Ce bulletin rassemble les résultats de la veille documentaire sur l'actualité en santé et domaines connexes. Cette veille se base sur la lecture de Lettres d'actualités et de Revues de presse en ligne ainsi que sur le suivi de sites français et étrangers. Il est élaboré par les documentalistes de l'Irdes, Marie-Odile Safon et Véronique Suhard.
De périodicité bimensuelle, ce bulletin de veille présente les nouveautés selon les thématiques suivantes :
• Assurance maladie • Démographie • Economie de la santé • Environnement et santé • Etat de santé • Géographie de la santé • Handicap • Hôpital • Inégalités sociales de santé • Médicament • NTIC : Internet, open data • Politique de santé, politique sociale • Politique publique • Prévention • Prévision - évaluation • Psychiatrie • Réglementation • Science de l'information et de la communication • Soins de santé primaires • Sondages • Statistiques • Système de santé • Travail et santé • Vieillissement • Nominations
Sous le double effet de l'évolution de la démographie médicale et du vieillissement de la population, le nombre de personnes souffrant d'une affection de longue durée (ALD) sans médecin traitant est passé de 510 000 fin 2018 à 714 000 fin 2022, et pourrait atteindre 800 000 fin 2023. Ces personnes en ALD sans médecin traitant représentent 10,6 % de la population totale sans médecin traitant (6,7 millions de personnes) et 5,5 % des personnes en ALD (13 millions de personnes). Elles recourent moins aux soins : 11 % n'ont vu aucun médecin en ville en 2021, contre seulement 2 % des patients en ALD avec médecin traitant. Le ministre de la Santé et de la prévention, François Braun, a annoncé le 13 mars un plan d'actions permettant de renforcer le suivi des patients en ALD et sans médecin traitant. Cette démarche d'« aller vers » est inspirée d'initiatives locales déjà mises en place par l'Assurance Maladie.
> Ameli.fr
22/03/2023 - L'aide médicale d'état (AME) est un dispositif à destination des personnes en situation irrégulière en France, résidant de manière stable (sauf pour les mineurs) et dont les ressources annuelles sont inférieures à un seuil, d'environ 10 000. L'ouverture des droits à l'AME permet la prise en charge à 100% du tarif de base de remboursement de l'Assurance maladie. Ainsi, il reste à la charge des bénéficiaires des frais pouvant être importants, ce qui peut entraÎner un renoncement aux soins, selon un rapport de l'Inspection générale des Affaires sociales (Igas) de 2019. Le Sénat a adopté un amendement en faveur d'une réforme de ce dispositif afin de le rapprocher du dispositif de "soins d'urgence et vitaux". L'AME serait ainsi transformée en Aide médicale d'urgence "centrée sur la prise en charge des situations les plus graves et sous réserve du paiement d'un droit de timbre". Le panier de soins serait réduit aux examens de médecine préventive, aux traitements des maladies graves et aux douleurs aigu�s, aux soins liés à la grossesse et à la vaccination réglementaire. La réforme permettrait de réduire les dépenses de 350 M. Elle "aiderait à stopper la distribution d'aides incontrôlées qui créent un appel d'air migratoire que la France ne contrôle plus du tout", selon la sénatrice. Cet avis n'est partagé ni par les rédacteurs du rapport de l'Igas de 2019 ni par l'ancien Défenseur des droits, Jacques Toubon. Les inspecteurs rappellent que l'AME répond à un principe éthique et humanitaire s'inscrivant dans le respect du droit international. Jacques Toubon et les inspecteurs s'opposent au préjugé selon lequel la qualité de notre système de santé créerait un "appel d'air" migratoire et constituerait un outil de la politique migratoire.
> Direction de la Sécurité sociale
Le rapport interinspections dresse un inventaire des moyens consacrés à la politique de santé-environnement par l'Etat, les collectivités territoriales et l'Union européenne et formule des propositions pour renforcer la gouvernance de cette politique.
Le Shift project dévoile une étude
actualisée de l'empreinte carbone de la santé qui représente
toujours en moyenne 8% du total national. Le périmètre d'étude
est élargi et des changements sont notables selon les postes
d'émissions.
