Ce bulletin rassemble les résultats de la veille documentaire sur l'actualité en santé et domaines connexes. Cette veille se base sur la lecture de Lettres d'actualités et de Revues de presse en ligne ainsi que sur le suivi de sites français et étrangers. Il est élaboré par les documentalistes de l'Irdes, Rouguiyatou Ndoye et Véronique Suhard.
De périodicité bimensuelle, ce bulletin de veille présente les nouveautés selon les thématiques suivantes :
• Assurance maladie • Démographie et mode de vie • Economie de la santé • Environnement et santé • Etat de santé • Géographie de la santé • Handicap • Hôpital • Inégalités sociales de santé • Médicament • NTIC : Internet, open data • Politique de santé, politique sociale • Politique publique • Prévention • Prévision - évaluation • Psychiatrie • Réglementation • Science de l'information et de la communication • Soins de santé primaires • Sondages • Statistiques • Système de santé • Travail et santé • Vieillissement • Nominations
L'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) vient de publier le bilan démographique de l'année 2024. Au 1er janvier 2025, la France compte 68,6 millions d'habitants. Par rapport à l'année précédente, la population a augmenté de 169 000 personnes, soit 0,25%, une hausse portée majoritairement par le solde migratoire (+152 000). Le solde naturel, quant à lui, a atteint son niveau le plus bas depuis la Seconde Guerre mondiale (+17 000). Il y a eu 663 000 naissances en 2024 en France, en baisse de 2,2% par rapport à 2023. L'indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) continue également de diminuer et s'établit à 1,62 enfant par femme, contre 1,4 pour la moyenne européenne. À l'inverse, on recense un nombre de décès en hausse de 1,1%, en lien avec le vieillissement de la population. La part des seniors dans la population poursuit son évolution : désormais, 21,8% des habitants ont au moins 65 ans, contre 16,3% en 2005. L'espérance de vie à la naissance s'établit à 85,6 ans pour les femmes et à 80,0 ans pour les hommes.
> Le Monde, 14 janvier 2025 (réservé aux abonnés)
> La Croix, 14 janvier 2025 (réservé aux abonnés)
Parmi les annonces lors de son discours de politique générale : une hausse de l'objectif national des dépenses d'assurance maladie (Ondam) de 3,3% en 2025, l'abandon du projet de déremboursement des médicaments, hausse de l'enveloppe allouée à l'hôpital qui atteindra +3,6% (contre 3,1% précédemment), soit une hausse d'un milliard d'€. Il a par ailleurs annoncé quelques jours plus tard le retrait de la mesure consistant à porter le délai de carence des fonctionnaires de 1 à 3 jours, sans toutefois toucher à la baisse des indemnités.
> Hospimedia, 17 janvier 2025 (accès abonnés)
Les assureurs complémentaires santé ont déjà répercutés sur les assurés les déremboursements de la Sécurité sociale qui n'auront finalement pas lieu. Le gouvernement souhaiterait récupérer un milliard d'euros environ, notamment grâce à une augmentation temporaire de la Taxe de solidarité additionnelle (TSA), qui sert normalement à financer la Couverture maladie universelle complémentaire ou l'aide à la complémentaire santé. L'association de consommateurs "Que choisir", quant à elle, est opposée à cette solution et prône la baisse des cotisations.
> Publicsenat, 16 janvier 2025
> Que choisir.org, 20 janvier 2025
D'après le Haut Conseil du Financement de la Protection sociale (HCFiPS), la situation financière de la Sécurité sociale française reste préoccupante, d'autant plus que l'absence de vote de la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2025 empêche la mise en œuvre de mesures correctives immédiates. Les comptes sociaux se dégradent, avec un déficit global des régimes obligatoires de base et du Fonds de solidarité vieillesse qui devrait atteindre entre 15 et 16 Md€. Pour 2025, un déficit tendanciel de 28 Md€ est attendu, marquant un niveau jamais atteint hors périodes de crises majeures. La branche maladie concentre la majeure partie du déficit, tandis que la branche vieillesse connaît également des difficultés significatives. Les recettes se révèlent nettement moins dynamiques que prévu, notamment en raison d'une croissance économique limitée et d'une progression de la masse salariale moins vigoureuse qu'anticipée. Les dépenses, quant à elles, continuent leur progression, particulièrement sous l'effet des revalorisations automatiques liées à l'inflation et des mesures structurelles comme celles du Ségur de la santé qui représentent 13 Md€ pour l'Assurance maladie. La branche vieillesse n'est pas épargnée, avec un déficit proche de 10 Md€, malgré la réforme des retraites de 2023.
