« MARDIS DE L'IRDES » : HISTORIQUE 2023

Les séminaires « Mardis de l'Irdes » présentent des travaux de recherche finalisés ou en cours.

Ils répondent à deux objectifs :

  • présenter et discuter les travaux effectués par les chercheurs de l'Irdes,
  • valoriser et échanger sur les travaux réalisés par des équipes de recherche extérieures à l'Irdes.

Les « Mardis de l'Irdes » se déroulent généralement un mardi à 11h00 à l'Irdes et sont ouverts aux personnes extérieures (chercheurs, administrations, professionnels de santé, etc.). La durée d'un séminaire est au maximum d'une heure et demie, soit jusqu'à 45 minutes d'exposé et 45 minutes de discussion.

Les séminaires de recherche de l'Irdes dans leur version historique sont désormais intégrés aux « Mardis de l'Irdes ».


Health Systems in Transition 2023 : Le système de santé français

Présentation : Or Z. (Irdes), Gandré C. (Irdes)
Discussion : Paris V. (OCDE)

Mardi 7 novembre 2023

Les profils Health Systems in Transition (HIT) publiés par l'Observatoire européen des systèmes et des politiques de santé fournissent une vue d'ensemble du système de santé et des réformes en cours dans chaque pays d'Europe et quelques autres pays de l'OCDE. Pour la France, l'édition 2023, dirigée par l'Irdes, fournit une analyse détaillée du système de santé français en mettant en avant les réformes et les enjeux récents.
La France a une espérance de vie à la naissance parmi les plus élevées au monde, même en tenant compte de l'impact de la pandémie de Covid-19. L'accessibilité financière aux soins y est globalement élevée : les dépenses de santé catastrophiques et les restes à charge des patients sont parmi les plus bas de l'Union européenne. Toutefois, la France consacre une part importante de son revenu national aux soins de santé et il existe d'importantes inégalités de santé et des disparités géographiques dans l'accès aux soins résultant d'une inégale répartition des professionnels de santé sur le territoire. On note également des disparités persistantes en termes de résultats de santé entre les régions, les classes socio-économiques et les sexes.
La pandémie de Covid-19 a mis en lumière certaines faiblesses structurelles du système de santé français, mais a aussi offert des possibilités d'améliorer sa soutenabilité. Les changements visent notamment à réduire la fragmentation des soins, à renforcer l'autonomie et les compétences des professionnels de santé impliqués dans les soins primaires, et à trouver de nouveaux modes de financement pour encourager la coordination et l'intégration des soins. Les réformes engagées visent ainsi à améliorer l'accès aux soins et à la prévention, à développer le transfert de tâches entre professionnels, ainsi qu'à tester des modèles de rémunération permettant d'améliorer la qualité et la pertinence des soins. Des défis majeurs demeurent néanmoins, notamment le maintien d'effectifs suffisants de professionnels de santé dans tous les territoires et dans le secteur hospitalier et l'amélioration du suivi de la qualité des soins dans tous les secteurs. L'absence d'un cadre national d'évaluation de la performance du système de santé réduit la capacité de la France à identifier les domaines problématiques ainsi que les bonnes pratiques pour faire avancer les politiques visant à améliorer la qualité et l'efficacité des soins.



Soins primaires interprofessionnels et utilisation des services de santé chez les personnes atteintes de démence : étude de cohorte populationnelle

Présentation : Sourial N. (École de santé publique, Université de Montréal et Centre de recherche du centre hospitalier de l'Université de Montréal)
Discussion : Mousquès J. (Irdes, EHESP)

