Rapports de l'Irdes
n° 596 et n° 597,
Octobre 2025

Les dépassements d'honoraires.
Pratiques des médecins, part dans leurs revenus et impacts pour les patients

Legal R. (Irdes), Vincent R. (Irdes), Bonal M. (Irdes). En collaboration avec le Haut Conseil pour l'avenir de l'Assurance maladie (Hcaam)

Inégalités spatiales d'accessibilité aux médecins spécialistes.
Proposition d'indicateurs

Lucas-Gabrielli V. (Irdes), Bonal M. (Irdes), Mangeney C. (ORS Île-de-France), Com-Ruelle L. (Irdes), Gousset C. (Irdes). En collaboration avec le Haut Conseil pour l'avenir de l'Assurance maladie (Hcaam)

Si les dépassements d'honoraires des médecins sont aussi anciens que l'Assurance maladie, c'est réellement avec la création du secteur 2, en 1980, que ces dépassements connaissent leur essor. Leur montant n'a cessé de progresser depuis, pour atteindre 4,5 milliards d'euros en 2024. Parmi les médecins spécialistes libéraux, plus d'un sur deux exerce en secteur 2 en 2024 et cette proportion est amenée à croître à l'avenir. Pour les professionnels, les dépassements d'honoraires apportent des compléments de revenus importants, mais génèrent des disparités de revenus avec les médecins de secteur 1. Par ailleurs, les dépassements peuvent conduire les médecins à réduire leur activité, et donc la quantité totale de soins délivrés. Pour les assurés, ils peuvent potentiellement alourdir significativement les restes à charge, notamment pour ceux ayant une faible couverture complémentaire et de faibles ressources financières. Pour autant, il n'est pas toujours possible de les éviter : dans certaines zones géographiques, il n'existe plus d'offre en secteur 1, ce qui conduit à supporter inéluctablement des dépassements en cas de recours aux spécialistes.

Pour éclairer ces questions, l'Irdes a réalisé deux rapports, avec le soutien financier du Haut Conseil pour l'avenir de l'Assurance maladie (Hcaam). Le premier rapport analyse les pratiques des médecins en termes de dépassements, la part dans leurs revenus, et les impacts pour les patients. L'étude de ces impacts s'appuie sur l'analyse de quatre épisodes de soins et de 14 actes techniques. Le second rapport propose un diagnostic des inégalités spatiales d'accessibilité à la médecine spécialisée de ville en France. L'analyse est centrée sur trois spécialités aux caractéristiques différentes en termes d'accès géographique et financier : les ophtalmologues, les cardiologues et les dermatologues.