> France stratégie, 17 janvier 2025
> Le Monde, 17 janvier 2025 (réservé aux abonnés)
Chaque année, le ministre chargé de la sécurité sociale transmet un rapport d'activité sur la complémentaire santé solidaire (C2S). Ce rapport présente l'action des différentes parties prenantes du dispositif, ses principales évolutions, l'évolution des effectifs de bénéficiaires, de leur profil et du non-recours au dispositif, ainsi que le suivi de la dépense et de son financement. Il fait l'objet d'un avis du Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale (CNLE). Les effectifs de la C2S poursuivent leur progression pour atteindre 7,7 millions de bénéficiaires en juin 2024 : 6 millions pour la C2S gratuite (C2SG) et 1,7 million pour la C2S avec participation financière (C2SP). Les effectifs de la C2SG ont ainsi augmenté de 3,1 % par rapport à fin décembre 2023. Cet accroissement est essentiellement porté par la mise en œuvre de la C2S à Mayotte le 1er janvier 2024, avec plus de 70 000 nouveaux bénéficiaires dès le mois de janvier. Les effectifs de la C2SP sont en hausse de 5,3 % par rapport à fin décembre 2023. La montée en charge de la présomption de droit pour les bénéficiaires de l'allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) semble ainsi se poursuivre, dans un contexte de hausse du nombre d'allocataires de l'ASPA.
> Site de la C2S (rapport et avis du CNLE)
Hospimedia, 21 janvier (accès abonnés)
Cette publication est constituée de deux rapports : l'un sur les médicaments, l'autre sur les dispositifs médicaux.
Alors que les traitements et les examens biologiques représentent une part très importante du bilan carbone des hôpitaux, les équipes soignantes doivent aujourd'hui mener une réflexion sur leurs pratiques prescriptives, estime, dans une tribune au « Monde », un groupe de professionnels hospitaliers.
L'étude Health Literacy Survey (HLS 2020-2021), première du genre en France révèle que 44 % des adultes en France ont des difficultés à accéder, comprendre, évaluer et utiliser les informations de santé. Cette enquête souligne également que ces difficultés pourraient avoir un impact négatif sur les comportements et l'état de santé des personnes concernées.
> The Conversation, 14 janvier 2025
Une commission de 58 experts de différents pays et spécialités médicales et des patients en situation d'obésité, alerte sur les chiffres alarmants d'obésité dans le monde. Le but de cette commission a été d'élaborer un consensus à partir de données probantes actualisées. Ses travaux ont permis une redéfinition de cette maladie, en ne se limitant plus à l'indice de masse corporelle pour définir à quel stade l'obésité devient une maladie. Elle a défini l'obésité « clinique » comme une maladie chronique, systémique, liée à un excès d'adiposité dans de nombreux organes et tissus dont les fonctions sont altérées, avec ou sans anomalie de distribution ou fonction du tissu adipeux lui-même. L'obésité « préclinique » répond à une adiposité excessive sans atteinte clinique, mais avec le risque d'évoluer vers l'obésité clinique et ses complications.
> Site de l'académie de médecine
Le service pédiatrie de l'hôpital Robert Debré a publié début décembre une étude sur l'évolution du nombre de patients atteints de scorbut entre 2015 et 2023. L'étude révèle une progression lente, mais régulière du nombre de patients entre 2015 et 2020, qui s'est accélérée après la crise sanitaire (+34,5% entre 2020 et 2023). La situation la plus alarmante concerne les enfants de cinq à dix ans (+200%). L'hôpital Robert Debré a comptabilisé 888 patients hospitalisés sur la période étudiée, dont 536 entre 2020 et 2023.
> The Lancet Regional Health - Europe, février 2025
> L'Humanité, 20 decembre 2024
En 2025, la certification des établissements de santé entre dans son 6e cycle. Si la continuité est le maitre-mot concernant la démarche, trois ambitions orientent ce nouveau cycle : renforcer les exigences sur des enjeux clés, s'adapter aux priorités de santé publique et faire des patients des partenaires à part entière.
> Hospimedia, 21 janvier 2025 (accès abonnés)
Le service pédiatrie de l'hôpital Robert Debré a publié début décembre une étude sur l'évolution du nombre de patients atteints de scorbut entre 2015 et 2023. L'étude révèle une progression lente, mais régulière du nombre de patients entre 2015 et 2020, qui s'est accélérée après la crise sanitaire (+34,5% entre 2020 et 2023). La situation la plus alarmante concerne les enfants de cinq à dix ans (+200%). L'hôpital Robert Debré a comptabilisé 888 patients hospitalisés sur la période étudiée, dont 536 entre 2020 et 2023.