Mardi 24 octobre 2023

Contexte : Les soins primaires interprofessionnels ont le potentiel d'optimiser l'utilisation des services de santé chez les personnes atteintes de démence. Nous avons comparé, sur un an, les visites aux urgences et les hospitalisations de personnes atteintes de démence inscrites dans une pratique interprofessionnelle de soins primaires à celles inscrites dans une pratique de groupe de médecins.
Méthodes : Une étude de cohorte répétée basée sur la population a été utilisée pour extraire des cohortes annuelles de 95 323 personnes vivant dans la communauté en Ontario, au Canada, nouvellement identifiées comme étant atteintes de démence entre le 1er avril 2005 et le 31 mars 2015. L'inscription des patients dans une pratique interprofessionnelle (exposé) ou dans une pratique de groupe de médecins (non-exposé) a été déterminée au moment du diagnostic de la démence. Nous avons utilisé la pondération des probabilités inverses basée sur le score de propension pour comparer les groupes d'étude sur les visites à l'urgence (globales et catégorisés non-urgentes) ainsi que sur les hospitalisations (globales et potentiellement évitables) au cours de l'année suivant le diagnostic de démence.
Résultats : Les personnes atteintes de démence inscrites dans une pratique interprofessionnelle étaient plus susceptibles de se rendre à l'urgence globalement (risque relatif = 1,03 ; IC à 95 %, 1,01-1,05) ainsi que pour des raisons non-urgentes (risque relatif = 1,22 ; IC à 95 %, 1,18-1,28) que les personnes inscrites dans pratique de groupe de médecins. Il n'y avait aucune preuve d'une association entre les soins primaires interprofessionnels et les résultats de l'hospitalisation.
Conclusions : Les soins primaires interprofessionnels ont été associés à une augmentation de l'utilisation des services d'urgence, mais pas des hospitalisations, chez les personnes atteintes de démence. Bien que les soins primaires interprofessionnels puissent être bien adaptés à la gestion de la population croissante et complexe des personnes âgées, il est nécessaire de mieux comprendre les caractéristiques optimales des pratiques interprofessionnelles pour les personnes atteintes de démence.


Le niveau de concurrence publique du territoire impacte le prix et la qualité des Ehpad privés lucratifs

Présentation : Penneau A. (Irdes)
Discussion : Choné P. (Ensae, Crest, CEPR)

Jeudi 12 octobre 2023

Dans le secteur privé lucratif, les Etablissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) sont libres de fixer le prix d'hébergement et le niveau de qualité des prestations fournies (qualité des chambres, activités proposées, etc.). La littérature économique suggère que le niveau de concurrence dans un marché est susceptible de déterminer à la fois le prix et la qualité fournie par l'établissement. En France, la politique de régulation de l'offre de soins médico-sociaux est décentralisée au niveau départemental. Les environnements concurrentiels et la part des établissements privés et publics varient donc largement en fonction des territoires. Dans cet article, nous questionnons l'impact de la structure du marché, notamment de la concurrence publique (et privé à but non lucratif) sur les prix d'hébergement et la qualité des Ehpad privés à but lucratif. La qualité des Ehpad est mesurée par un ensemble d'indicateurs de qualité inédits (structure, processus, et résultats) calculés à partir des données Resid-Ehpad, appariées avec des données de consommation de soins du Système national des données de santé (SNDS) de 2014 à 2019 et à l'enquête auprès des Etablissements d'hébergement pour personnes âgées (EHPA) de 2015. Le niveau de concurrence avec le secteur public (et privé non-lucratif) dans un territoire est mesuré par le risque de demande excédentaire pour les établissements non-lucratifs du territoire. Nos résultats montrent que, toutes choses égales par ailleurs, le faible niveau de concurrence public dans un territoire, c'est-à-dire peu d'alternatives dans le secteur non-lucratif, est associé à des prix d'hébergement plus élevés et une qualité plus faible dans les établissements privés lucratifs. Ainsi, dans ce contexte, les Ehpad lucratifs ne sont pas incités à baisser leur prix ou à investir dans la qualité pour attirer de nouveaux clients. Ces résultats confirment l'importance de la structure de marché, notamment le niveau d'offre publique et privée, pour déterminer les prix et la qualité dans les Ehpad et questionnent l'efficacité de la politique de régulation décentralisée en France pour assurer un égal accès aux soins de qualité en Ehpad.


Mise en œuvre, effets et usages de l'expérimentation Peps en centres de santé

Présentation : Legrand J., chargée de recherche à l'Irdes, et Pitti L., maîtresse de conférences à l'Université Paris 8 et chercheuse associée à l'Irdes
Discussion : Carini-Belloni B., chargé de recherche au Giscop93

Mercredi 26 septembre 2023

L'expérimentation Paiement en équipe de professionnels de santé (Peps) est l'une des expérimentations visant à faire évoluer les modes de financement des soins primaires en France, permises par l'article 51 de la Loi de financement de la Sécurité sociale (LFFS) pour 2018. Elle substitue à la rémunération à l'acte un paiement au forfait de soins pour des équipes constituées a minima de médecins généralistes et d'infirmières. Initialement pensée à destination des Maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP), structures d'exercice cordonné libérales, l'expérimentation Peps a été très largement investie par les Centres de santé (CDS), dont les équipes sont statutairement rémunérées sur le régime du salariat.
L'objet de cette présentation, fondée sur une enquête qualitative menée de l'automne 2021 à l'été 2023 auprès de plusieurs CDS participant à l'expérimentation Peps, est d'analyser les conditions d'engagement des CDS dans cette expérimentation ; d'étudier les effets de cette rémunération des soins au forfait sur le travail de ces équipes de soins primaires ; enfin de rendre compte des usages, par les CDS, de l'espace de débat que constituent les moments d'échanges avec les promoteurs de l'expérimentation sur la mise en œuvre et les ajustements de celle-ci au fil du temps.


