Ce bulletin rassemble les résultats de la veille documentaire sur l'actualité en santé et domaines connexes. Cette veille se base sur la lecture de lettres d'actualités et de revues de presse en ligne, ainsi que sur le suivi de sites français et étrangers. Il est élaboré par les documentalistes de l'Irdes, Rouguiyatou Ndoye et Véronique Suhard.
De périodicité bimensuelle, ce bulletin de veille présente les nouveautés selon les thématiques suivantes :
• Assurance maladie • Economie de la santé • Etat de santé • Handicap • Hôpital • Médicament • NTIC : Internet, open data • Politique de santé, politique sociale • Prévision - évaluation • Psychiatrie • Réglementation • Travail et santé • Vieillissement • Nominations
Cet avis a été établi après instruction auprès de la Direction de la Sécurité sociale et de la Caisse nationale d'Assurance maladie (Cnam) des mesures annoncées par les ministres et les directeurs généraux des Caisses nationales d'Assurance maladie. Cet avis analyse la portée des mesures d'économies décidées ou en cours pour un montant global d'environ 1,74 milliard d'euros selon le gouvernement (permettant de compenser le risque de dépassement du montant prévisionnel de l'Ondam 2025).
> Le Quotidien du médecin, 18 septembre 2025
Comme chaque année, à la lumière des données statistiques collectées par le Cleiss, est publiée la situation concernant, pour l'exercice 2023, les dépenses de soins de santé en France des assurés des régimes étrangers, et les dépenses à l'étranger des assurés des régimes français.
Réalisée tous les quatre ans, l'Enquête ESPAD vise à suivre les comportements à risque des adolescents de 16 ans en Europe, et plus particulièrement leurs usages de substances psychoactives. L'édition 2024 s'est déroulée entre avril et juin auprès d'un échantillon représentatif de 113 882 jeunes interrogés dans 37 pays, dont 3 376 en France. Les résultats montrent que la France se situe désormais en dessous de la moyenne européenne pour l'ensemble des indicateurs d'usage, enregistrant une baisse des consommations de drogues parmi les plus marquées du continent au cours de la dernière décennie (entre 2015 et 2024).
La Direction de la Recherche des Etudes de l'Evaluation et des Statistiques (Drees) publie une étude à partir du nouveau dispositif des enquêtes Autonomie. Elle apporte un éclairage sur le nombre de jeunes de 5 à 20 ans en situation de handicap à domicile et détaille leurs limitations fonctionnelles et les restrictions d'activité.
Ce guide pratique, ancré dans les réalités de terrain, accompagne les professionnels étape par étape : diagnostic territorial et rédaction du projet de santé ; montage financier et organisation des ressources humaines ; installation, ouverture et évaluation du centre ; outils, trames d'entretiens, exemples de terrain et fiches pratiques.
Cette étude s'est penchée sur le cas du Keytruda®, anticancéreux le plus vendu au monde. En France, son remboursement a coûté plus de 2 milliards d'euros en 2024, soit 5,2 % des dépenses de médicaments remboursables, tandis que son brevet lui assure un monopole jusqu'en 2031. Selon l'UFC-Que Choisir, l'exemple du pembrolizumab (Keytruda®) révèle à lui seul un système dévoyé, marqué par la financiarisation de l'innovation, l'opacité tarifaire et des monopoles prolongés. Une trajectoire explosive qui met en péril la soutenabilité du système de santé et l'accès équitable aux soins. L'association réclame une transparence totale sur les prix des médicaments
Cette étude s'intéresse aux sur les médicaments jetés à l'hôpital et s'inscrit dans la dynamique systémique d'une démarche de développement durable des établissements de santé. Avec des ressources financières, humaines et environnementales limitées, comment les établissements de santé peuvent-ils réduire leurs impacts environnementaux tout en maintenant un accès aux soins pour tous et en délivrant des soins de qualité en toute sécurité ? Plus de 1 000 professionnels hospitaliers ont évalué durant 7 jours les médicaments éliminés, en volume, valeur euros et poids carbone, soit pour les 210 établissements de santé participant à cette étude, 250 000 unités communes de dispensation (UCD) pour une valeur de plus de 700 000 euros, pesant plus de 2 tonnes et émettant 122 tonnes CO2eq. Les médicaments jetés sont périmés, ce sont des traitements personnels (de ville) apportés par les patients dans le cadre de l'hospitalisation, ils sont utilisables mais ne sont pas remis dans le stock de la PUI.
> Santementale.fr, 18 septembre 2025
Sur Internet et les réseaux sociaux, les publicités et offres de ventes de produits présentés comme des analogues du GLP-1, des médicaments contre le diabète et/ou l'obésité (comme l'Ozempic, le Wegovy ou le Mounjaro), se multiplient. Afin de faire cesser ces activités de ventes illégales, l'ANSM a saisi, dès avril 2025, le procureur de la République et réalisé plusieurs signalements sur le portail Pharos du ministère de l'intérieur. En parallèle, des mesures de police sanitaire visant à interdire la publicité et toute forme de vente en ligne des produits concernés sont en cours.