> Hospimédia,
21 mars 2023 (Accès abonnés)
> Site du ministère chargé de l'écologie
> Site de Santé publique France
> The Conversation, 10 mars 2023
> Site de Santé publique France
> Pharmaceutiques, 28 mars 2023
Les pays les plus pauvres perdent de plus en plus de travailleurs de la santé au profit des plus riches, qui cherchent à combler leur propre manque depuis la pandémie, a alerté mardi l'OMS, en dénonçant le recrutement actif de certains pays. "Les soignants sont l'épine dorsale de tout système de santé. Pourtant 55 pays dotés des systèmes parmi les plus fragiles au monde n'en ont pas assez et nombre d'entre eux perdent les travailleurs qu'ils ont formés à cause des migrations internationales", a ajouté Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l'OMS. Jim Campbell, directeur du département "Personnel de santé" de l'OMS, a ajouté qu'il était important désormais de mettre en place des mesures de protection pour les pays les plus vulnérables, afin qu'ils puissent "continuer à se reconstruire et à se remettre de la pandémie sans que la migration n'entraÎne une perte supplémentaire de travailleurs". "Nous devons protéger la main-d'œuvre si nous voulons que la population ait accès aux soins." Interrogé sur les pays qui attirent le plus de travailleurs, il a pointé les pays riches de l'OCDE et les états du Golfe mais a ajouté que la concurrence entre les pays africains s'était également intensifiée..
> Reuters, 14 mars 2023
Selon le traditionnel classement annuel des hôpitaux mondiaux du magazine américain Newsweek, trois hôpitaux français se hissent dans le top 50 cette année. Seule la Pitié-Salpêtrière (AP-HP) se classe dans le top 10.
15/03/2023- La rémunération des médecins
intérimaires sera plafonnée à 1 170 bruts par 24h de garde
dans les services hospitaliers publics à partir du 3 avril
prochain. Le comptable public devra rejeter les ordres de
paiement dépassant le plafond et en informer l'Agence régionale
de santé. Cette dernière devra déférer ces actes de rémunération
irréguliers devant le tribunal administratif. Ce plafonnement ne
s'applique pas au secteur privé. Les professionnels craignent,
de fait, une distorsion de concurrence et une désertion des
intérimaires au profit du secteur privé. Face à cette situation,
les directeurs d'hôpitaux et les maires de France s'inquiètent
et appellent les autorités à prendre la mesure du risque
encouru. Ils saluent pourtant cette mesure qui doit permettre de
réguler et plafonner le coût de l'intérim médical.
> Association
des maires de France, 10 mars 2023
> Question
d'actualité au gouvernement n°0272G de Mme Annie Le Houerou -
Sénat, 2 mars 2023
> Régulation
de l'intérim médical : une nécessité, mais qui ne doit pas se
faire aux dépens des rares praticiens encore en place -
Syndicat national des praticiens hospitaliers
anesthésistes-réanimateurs élargi (SNPHAR-E), 23 février 2023
D'ici la fin de l'année, tous les services d'accès aux soins doivent être pleinement lancés. Cette généralisation attendue se frotte à une réalité : la pénurie d'assistants de régulation médicale. Parmi les pistes de solution, l'emploi d'étudiants en médecine comme faisant fonction et la création d'un dispositif temporaire de formation.
> Hospimédia, 27 mars 2023 (Accès abonnés)
Le gouvernement a finalement relevé le plafond de la rémunération des intérimaires, qui sera appliqué à partir du 3 avril. Ils pourront ainsi toucher au maximum 1.390 pour 24 heures, contre les 1.170 fixés dans une loi remontant à 2016. "C'est plus que raisonnable", a défendu lundi le ministre de la Santé, François Braun, lors d'un déplacement à Alençon, disant à nouveau vouloir en finir avec l'existence d'un "intérim mercenaire". Les agences régionales de santé (ARS) pourront en outre augmenter la "prime de solidarité territoriale" de jusqu'à 30%, et porter ainsi la rémunération d'une garde le week-end à 2.200 brut et 1.700 pendant la semaine. Mais selon le Dr Eric Reboli, du Syndicat des médecins remplaçants hospitaliers (SNMRH) qui avait effectivement réclamé, ce geste "ne passera pas auprès des remplaçants. On est beaucoup remontés, pas seulement pour le salaire, on nous traite de tous les noms." Dans une étude, l'organisation recense 69 hôpitaux et Ehpad qui pourraient être concernés par des fermetures, faute de médecin.
> Les Echos, 28 mars 2023
Deux publications concomitantes viennent éclairer les domaines des soins palliatifs et de la fin de vie. D'un côté, le troisième atlas du centre national dédié détaille l'offre de soins. De l'autre, un lexique liste plusieurs définitions.