Cinq ans après l'irruption de la pandémie de Covid-19, ce numéro
de La Santé en action vient éclairer les inégalités sociales et
territoriales de santé à la lumière des travaux publiés sur la
crise sanitaire. Cette période, et notamment les confinements, a
accentué les inégalités de conditions de vie et de travail entre
les catégories sociales, les territoires, les femmes et les
hommes, les classes d'âges. Des initiatives prises par des acteurs
de terrain, pour dépister et vacciner, ont montré l'importance des
démarches " d'aller vers " les publics vulnérables, les plus
éloignés du système de santé. Cela fait partie des enseignements
de cette crise sans précédent qui invitent à mener des politiques
publiques socialement différenciées, plus inclusives et
protectrices.
>
La santé en action, 2025, n°468 (Santé Publique France)
Quatre priorités et un calendrier sur 2025-2026. Le plan d'action que vient de présenter l'Union européenne visant à protéger le secteur de la santé de la cybercriminalité doit permettre de créer un environnement plus sûr pour les patients et les professionnels. Des mesures seront mises en place dès cette année.
Explosion des maladies chroniques, vieillissement accéléré, services d'urgence saturés : nos systèmes de santé sont éprouvés et peinent à faire face à ces bouleversements. La télésurveillance des patients, et les soins à distance qu'elle permet, ouvre un horizon prometteur qui n'est pas sans défis. Quels peuvent être les cadres réglementaires et les domaines d'application ? Comment construire de nouveaux parcours de soin et les faire accepter tant par les patients que les soignants ? En comparant les approches aux États-Unis et en France, Laure Millet explore en quatre épisodes la télésurveillance médicale des patients, une solution numérique émergente qui pourrait s'avérer être l'avenir des parcours de santé.
> Site de l'Institut Montaigne
François Bayrou envisage un texte sur les soins palliatifs, c'est un devoir de la société à l'égard de celles et ceux qui traversent cette épreuve, et un autre texte sur la fin de vie, c'est une question de conscience, selon l'entourage du Premier ministre. Ces deux textes seront examinés dans le même temps parlementaire, l'un à la suite de l'autre, précise son entourage, sans donner de date précise dans le calendrier parlementaire.
L'Inspection générale des Affaires sociales (Igas) a publié un rapport sur la pauvreté et les conditions de vie des jeunes de 16 à 29 ans qui résident dans les territoires ruraux. Déplorant le manque de données récentes sur ces questions, les auteures estiment qu'environ 338 000 jeunes de 18 à 24 ans y vivent sous le seuil de pauvreté. Les jeunes ruraux sont particulièrement concernés par le chômage (22%) et la précarité de l'emploi (38% en CDD ou intérim). Ils subissent également des freins dans leur ambition professionnelle : seuls 28% d'entre eux poursuivent des études supérieures, contre 37% des jeunes urbains.
En 2019, près de 6 % des Européens souffrent de syndrome dépressif, avec des disparités marquées selon les régions d'Europe et l'âge. Les taux de dépression les plus élevés sont observés en Europe de l'Ouest et du Nord, notamment en France (11 %) – la prévalence la plus haute du continent – et en Suède (10 %), tandis qu'ils sont plus faibles dans les pays du Sud et de l'Est. La dépression est rare chez les jeunes en Europe du Sud et de l'Est, mais plus fréquente au Nord. À l'inverse, chez les plus de 70 ans, elle est plus répandue dans le Sud et l'Est. Cette étude, centrée spécifiquement sur les jeunes et les séniors, explore les variations des facteurs de risque en fonction de l'âge et de la région de résidence. Elle met en avant l'importance d'être en bonne santé et de bénéficier d'un soutien fort de l'entourage, ainsi que l'effet négatif de l'inactivité chez les jeunes et du veuvage chez les seniors, particulièrement en Europe de l'Est, sur la prévalence du syndrome dépressif.
Trois articles composent ce dossier : La psychiatrie publique en France, un système à bout de souffle (1/3); « Leurs paroles n'ont jamais aucun crédit » : l'impossible dialogue entre les patients en psychiatrie et les juges (2/3); « Il y en a combien qui souffrent comme cela depuis des années ? » : enquête sur les patients attachés dans les hôpitaux psychiatriques (3/3)
> Site de Santé Publique France
Les enfants à haut potentiel intellectuel peuvent souffrir d'anxiété ou de dépression, mais ce n'est pas la règle générale. C'est ce qui ressort d'un travail de recherche dans lequel a été passé en revue un corpus d'études sur ce sujet. Pour leur santé mentale et leur bien-être émotionnel, ils doivent bénéficier d'un environnement éducatif et social adapté, et de qualité.
