3 questions à... Marion Devaux (chargée de recherche, Irdes), Nathalie Grandfils (maître de recherche, Irdes), Catherine Sermet (directrice de recherche, Irdes) à propos de la sortie en décembre d'une étude sur l'impact des déremboursements sur la prescription des mucolytiques et des expectorants. |
Suite aux mesures de déremboursements intervenues en mars 2006, les médecins généralistes ont diminué de moitié la prescription de ces médicaments : avant le déremboursement, 36 % des consultations comportant un diagnostic de bronchite ou de pathologie ORL étaient associées à la prescription de mucolytiques. Ce pourcentage a chuté brutalement à 17 % après le déremboursement, soit une baisse de 53 %. Ceci n'a en revanche entraîné aucune diminution du coût de l'ordonnance qui reste identique avant comme après.
Effectivement, le coût pour l'Assurance maladie n'a pas diminué et ce, pour deux raisons : les mucolytiques sont des médicaments très peu onéreux et leur part dans le coût de l'ordonnance était minime ; de plus, on observe également des reports sur certaines classes, notamment les antitussifs et les bronchodilatateurs, ou encore la classe des analgésiques antipyrétiques, médicaments non touchés par les déremboursements. Ces reports, associés à l'augmentation tendancielle de la prescription de médicament, compensent la baisse de coût liée à la diminution de prescription des mucolytiques.
Le travail que nous venons de publier s'inscrit dans une collaboration avec la Drees, l'Afssaps et IMS Health qui nous a fourni des données. Chacun d'entre nous a évalué un pan de ces mesures sur le médicament. La Drees en particulier travaille en ce moment sur l'impact de la baisse des taux de remboursement des veinotoniques et l'afssaps sur le retrait du marché des immunostimulants.