Ce bulletin rassemble les résultats de la veille documentaire sur l'actualité en santé et domaines connexes. Cette veille se base sur la lecture de lettres d'actualités et de revues de presse en ligne, ainsi que sur le suivi de sites français et étrangers. Il est élaboré par les documentalistes de l'Irdes, Rouguiyatou Ndoye et Véronique Suhard.
De périodicité bimensuelle, ce bulletin de veille présente les nouveautés selon les thématiques suivantes :
• Démographie et mode de vie • Economie de la santé • Environnement et santé • Etat de santé • Hôpital • Inégalités sociales de santé • Médicament • NTIC : Internet, open data • Prévention • Psychiatrie • Soins de santé primaires • Sondages • Système de santé • Travail et santé • Vieillissement • Nominations
Le déficit de la Sécurité sociale devrait être réduit de 5,5 milliards d'€ l'an prochain, en étant ramené à 17,5 milliards contre 23 milliards en 2025, selon le projet de budget de la Sécurité sociale, présenté en Conseil des ministres. Pour 2026, le scénario proposé est celui d'une hausse des recettes de 2,5 % et des dépenses de 1,6 %, intégrant notamment une augmentation de l'Ondam (objectif national de dépenses d'assurance maladie) de 1,6 % (soit 4,5 milliards d'euros) qui atteindrait 270,4 milliards d'euros (dont 114,9 milliards d'euros pour les soins de ville et 111,8 milliards d'euros pour les établissements de santé). Le Haut Conseil des finances publiques, dans son avis, estime que le scénario économique qui lui a été soumis repose sur des hypothèses optimistes, associant une consolidation budgétaire importante à une accélération de l'activité.
> Dossier législatif sur le site de l'Assemblée nationale
> Dossier de presse sur le site du ministère du budget
Le projet de loi vient renforcer les actions déjà engagées depuis deux ans pour lutter contre les fraudes fiscales et sociales, avec le triple objectif de mieux prévenir et détecter, mieux lutter et sanctionner, mieux recouvrer. En 2024, 20 milliards d'euros de fraudes publiques ont été détectées, dont 3 milliards dans le champ social. Dans le domaine de la santé, le projet de loi favorise les échanges d'informations entre les mutuelles santé complémentaires et la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam) afin de mieux lutter contre la fraude notamment dans les secteurs dentaire, de l'optique et de l'audiologie. Concernant la branche autonomie, une disposition permettra les échanges d'informations entre les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), les services départementaux chargés d'attribuer l'allocation personnalisée d'autonomie (Apa) et les autres services autorisés à partager des informations en matière de fraude sociale. Les entreprises de transport sanitaire et les taxis conventionnés devront d'ici le 1er janvier 2027 équiper leurs voitures d'un logiciel de géolocalisation (certifié par l'assurance maladie) et d'un système électronique de facturation intégré. La volonté du gouvernement est de "renforcer la juste facturation des kilomètres réalisés par les transporteurs sanitaires".
Le dernier rapport du Haut conseil pour l'Avenir de l'Assurance maladie (Hcaam) analyse les dépassements d'honoraires des professions médicales, en s'appuyant sur les travaux réalisés par l'Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes). Créés avec la convention médicale de 1980, ces dépassements sont facturés par les médecins exerçant à honoraires libres (secteur 2). S'ils ont initialement été conçus pour compenser la faiblesse des revalorisations tarifaires, leur généralisation, principalement parmi les spécialistes, en a fait un phénomène structurant de l'exercice libéral. Aujourd'hui, plus de la moitié des spécialistes exercent en secteur 2 (contre 4 % seulement des généralistes), et la progression constante du nombre de praticiens concernés alimente une hausse soutenue des dépassements, qui atteignent 4,5 Md€ en 2024.
> Le Monde, 2 octobre 2025 (réservé aux abonnés)
Alors que le champ des possibilités d'usage de l'intelligence artificielle (IA) ne cesse d'augmenter, le Shift Project a choisi d'éclairer le sujet dans le cadre de son programme d'étude. Pour ce faire, les membres du think tank ont étudié les composantes clés des infrastructures du numérique et de la filière "centre de données", ainsi que la manière dont elle se construit en interaction avec l'intelligence artificielle. Le numérique est un secteur non négligeable : il représentait déjà 3 à 4 % des émissions mondiales en 2020 (The Shift Project, 2021). À l'échelle française, il représentait 4,4 % de l'empreinte carbone du pays en 2022 (Ademe, 2025).
