3 QUESTIONS À...


1/ Quelles sont les apports et limites de l'indicateur Fish comparativement aux autres sources de données sur le handicap ?

L'algorithme Fish (Faisabilité d'identification des personnes à risque de handicap) étant fondé sur le Système national des données de santé (SNDS), il a l'avantage des sources administratives : exhaustivité, informations régulières, suivi possible sur le long terme. Il a également l'intérêt des sources médico-administratives sur les enquêtes déclaratives : pas de biais de déclaration, pas de refus de répondre et il permet de prendre en compte les personnes qui vivent à domicile ou en établissement. De plus, il a un avantage spécifique, comparativement aux autres sources médico-administratives sur l'autonomie, de pouvoir repérer des personnes qui ne recourent pas aux allocations ni ne font de demandes en lien avec la perte d'autonomie. En revanche, cette méthode sous-estime le repérage de ces limitations lorsque les personnes sont éloignées du système de santé car elles ne peuvent alors être identifiées à partir de leurs consommations de soins. Les sources administratives et les enquêtes sont des outils complémentaires pour l'observation. La prochaine enquête Autonomie de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), qui sera appariée avec les données du SNDS, permettra une comparaison fine des deux approches.

2/ Quelles populations sont touchées par les limitations motrices et organiques ? Quels sont leurs profils ?

Sur les presque 10 millions de personnes identifiées comme atteintes de limitations motrices et organiques par leurs consommations de soins en lien avec ces limites, les plus touchées sont bien évidement les personnes âgées, surtout les femmes très âgées, au-delà de 75 ans, en raison notamment de leur espérance de vie plus importante que celle des hommes. Pour autant, l'algorithme identifie également une population jeune et masculine qui n'était jusqu'alors pas repérée dans les enquêtes.

3/ Quelles grandes disparités départementales observez-vous ?

A structure par âge identique, les départements du Nord, de la Corse ainsi qu'une partie de l'est de la France et le couloir rhodanien sont plus touchés par les limitations motrices et organiques que les autres départements (16 % contre 14 % au niveau national). Inversement, les départements les plus riches comme Paris et l'ouest de l'Ile-de-France ont des taux plus faibles (inférieurs à 11,5 %). Cette situation globale est le résultat de disparités territoriales qui se développent avec l'avancée en âge. En effet, ces disparités sont quasi inexistantes aux jeunes âges (inférieures à 3 % sur le territoire), puis le nord de la France et la Corse voient leurs taux de imitations motrices et organiques par âge augmenter plus rapidement que dans les autres territoires dès 55 ans (avec des taux supérieurs à 26 %), alors que pour le sud ce phénomène s'accélère seulement aux grands âges au-delà de 75 ans (avec des taux supérieurs à 40 %).