What Can Other Countries Learn from the Healthcare System in Israel: Strengths, Challenges and Ongoing Reforms

Présentation : Greenberg D., Professor of Health Policy and Management, Ben-Gurion University of the Negev, Israel.
Discussion : Or Z. (Irdes)

Mercredi 19 septembre 2023

Israel has one of the most advanced healthcare systems in the world. Yet, as many other healthcare systems, it faces systemic failures in planning and budgeting, resulting in shortage of hospital beds, physicians, nurses and other healthcare professionals. The presentation will start with a short introduction to the healthcare system, discuss its major strengths and current challenges, and present recent reforms.


Faisabilité d'identification des personnes à risque de handicap (Fish) à partir des données du Système national des données de santé (SNDS) : méthodologie générale et résultats de l'algorithme « Psychique, intellectuel et cognitif »

Espagnacq M. (Irdes), Sermet C. (Irdes), Regaert C. (Irdes), Daniel F. (Irdes)
Présentation : Espagnacq M. (Irdes)
Discussion : Gandré C. (Irdes)

Mercredi 13 septembre 2023

En France, les études quantitatives sur les personnes en situation de handicap sont, en règle générale, réalisées à partir d'enquêtes transversales issues de la Statistique publique. Cependant, ces enquêtes sont peu fréquentes (Handicaps Incapacités Dépendance en 1998-99, Handicap Santé en 2008-09 et l'enquête Autonomie en cours de production) et représentatives uniquement au niveau national. Depuis plusieurs années, le développement de l'accès aux sources médico-administratives, dont les données du système national des données de santé (SNDS), offre la possibilité d'obtenir des données longitudinales, exhaustives, récentes sur l'évolution de la consommation de soins des personnes résidant en France. La question s'est donc posée de savoir si, à partir de ces données, il était possible de créer un indicateur identifiant « un risque de handicap ». L'objectif était d'avoir un indicateur actualisable facilement et qui ne se limiterait pas aux reconnaissances administratives du handicap (qui seront intégrées à terme dans les données du SNDS).
Un travail de faisabilité a donc été mené à partir des données du SNDS de 2012 à 2019, à l'issue duquel quatre algorithmes ont été créés selon la nature de la déficience. Les principes de construction de l'algorithme et les nomenclatures utilisées seront présentés, puis les résultats issus de l'algorithme identifiant les limitations psychiques, intellectuelles et cognitives (Pic).
A partir des données de consommation de soins, six catégories de traceurs ont été retenues pour l'algorithme sur les limitations Pic. Cet algorithme permet d'identifier en 2019 plus de 4,5 millions de personnes avec les limitations à la suite de ces troubles, soit 6,5 % de la population. Cette population est composée à 57 % de femmes, avec un âge moyen en 2019 de 57 ans. La proportion de femmes augmente fortement avec l'avancée en âge.


Learning by Doing in Health Care: Lessons from COVID-19

Présentation : Gutacker N. (Professor of Health Economics at the Centre for Health Economics, University of York)

Jeudi 6 juillet 2023

A positive relationship between hospital volumes and health outcomes for certain types of medical care is well documented. However, few studies have explored the causal mechanisms by which volume affects outcomes. Learning-by-doing (LBD) describes the accumulation of knowledge through experience and is a potential mechanism by which hospitals improve their provision of care over time. The aim of this study is to test the theory of LBD using as a case study hospital treatment for COVID-19 complications during the first wave of the pandemic, when hospitals had no prior experience with this disease and there were no standardised treatment pathways or approved vaccines. We exploit exogenous regional variation in infection rates over time to identify the effect of cumulative volume of COVID patients treated on 90-day mortality. Our results suggest that experience matters: for every 100 additional COVID-19 patients that a hospital treated prior to the index admission, the probability of death decreases by 0.4 percentage points. LBD may account for approximately 7% of the observed reduction in mortality throughout the first wave of the pandemic.

Bio: Nils Gutacker is a Professor of Health Economics at the Centre for Health Economics, University of York. He directs the REAL Supply Research Unit and is an expert advisor to the German Parliament . His current research focuses on the design and effectiveness of (non-)financial incentives, industrial organisation of health care markets, unwarranted variation in health care provision, and health inequalities.