> The Shift Project, 1er octobre 2025
Depuis le lancement du premier Programme national de réduction du tabagisme en 2014, le nombre de fumeurs quotidiens de 18 à 75 ans a diminué de 4 millions. La proportion de fumeurs quotidiens parmi les 18-75 ans est passée de 28,6 % (2014) à 18,2 % (2024).
> Santé publique France
Que se passerait-il si la consommation d'alcool s'arrêtait totalement, partout ? Ou si, scénario dystopique pour les uns, utopique pour les autres, les boissons alcoolisées disparaissaient totalement de la planète ?
> The Conversation, 14 octobre 2025
Au cours des 30 dernières années, la
santé physique et mentale des adolescents n'a cessé de se
dégrader, reflétant une moins bonne condition physique, un
sommeil réduit, une sédentarité accrue (principalement due à
l'utilisation des écrans) et une alimentation de plus en plus
dominée par les aliments ultra-transformés et la restauration
rapide. Cette tendance est influencée par des facteurs plus
vastes tels que les crises sanitaires, sociales et politiques
répétées, le changement climatique, et est amplifiée par les
inégalités sociales et régionales.
Les politiques de santé ont souvent peiné à anticiper ou à
répondre aux besoins spécifiques des adolescents. Pourtant, des
signes encourageants apparaissent : les décès par accident et
par suicide ont diminué, le tabagisme, la consommation de
drogues et les grossesses précoces ont diminué, tandis que la
pratique sportive et l'engagement des jeunes sur les questions
climatiques ont augmenté. Pour inverser les tendances négatives
en matière de santé et prévenir l'apparition précoce de maladies
chroniques, une stratégie centrée sur les adolescents est
urgente, conçue avec les jeunes eux-mêmes et qui s'articule avec
les politiques de santé infantile. Cette stratégie doit être
holistique et intersectorielle, prenant en compte l'ensemble du
rythme de vie quotidien des adolescents et créer des
environnements favorables à leur bien-être, avec les écoles, les
familles, les activités de loisirs et surtout les adolescents
eux-mêmes activement impliqués.
La direction de la protection judiciaire de la jeunesse (DPJJ) a coordonné une étude nationale sur la santé des jeunes suivis par ses services. Cette étude apporte des données et analyses sur l'état de santé des jeunes, sur leurs comportements en matière de santé et sur leurs conduites à risque.
> Site du ministère de la justice
Face aux déserts médicaux, les hôpitaux publics réinventent leur responsabilité territoriale avec les centres de santé hospitaliers. Cette offre de proximité organisée en parcours de soins coordonnés se veut aussi un élément d'attractivité soignante.
> Hospimédia, 3 octobre 2025 (réservé aux abonnés)
Médecins du Monde a publié l'édition 2025 de son Observatoire de l'accès aux droits et aux soins. Cette enquête, menée auprès des publics de l'association, vise à enrichir la connaissance des populations les plus précarisées en France. Parmi les 15 000 personnes accueillies en 2024 par Médecins du monde, la quasi-totalité (98 %) d'entre elles est d'origine étrangère, dont un tiers sont présentes en France depuis moins de trois mois, souvent sans logement fixe ou en situation irrégulière. À leur arrivée, 85 % des personnes n'ont aucune couverture maladie, malgré l'éligibilité à des dispositifs comme l'aide médicale d'État (AME).
> Médecins du monde, 1er octobre 2025
> 20 minutes, 1er octobre 2025
> Le Monde, 7 octobre 2025 (réservé aux abonnés)
L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a mis en ligne le rapport final d'un groupe de travail sur la lutte contre la pollution liée aux médicaments dans l'Union européenne (UE). Créé en 2020, ce groupe a réuni pendant quatre ans des experts issus de treize États membres et des représentants de l'Agence européenne des médicaments (EMA) et de la Commission européenne. À la suite de ces travaux, les experts formulent plusieurs recommandations destinées aux autorités sanitaires. Ils préconisent tout d'abord de mettre en place des lignes directrices concernant le bon usage et la prescription des médicaments, ainsi que des formations et des actions de sensibilisation. Sur ce point, l'ANSM rappelle que la France possède déjà sa feuille de route interministérielle 2024-2034 de lutte contre la résistance aux antimicrobiens, accompagnée d'actions de communication régulières. Les experts proposent également d'intégrer les aspects environnementaux à la formation initiale et continue des professionnels de santé. Ces notions ne font pas systématiquement par partie des programmes en Europe, malgré l'existence de nombreuses initiatives au sein des États, dont la France, où un module numérique en santé environnementale a été déployé dans les facultés de médecine à destination des étudiants en deuxième et troisième année.
