Fragilité des personnes âgées et consommation de médicaments : polymédication et prescriptions inappropriées

Herr M. (UMR 1168, Inserm et Université Versailles St-Quentin-en-Yvelines, Hôpital Sainte-Périne, Assistance publique - Hôpitaux de Paris), Sirven N. (Irdes, Liraes (EA 4470), Université Paris Descartes), Grondin H. (UMR 1168, Inserm et Université Versailles St-Quentin-en-Yvelines), Pichetti S. (Irdes), Sermet C. (Irdes)

Questions d'économie de la santé n° 230 - Février 2018



QES n° 230
2018/02





RÉSUMÉ
Le vieillissement n'est pas un processus homogène. Certaines personnes sont plus fragiles que d'autres : elles ont une moindre capacité à faire face à des événements stressants à cause d'une réserve physiologique insuffisante (dénutrition, perte de masse musculaire, etc.) et subissent des conséquences néfastes en matière de santé et de consommation de soins (hospitalisation, institutionnalisation, décès, etc.). Depuis quelques années, la Haute Autorité de santé (HAS) met en avant la détection et la prise en charge de la fragilité comme un moyen d'améliorer les parcours de soins des personnes âgées. Les interventions proposées incluent l'ajustement et la simplification du traitement médicamenteux des patients.
L'originalité de cette étude consiste à aborder la relation entre l'usage de médicaments et la fragilité en tenant compte à la fois de la quantité de médicaments prescrits et de la qualité de la prescription chez les personnes âgées de 65 ans et plus. L'étude a été réalisée à partir des données de l'Enquête santé et protection sociale de l'Irdes en 2012, appariée aux données de remboursement de soins de l'Assurance maladie qui permettent d'identifier la consommation de médicaments. Elle souligne que la polymédication et l'usage de certains médicaments potentiellement inappropriés - les médicaments anticholinergiques - sont associés à la fragilité chez les personnes âgées.