> Hospimedia, 17 mars 2023 (accès abonnés)
> Atlas sur le site du Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie
> Lexique du ministère de la santé
> Site de l'Académie nationale de médecine
> Site de l'Académie nationale de médecine
> The Conversation, 23 mars 2023
Libération rapporte les résultats de l'étude I Share, menée à l'université de Bordeaux entre 2013 et 2022 sur la santé physique et mentale des étudiants. Sans autre équivalent en Europe, elle vise à combler le manque de données, faire avancer la recherche biomédicale et orienter les politiques de santé publique. Elle a aussi permis, ces derniers mois, de mieux comprendre l'impact de la Covid-19 sur les étudiants. "Dès les premiers confinements, on a constaté qu'ils ont développé plus de maladies mentales que les non-étudiants. La différence est spectaculaire, surtout sur le deuxième confinement où les écarts vont du simple au double", expose Christophe Tzourio, neurologue et coordinateur de l'étude. Pour affiner le travail, une nouvelle étude comparative, baptisée Prisme, est menée depuis septembre sur près de 2.000 nouveaux étudiants. Les résultats sont éloquents: avec I Share, avant le Covid, 26% d'étudiants se considéraient en dépression modérée à sévère. Avec Prisme, le chiffre passe à 43%. Même constat sur les pensées suicidaires. 20% ont déclaré en avoir en remplissant le questionnaire I Share, contre 32% aujourd'hui.
> Hospimédia, 21 mars 2023 (Accès abonnés)
Avec la crise sanitaire, la notion de performance du système de santé a été remise au cœur du débat. Auprès des décideurs, des collectivités, des professionnels de santé, mais aussi des citoyens. Cette pandémie a, s'il en était encore besoin, mis en lumière la solidarité, l'agilité et la réactivité qui caractérisent notre système de santé. Elle nous a montré que le système français par son universalité, son reste à charge, sa couverture territoriale et son degré technologique, offrait à la population une prise en charge de grande qualité. Cette crise nous invite toutefois à repenser et élargir les enjeux de performance afin d'en offrir une approche plus globale, dans laquelle la performance économique n'est qu'un point d'entrée parmi l'ensemble des leviers de performance, voire la conséquence d'une performance globale. Alors, plutôt que de considérer que notre système ne serait pas performant, que tout serait à changer, le CRAPS et l'ANAP proposent à une quarantaine d'acteurs de partager leurs idées innovantes pour améliorer notre système et in fine le rendre encore plus universel, efficace et humain !
> Blog du Think Tank économie Santé, 14 mars 2023
> The Conversation, 12 mars 2023
Deux ans après le début de la pandémie, Pierre-Jean Lancry, président du Haut Conseil pour l'avenir de l'assurance maladie (HCAAM) et Lise Rochaix, professeure à Paris School of Economics et responsable de la chaire Hospinnomics, nous proposent un état des lieux du système de santé français.
Les politiques publiques de l'autonomie privilégient de plus en plus le maintien à domicile pour les personnes âgées. C'est ce qu'on appelle le virage domiciliaire, par analogie avec le virage ambulatoire entamé par l'hôpital, et par opposition avec l'institutionnalisation qui repose sur l'accueil en établissement. Le scandale Orpéa a renforcé ces derniers mois les interrogations sur le modèle économique et le fonctionnement quotidien des Ehpad, et mis à nouveau en évidence la préférence des individus eux-mêmes pour le maintien à domicile. Mais quelles sont les implications de ce virage domiciliaire alors même que les premières générations du babyboom arrivent aux âges où la perte d'autonomie est plus fréquente ?
16/03/2023- La Première ministre a annoncé vouloir engager la responsabilité de son gouvernement en application de l'article 49 alinéa 3 de la Constitution. La loi rectificative de financement de la Sécurité sociale sera adoptée, selon la rédaction de la commission mixte paritaire, sans le vote de l'Assemblée nationale sur le texte, sauf motion de censure à l'encontre du gouvernement. Le texte adopté par la commission a repris la quasi-totalité des dispositions acceptées par le Sénat. Par ailleurs, les deux motions de censure ont été rejetées. Le projet de loi est considéré comme adopté et passe au Conseil constituionnel.
L'élysée envisage de nommer Lionel Collet, médecin, ancien président d'université et directeur de cabinet sous le mandat Hollande, à la tête de la Haute Autorité de santé (HAS), dont les avis servent de base aux décisions de santé publique. Lionel Collet, 68 ans, est docteur en médecine et en biologie humaine. Il a débuté sa carrière comme médecin hospitalo-universitaire à l'université Lyon I-Claude Bernard et aux hospices civils de Lyon, fonctions qu'il occupe encore aujourd'hui. Ces dernières années, il a également présidé le collège déontologique de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) et le Conseil national de la certification périodique de certains professionnels de santé.
> Les Echos, 16 mars 2023
ISSN 2824-9658