et les Espagnols qui peuvent espérer profiter de leur retraite en bonne santé le plus longtemps (près de 17 ans en moyenne), suivis par les Suédois (16 ans). Les Français, les Belges et les Irlandais (15 ans) se situent également au-dessus de la moyenne européenne. Dans le détail, les deux nations scandinaves et l'Irlande détiennent la plus longue espérance de vie sans incapacité après 65 ans de la région étudiée. Pour les autres pays cités, les indicateurs de santé sont également supérieurs à la moyenne, mais le résultat tient surtout au fait que l'âge moyen de sortie du marché du travail y est parmi les moins élevés en Europe.
ISSN 2824-9658