> Commission européenne, octobre 2025
Cet ouvrage rassemble les données de la statistique publique rendant compte des transformations de l'économie et de la société par le numérique. Il comporte plusieurs dossiers concernant le champ sanitaire : Médecins généralistes et outils numériques; santé mentale et usage du numérique
Sept heures, c'est le temps moyen que les Français passent assis chaque jour. Que ce soit devant un écran d'ordinateur ou de télévision, ou non, ces périodes prolongées de sédentarité ont des effets délétères sur la santé. À quelle fréquence, pendant combien de temps et avec quelle intensité faut-il rompre la position assise pour en limiter ces effets ? Dans une nouvelle expertise, l'Anses émet des recommandations pour les adultes et les enfants. Elle appelle à favoriser des ruptures régulières de la position assise, que ce soit en milieu professionnel ou scolaire.
Grande cause nationale de 2025, le sujet de la santé mentale est enfin mis sur la table à un moment où la santé mentale des enfants et des adolescents est au plus bas. Alors que ces âges sont charnières dans le développement, la situation ne cesse de se dégrader. Le CESE tire la sonnette d'alarme : il faut se donner les moyens d'une approche préventive et holistique et agir dans les politiques publiques pour lutter contre le mal-être croissant chez les jeunes.
Le Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux (SPH) a lancé durant l'été 2025 (du 21 juillet au 05 septembre 2025) une enquête nationale inédite visant à recueillir la perception des professionnels sur les parcours de soins hospitaliers des jeunes âgés de 16 à 18 ans. Dans un contexte de réforme des autorisations en psychiatrie - qui étend officiellement le champ de la pédopsychiatrie jusqu'à 18 ans - cette enquête interroge la réalité de la mise en oeuvre sur le terrain.
Les personnes concernées par la dépression, la schizophrénie ou d'autres troubles liés à l'altération de la santé mentale sont victimes de stéréotypes et comportements discriminatoires en raison de leur maladie. La Journée mondiale de la santé mentale du 10 octobre, sous l'égide de l'Organisation mondiale de la santé, est l'occasion de décrypter les causes de cette stigmatisation et de présenter des pistes explorées par la recherche pour la combattre.
> The Conversation, 9 octobre 2025
En 2024 en population générale, la prévalence des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois chez les 18-79 ans était estimée à 5,2 %. Elle était de 5,4 % pour les tentatives de suicide déclarées au cours de la vie et de 0,4 % pour les tentatives de suicide déclarées au cours des 12 derniers mois.
> Hospimédia, 15 octobre 2025 (accès abonnés)
La Drees, en partenariat avec les Observatoires régionaux de santé (ORS) et les Agences régionales de santé (ARS) des régions Provence-Alpes-Côte d'Azur et Pays de la Loire ainsi que l'Union régionale des médecins libéraux (URML) de la région Pays-de-la-Loire, et avec le soutien de la Conférence Nationale des Unions régionales des professionnels de santé - médecins libéraux (CN URPS-ML), lance la cinquième édition du Panel d'observation des pratiques et des conditions d'exercice en médecine générale. Cette enquête permettra de mieux connaître les pratiques et les conditions d'exercice des médecins généralistes libéraux. C'est notamment l'unique source permettant de produire des statistiques nationales sur l'organisation et le temps de travail des médecins, et leur évolution dans le temps. La première vague de ce panel portera sur l'organisation du cabinet et le temps de travail. Les vagues suivantes seront consacrées à la prise en charge de la santé mentale, au repérage et la prise en charge des violences subies par les patients mais également par les médecins généralistes dans le cadre de leur pratique, aux nouvelles pratiques (téléconsultations, outils d'e-santé…) ou encore à la prise en charge de populations spécifiques (personnes handicapées ou précaires par exemple).