> The Conversation, 21 janvier 2025
Ce décret ouvre l'accès direct et le droit à la primo-prescription aux IPA exerçant dans les hôpitaux, les établissements médico-sociaux (Ehpad) mais aussi les centres de santé ou les maisons de santé. En revanche, la liste des produits de santé et prestations que l'IPA pourra primo-prescrire n'est pas encore paru
> Site du ministère chargé de la santé
> Le quotidien du médecin, 21 janvier 2025
Face à la sous-médicalisation de certains territoires, le Cnom, L'InterSyndicale Nationale des Internes (ISNI), la conférence des doyens et l' Association Nationale des Etudiants en Médecine de France (ANEMF), proposent la mise en place de l'assistanat territorial, " sur la base du volontariat [et] d'une durée d'un ou deux ans » afin de répondre à la crise de l'accès aux soins." Il reposerait sur des médecins ayant fini leur formation, et s'intégrerait dans la continuité de la phase de docteur junior. En contrepartie, des mesures attractives pour inciter les jeunes pousses à venir s'installer dans les zones déficitaires après l'internat (temporairement ou, idéalement, définitivement) sont envisagées
> Le quotidien du médecin, 10 janvier 2025
> Le quotidien du médecin, 20 janvier 2025
La Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) diffuse des données détaillées sur les projections d'effectifs d'infirmiers et d'infirmières en emploi à l'horizon 2050, commentées et publiées en décembre dernier. Ces résultats sont issus du nouveau modèle de projection des effectifs d'infirmières développé par la DREES et sont présentés dans un nouveau format sur data.DREES.
Ce retrait a des conséquences financières extrêment importantes sur le budget de cette institution. Ce dernier court sur deux ans et s'élevait en 2022-2023 à 7,89 milliards de dollars. Les États-Unis ont versé près de 1,3 milliard, soit un peu plus de 16% du total, ce qui font d'eux son principal financeur.
> Communiqué de presse de l'OMS
L'Allemagne fait face à une augmentation significative des arrêts maladie, ce qui préoccupe les chefs d'entreprise et produit des conséquences négatives sur l'économie du pays. Le nombre moyen de jours en arrêt maladie s'est élevé à 15,1 jours en 2023, contre 11,1 jours en 2021. Cette hausse a entraîné une baisse de la production : l'économie allemande aurait connu, sans cette augmentation des arrêts, une croissance de 0,5% au lieu de se contracter de 0,3%.
La CNSA, la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) et l'Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) se sont associées pour sélectionner 16 porteurs de projets qui ont élaboré et expérimenteront des programmes d'accompagnement et de prévention de la perte d'autonomie auprès de publics âgés fragiles dans des quartiers prioritaires de la politique de la ville entre 2025 et 2027. L'objectif de l'État, selon la CNSA, est d'"expérimenter une nouvelle approche des politiques de prévention à travers le renforcement du repérage et de l''aller vers' dans des territoires où le nombre de personnes âgées est plus important qu'ailleurs".
> Communiqué de presse de la CNSA
> Localtis.fr, 13 janvier 2025
Malgré les explications fournies dans le dernier rapport annuel (pages 14 et 15 de la synthèse et pages 75 à 78), la présentation de la situation financière du système de retraite fait toujours l'objet de discussions qui brouillent la lisibilité du diagnostic réalisé par le COR. Il a semblé nécessaire au Président du COR de rappeler dans la courte note didactique ci-dessous, les raisons qui prévalent au choix de la convention retenue dans le rapport annuel.
Le Conseil d'orientation des retraites (COR) a étudié fin décembre le système d'information statistique sur les retraites. Ce rouage essentiel pour la qualité des projections des régimes a bénéficié de nombreuses améliorations. La mise en œuvre du répertoire de gestion de carrières unique (RGCU), géré par la Caisse nationale d'Assurance vieillesse (Cnav), permet de consolider les données mobilisées par les statisticiens pour leurs travaux. La Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) rend publiques ses données ainsi que les codes de son modèle Trajectoire.
> Conseil d'orientation des retraites, 19 décembre 2024
> Cour des comptes, 20 décembre 2024
ISSN 2824-9658