3 QUESTIONS À... MARS 2017








1/ La santé des Français est-elle bonne ? Quelles inégalités observez-vous ?

En 2014, selon les données de l'Enquête santé européenne-Enquête santé et protection sociale (EHIS- ESPS), sept personnes âgées de 15 ans ou plus sur dix en France se déclarent en « très bon » ou « bon » état de santé. Un tiers donc des personnes enquêtées déclarent un état de santé plus dégradé (« assez bon », « mauvais » ou très « mauvais »), ce qui situe la France dans la moyenne européenne. Parmi elles, les femmes se déclarent plus touchées que les hommes : 32 % des femmes et 29 % des hommes. Sur les 38 % de personnes signalant un problème de santé chronique ou durable, 38 % sont des femmes et 37 % des hommes, et sur les 26 % indiquant une limitation dans les activités du quotidien, 27 % sont des femmes et 24 % des hommes. Les problèmes de santé augmentent bien sûr avec l'âge : 60 % des 65 ans et plus se déclarent effectivement en moins bon état de santé, contre 12 % des personnes âgées de 15 à 39 ans.

De plus, les données d'enquête montrent que ce sont les ouvriers non qualifiés qui déclarent le plus mauvais état de santé en termes de santé perçue, de maladies chroniques et de limitations d‘activité, à égalité pour ces deux dernières dimensions, avec les employés administratifs.

2/ Qui est le plus touché par la dépression en France ?

Selon les informations recueillies dans le module sur la santé mentale d'EHIS-ESPS 2014, environ 9 % des femmes et 5 % des hommes résidant à leur domicile présentent des symptômes dépressifs. La fréquence de ces symptômes diffère selon l'âge, avec un palier marqué aux âges les plus élevés. Quand 5 % des femmes et 3 % des hommes de 15 à 24 ans présentent des symptômes dépressifs, c'est le cas de 10 % des femmes et de 4 % des hommes de 65 à 74 ans et de 22 % des femmes et 13 % des hommes de 75 ans ou plus.

A structure d'âge et sexe comparable, on observe aussi des inégalités sociales en termes de santé mentale. Les employés déclarent nettement plus souvent des symptômes dépressifs que l'ensemble de la population (1,6 pour les employés de commerce, 1,4 pour les employés administratifs contre 1,0 pour l'ensemble de la population).

3/ Comment se situe la France, par rapport aux autres pays européens, en termes de tabagisme et d'excès de poids ?

La proportion de fumeurs est légèrement supérieure en France à la moyenne des pays européens : en France, 28 % de la population âgée de 15 ans ou plus fument, dont 22 % quotidiennement, contre respectivement 22 % en Europe, dont 19 % quotidiennement. La France est par ailleurs le sixième pays le plus concerné par le tabagisme des femmes : 19 % des femmes, contre 16 % en Europe. Le plus fort taux de tabagisme est concentré en France dans la classe d'âge des 25-34 ans qui sont 41 % à fumer, dont 32 % quotidiennement et 9 % occasionnellement. Les ouvriers et employés de commerce sont les catégories les plus concernées par le tabagisme.

Concernant le poids, la France a une position relativement favorable au regard de la situation en Europe. La moitié des 15 ans et plus a un indice de masse corporelle (IMC) dans la norme, c'est-à-dire qu'il n'est pas un facteur de risque, alors que 46 % sont en excès de poids, dont 31 % en surpoids et 15 % en situation d'obésité. En Europe, la moitié de la population est en excès de poids, dont 35 % en surpoids et 15 % atteints d'obésité. En France, alors que l'obésité concerne autant les femmes que les hommes (15 % chacun), le surpoids touche en revanche plus les hommes (37 %) que les femmes (25 %). La classe d'âge la plus concernée par l'excès de poids est celle des 65-84 ans, 40 % étant en surpoids et 20 % en situation d'obésité. A structure d'âge et de sexe comparables, les cadres et les professions intermédiaires sont moins exposées au risque d'obésité que le reste de la population.


Propos recueillis par Anne Evans

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