La première édition de cette grande enquête poursuit quatre objectifs principaux : Avoir une meilleure connaissance des CPTS et de leurs caractéristiques ; Identifier sur l'axe « accès aux soins », dans un premier temps, des éléments tangibles démontrant la plus-value des CPTS; Réaliser une première évaluation des besoins financiers des CPTS et identifier les besoins et attentes vis-à-vis de la FCPTS.
La contraction du marché des médicaments remboursés, principale source de revenus des pharmacies, met leur modèle économique en danger. Ces offices disposent de quelques leviers régulés en raison de la nature même des officines. Lesquels ?
> The Conversation, 13 octobre 2025
44 % des salariés aidants se déclarent en difficulté sur le plan de la santé mentale. Un impact particulièrement prononcé pour ceux qui aident leur conjoint : 60 %, ceux qui vivent sous le même toit que la personne aidée : 58 %, les aidants solos : 55 % et les aidants qui aident une personne en situation de handicap : 55 %
> OpinionWay pour Clariane, octobre 2025
Le rapport mondial "Développements et tendances de la Sécurité sociale - Monde 2025", publié par l'Association internationale de la Sécurité sociale (AISS) à l'occasion d'un forum mondial à Kuala Lumpur, analyse les mutations et innovations nécessaires des systèmes de Sécurité sociale. Il met en évidence la résilience et l'engagement des institutions pour garantir l'inclusion et la pérennité dans un environnement marqué par le vieillissement démographique, les transformations du marché du travail, les risques climatiques, les fractures numériques et l'incertitude économique.
La Cour des comptes a conduit une enquête sur la reconnaissance des maladies professionnelles depuis 2020, couvrant le régime général, le régime agricole et la fonction publique. En 2023, plus de 85 000 maladies professionnelles ont été reconnues, dont une majorité de troubles musculosquelettiques. Leur coût global pour la collectivité est en forte progression : le coût des maladies reconnues et indemnisées a atteint 3 Md€, tandis que le phénomène de sous-déclaration, massif, met en outre à la charge de la branche maladie, déjà très déficitaire, un montant élevé de dépenses qui auraient dû relever de la branche accidents du travail et maladies professionnelles.
> Cour des comptes, 3 octobre 2025
Le Conseil présente dix mesures structurées en quatre axes, visant à mieux connaître les réalités du vieillissement, nuancer les représentations sociales qui lui sont associées, favoriser l'engagement des seniors et préparer les institutions à une société de la longévité. En intégrant la question de l'âgisme dans les politiques publiques nationales et territoriales, et dans un contexte de risque de « fracture » générationnelle, le Conseil de l'âge propose des mesures pouvant contribuer à une société plus fraternelle entre les âges, et mieux préparée à entrer dans la transition démographique.
> La Croix, 11er octobre 2025 (réservé aux abonnés)
La Direction de la recherche, des
études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) publie des
données issues du volet invalidité de l'Échantillon interrégimes
de retraités (EIR) 2020, portant sur les caractéristiques des
personnes invalides avec des informations sur l'âge d'entrée en
invalidité, la durée passée dans cette situation et le niveau de
diplôme.
> Site
de la Drees
Avec l'entrée dans le grand âge des membres de la génération du baby-boom, la France fait face à une augmentation considérable des besoins d'accompagnement. Les politiques publiques misent sur le maintien à domicile, mais cette orientation repose largement sur l'aide des proches (conjoints, enfants, petits-enfants), dont la disponibilité risque de diminuer. Les personnes âgées veulent-elles vraiment dépendre de leur entourage pour rester à domicile ? Et leurs proches le souhaitent-ils ?
> The Conversation, 05 octobre 2025
Convoquer la linguistique pour évoquer sa fonction d'aidante ou d'aidant - sa place auprès du proche qu'on accompagne, la façon dont on nomme la maladie qui l'affecte, les liens qui nous unissent… -, c'est l'objet d'une recherche participative originale menée par des linguistes auprès d'aidantes de malades d'Alzheimer.
> The Conversation, 04 octobre 2025
ISSN 2824-9658