Dans un rapport la Cour des comptes européenne recommande à la Commission de continuer à renforcer le système visant à remédier aux pénuries critiques et de lancer une action coordonnée pour s'attaquer aux causes profondes et améliorer le fonctionnement du marché unique des médicaments.
> Cour
des comptes européenne
> Hospimédia,
17 septembre 2025 (réservé aux abonnés)
La Fédération hospitalière de France (FHF) a publié un livre blanc sur l'usage de l'intelligence artificielle (IA) dans les hôpitaux et établissements médico-sociaux publics. Les résultats de l'enquête menée auprès de 110 établissements montrent que 65 % des répondants utilisent déjà des solutions d'IA en production, tandis que 90 % ont l'intention d'en développer d'ici un à trois ans. Les principaux bénéfices constatés ou attendus concernent l'efficacité organisationnelle (80 %), la qualité des soins (67 %), la satisfaction des patients et/ou du personnel (42 %), ou encore l'optimisation des coûts et des ressources (38 %).
> Fédération hospitalière de France, 3 septembre 2025
L'Espace européen des données de santé (EEDS) facilitera le partage de ces données entre l'ensemble des acteurs européens. Adopté le 11 février 2025, il entrera en application de manière différée à partir de mars 2027. Il est un pilier de l'autonomie numérique européenne. Comment le définir ? Comment protège-t-il les données "personnelles" ? Le site vie publique répond à ces questions.
Lors de son premier déplacement officiel en tant que Premier ministre, le 13 septembre 2025, Sébastien Lecornu a déclaré que l'accès aux soins de proximité serait érigé au rang de priorité nationale. Il a ainsi annoncé la création, d'ici à 2027, d'un réseau de 5 000 maisons "France Santé", labellisées et coordonnées à l'échelle nationale, sous l'égide d'un cahier des charges élaboré par le Ministère de la Santé. Inspiré du modèle des maisons "France Services", ce dispositif vise à fédérer des structures existantes (maisons de santé pluriprofessionnelles, centres de santé, dispositifs mobiles, projets d'e-santé) et à offrir, dans chaque bassin de vie, une réponse médicale et administrative à moins de 30 minutes du lieu de résidence. Les collectivités, les agences régionales de santé (ARS), l'Assurance maladie et les professionnels de santé seront mobilisés afin d'assurer la mise en œuvre territoriale de ces maisons. Les syndicats de médecins rappellent de leur côté que la question n'est pas tant d'ouvrir des maisons de santé que de trouver des médecins pour y exercer.
> Info.gouv, 15 septembre 2025
> France
info, 13 septembre 2025
Le 4 septembre 2025, le Gouvernement a lancé la Stratégie nationale Maladies neurodégénératives (MND) 2025-2030, une feuille de route pour mieux prévenir, diagnostiquer et accompagner les personnes concernées par ces pathologies, ainsi que leurs proches. Cette feuille de route s'articule autour de 6 axes et 37 mesures, couvrant l'ensemble du parcours de vie et de soin.
> Site du ministère de la santé
Face à la montée de la sédentarité, à la progression des maladies chroniques et aux enjeux croissants de santé mentale, l'activité physique s'impose comme un levier majeur de santé publique. La SNSS 2025-2030 fixe une feuille de route, articulée autour 12 mesures concrètes, pour lever les freins à la pratique sportive et accompagner chaque Français quel que soit son âge, son état de santé ou ses conditions de vie.
> Site du Ministère de la Santé
La Haute Autorité de Santé publie pour la première fois sur Qualiscope plus de 12 400 rapports d'évaluation des établissements et services sociaux et médico-sociaux, réalisés depuis 2023, afin de renforcer la transparence et valoriser l'amélioration continue.
En France, il existe très peu de données sur l'état de santé global des personnes atteintes de troubles mentaux, en particulier chez les personnes hospitalisées en psychiatrie. A Lyon, l'étude Liver Status in Psychiatric Inpatients (Liverspin) réalisée à l'hôpital du Vinatier, 2e hôpital psychiatrique de France par la taille, avait pour objectif principal de faire un état des lieux exhaustif de la situation hépatologique des patients adultes hospitalisés à l'hôpital psychiatrique.
Les rapporteurs constatent les effets néfastes du réseau TikTok sur la santé mentale des mineurs mais déplorent que ce phénomène soit insuffisamment documenté. Selon les rapporteurs, la présence de contenus dangereux ne s'arrête pas aux contenus qui mettent en danger la santé voire la vie des utilisateurs. Elle favorise, par les mécanismes de viralisation des contenus problématiques, la diffusion d'idéologies politiques négatives et contraires aux droits humains.
Une enquête de l'Institut Montaigne, conduite auprès d'un peu plus de 5 600 jeunes âgés de 15 à 29 ans en métropole et dans les départements et régions d'Outre-mer, met en évidence une détresse psychique préoccupante. Un quart des répondants souffre de dépression tandis que près d'un tiers a déjà envisagé le suicide. La situation apparaît plus alarmante encore dans les territoires ultramarins où 39 % des jeunes sont touchés, avec des taux particulièrement élevés en Guyane, en Martinique et à Mayotte.
