3 QUESTIONS À... : MARS 2010







3 questions à... Yann Bourgueil, nouveau directeur de l'Irdes.

1/ Quel est votre parcours professionnel ?

Comme pour tous les étudiants en médecine, je commence avec l'apprentissage de la médecine au CHU. Par la suite, le choix de la spécialité de santé publique m'a permis d'orienter ma formation et mes stages vers les questions d'organisation des systèmes de santé en lien avec de multiples acteurs et institutions du secteur de la santé (Etat, mutuelles, professionnels…). L'enseignement et la recherche pluridisciplinaire dans le domaine de l'organisation des soins avec une ouverture aux comparaisons internationales ont constitué mes centres d'intérêt au groupe Image (Information médicale pour l'Aide à la gestion des Etablissements) de l'Ecole nationale de santé publique (ENSP), [actuelle Ecole des hautes études en santé publique (EHESP)] pendant dix ans. Mon expérience de chargé de mission auprès de l'Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS) de 2004 à 2007, notamment sur les questions de coopération professionnelle, m'a permis d'approfondir la thématique de la ressource humaine en santé et son lien avec les enjeux d'organisation et de régulation. Enfin, chercheur à l'Irdes depuis 2004, je me suis ouvert aux questionnements et aux méthodes quantitatives appliqués à l'analyse économique en santé aussi bien du côté de la demande que de l'offre de soins.

2/ Comment comptez-vous positionner l'Irdes dans le paysage actuel de la santé et de la protection sociale ?

Les missions et le statut de l'Irdes le placent dans une position privilégiée à la fois de recherche et de médiation entre des univers aux cultures contrastées et aux intérêts parfois divergents. L'Irdes constitue à ce titre un des lieux où peuvent s'analyser et se débattre avec rigueur et méthode les questions posées par l'évolution des mécanismes de solidarité qui fondent notre système de protection sociale et d'assurance maladie en lien avec l'organisation des soins et du système de santé. L'Irdes permet ainsi de travailler au rapprochement des bases de données existantes offrant de nouvelles perspectives d'analyse mais également de nouveaux partenariats. Il peut s'agir de données médicales et administratives (partenariat Prospere), de bases de données d'assurances obligatoires et complémentaires (partenariat Monaco) ou de bases de données relatives aux entreprises et aux prestations d'Assurance maladie (partenariat Hygie). Enfin, l'Irdes doit continuer à diffuser les résultats des travaux vers les acteurs du système de santé tant dans un format accessible aux non-spécialistes que dans des revues académiques en langues française et anglaise.

3/ Quelles sont les principales orientations que vous souhaitez développer en termes de recherche ?

Les grandes orientations de la recherche à l'Irdes sont décrites dans le programme de recherche pluri-annuel. Economie de l'assurance obligatoire et complémentaire, recherche sur les services de santé, équité et inégalités sociales de santé en constituent quelques axes essentiels. L'Irdes doit rester attentif aux évolutions en cours qu'elles proviennent des pratiques sociales ou professionnelles comme des réformes législatives et réglementaires. Si les méthodes sont principalement quantitatives, faisant largement appel aux outils statistiques, une articulation plus grande entre recherches qualitatives et quantitatives doit être poursuivie. De même, la conduite de recherches autour de projets complexes associant diverses disciplines (économie, médecine, statistiques, géographie, sociologie), telle qu'elle existe aujourd'hui doit être soutenue. L'ouverture vers l'international par l'inscription au sein de réseaux de chercheurs, de projets européens ou de collaborations académiques est une voie bien engagée à renforcer et développer. En définitive, poursuivre les orientations prises par les directeurs précédents avec l'équipe de l'Irdes et continuer à adapter l'Irdes aux évolutions du système de santé et à celles du monde de la recherche.

Propos recueillis par Anne Evans

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