> Think tank Institut Montaigne, septembre 2025
> Le Quotidien du médecin, 2 septembre 2025
Ce décret modifie la liste et le contenu des missions des médecins coordonnateurs en Ehpad et prévoit les modalités du recours à la télécoordination. Il permet également la reconnaissance des infirmiers coordonnateurs en Ehpad en définissant leur rôle et leurs missions. Il apporte enfin des précisions sur le rapport annuel d'activité médicale qui doit être établi dans les Ehpad et sa remontée dans le cadre d'un traitement de données au niveau national.
> Localtis.fr, 9 septembre 2025
L'Institut Sapiens publie une analyse approfondie des déterminants de la santé mentale au travail et propose des pistes concrètes pour en faire un levier de performance et de résilience. L'auteure du rapport, docteure en psychologie et en sciences du langage, montre que la dégradation de la santé mentale ne constitue plus seulement un signal d'alerte, mais révèle un désajustement structurel profond. Cette approche systémique intègre les dimensions organisationnelles et sociétales qui influencent le rapport au travail, soulignant l'importance du lien social et du sens donné aux missions professionnelles. Elle insiste sur les conséquences de la surcharge cognitive et de la complexité managériale sur l'engagement des salariés, en particulier dans un contexte de travail hybride et d'intensification des contraintes numériques.
> Think tank Institut Sapiens, juillet 2025
> AEF, 15 septembre 2025 (réservé aux abonnés)
Dans le contexte de négociations sociales portant notamment sur la qualité de la vie au travail, la prévention dans le domaine de la santé au travail, et la qualité de l'emploi, le ministère chargé du Travail avait demandé à l'Inspection générale des affaires sociales, début 2025, une note de parangonnage de bonnes pratiques sur ces sujets, relevées dans divers Etats européens. Les objectifs de politiques publiques et les dispositifs examinés dans cette note ciblent une population large et permettent d'aborder et de croiser de multiples thématiques : la qualité du travail et notamment la prévention des risques professionnels principaux, qu'il s'agisse des risques chimiques, de ceux liés à la chaleur, des troubles musculosquelettiques ou des risques psycho-sociaux, ainsi que l'impact possible des modèles managériaux sur les risques ; les besoins des femmes en matière de santé au travail ; la prévention de la désinsertion professionnelle ; la qualité de l'emploi et notamment le temps partiel subi, la prise en compte de contraintes personnelles des salariés ou demandeurs d'emploi, ou encore les possibilités de transitions professionnelles en cours de carrière. Les informations ainsi réunies peuvent servir de points de comparaison et, le cas échéant, de sources d'inspiration pour les politiques nationales.
Dans un rapport élaboré entre septembre 2024 et juillet 2025, le Conseil de l'âge du Haut Conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge (HCFEA) s'attache à revisiter les représentations sociales liées à l'avancée en âge, en particulier en s'attaquant aux stéréotypes d'âgisme. Il vise à mettre en lumière la contribution réelle des seniors (65 ans et plus) à la société, dépassant l'idée d'une population passive ou d'un "poids" pour la collectivité. L'analyse vise à proposer des pistes pour valoriser et faciliter l'engagement des seniors dans la vie collective.
Dans un rapport sur la refondation de la prise en charge de la perte d'autonomie des personnes âgées en France publié le 18 septembre, l'Institut santé insiste sur la nécessité de prioriser le virage domiciliaire et propose un nouveau modèle de financement basé notamment sur la participation financière des retraités les plus aisés.
> Hospimédia, 18 septembre 2025 (réservé aux abonnés)
La Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) publie, en open data, les données sur les caractéristiques et l'activité des établissements d'hébergement pour personnes âgées en 2023. Ces tableaux de données agrégées selon les catégories d'établissement permettent de brosser un portrait de ces établissements au 31/12/2023.
La Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) publie une étude concernant l'opinion des personnes résidant en France métropolitaine sur le financement des dépenses liées à la perte d'autonomie, d'une part, et sur le lieu de vie privilégié, d'autre part. Sept Français interrogés sur dix déclarent que la puissance publique doit financer la perte d'autonomie. Par ailleurs, un nombre croissant de Français sont favorables à une aide universelle sans condition de ressources. Enfin, une majorité de Français interrogés n'envisagent pas une prise en charge en établissement ni pour eux-mêmes ni pour un proche parent
Le nouveau Premier Ministre Sébastien Lecornu a indiqué vouloir rouvrir le dossier des retraites. Lors du conclave, la retraite par capitalisation avait été rapidement évoquée. De quoi parle-t-on quand on évoque ce système de financement ? Est-il vraiment opposé à la retraite par répartition ? Quels sont ses réels atouts économiques et financiers ? Les risques qui lui sont associés le discréditent-ils, comme le disent ces critiques ?
> The Conversation, 11 septembre 2025
ISSN 2824-9658