Tendances et caractéristiques communes des réformes des systèmes de santé dans les pays de l'OCDE : quelles leçons tirer du contexte canadien ? / Common patterns and drivers of healthcare system reforms across the OECD nations: Learning from Canadian context

Présentation : Clément F. (Université de Calgary, Canada)
Discussion : Raynaud D. (Irdes)

Vendredi 16 juin 2023

L'évolution des besoins en matière de santé, les attentes croissantes du public en termes de qualité et d'efficience des soins, l'épuisement du personnel de santé et la tension sur les ressources humaines, ainsi que la concurrence du marché, poussent le Canada, comme beaucoup d'autres pays, à réévaluer l'efficacité, la soutenabilité et la performance de son système de santé. Nous présenterons les caractéristiques communes des réformes historiques des systèmes de santé ainsi que les facteurs qui favorisent ces réformes. Nous réfléchirons également aux similitudes et aux différences entre le Canada et la France ainsi qu'à la manière de tracer une voie pour l'avenir.

Changing health care needs, growing public expectations for high quality and cost-effective care, a burned out and strained healthcare workforce, and market competitions are pushing Canada, like many other nations, to re-evaluate the efficiency, sustainability, and performance of the healthcare system. In this presentation, learn about the common patterns of historical health system reforms, the drivers and the factors that make reform more likely. We will also reflect on how Canada is similar and different to France and how a path forward could be charted.


La fabrique des inégalités en cancérologie. Enquête sur la prise en charge des malades du cancer

Présentation : Loretti A. (Maîtresse de conférences, Centre d'éthique médicale et Laboratoire Ethics, Université catholique de Lille)
Discussion : Seppänen A.-V. (Chargée de recherche Irdes) et Moreau D. (Université de Rennes, EHESP, CNRS, Arenes - UMR 6051)

Mardi 13 juin 2023

Dans l'ensemble des pays européens, on observe que les personnes situées en haut de l'échelle sociale bénéficient d'un meilleur état de santé et d'une espérance de vie plus longue que celles situées en bas. Si les inégalités sociales face à la maladie et à la mort ont différentes sources, le cancer représente la première cause des écarts de mortalité entre les groupes sociaux, les hommes et les femmes et les régions, en France. Le statut socio-économique constitue un facteur pronostic important pour la plupart des cancers. Cette maladie ne nous touche pas tous de la même manière et les différences entre les groupes sociaux, tant en termes d'incidence que de survie, sont considérables. Les personnes issues de milieux défavorisés décèdent plus fréquemment et plus rapidement de leur cancer, quelle qu'en soit la localisation, et cela même lorsque les stades de diagnostic sont équivalents. Ce travail s'intéresse à ces inégalités et vise à saisir leur processus de constitution en s'appuyant sur un dispositif d'enquête qualitatif associant entretiens et observations ethnographiques. A partir de ces données, cette étude s'attache à comparer les trajectoires de malades issus de différents milieux sociaux afin d'identifier, dans le temps long de la maladie, à quels moments, de quelles manières et dans quels espaces ces inégalités se (re)produisent. Nous tâcherons ainsi de présenter certains des processus et mécanismes qui participent à leur construction, à différents moments de la trajectoire de maladie.


L'amélioration du recours aux aides sociales : les résultats d'une expérimentation française auprès des travailleurs indépendants

Augé E. (Irdes) et Sirven N. (Arènes CNRS (UMR 6051) ; Inserm (ERL 1309), EHESP)
Présentation : Augé E. (Irdes)
Discussion : Raynaud D. (Irdes)

Jeudi 23 mai 2023

Les préoccupations croissantes concernant le non-recours aux aides sociales ont incité les autorités publiques du monde entier à adopter de nouvelles politiques ciblant des personnes sélectionnées, même au sein des systèmes de protection sociale universels. Depuis 2017, le Régime social des indépendants (RSI) en France a développé un programme de prévention tout au long de la transition vers la retraite pour les personnes les plus vulnérables. Cette étude fournit une évaluation empirique de l'effet causal de ce programme. La variation de la capacité à bénéficier du programme provient d'un essai aléatoire contrôlé, alors que les individus éligibles ont été désignés au niveau national. Nous utilisons des modèles de doubles différences entre 2014 et 2018, et montrons qu'à court terme, le programme a augmenté le recours aux prestations sociales tout en limitant les coûts globaux des dépenses sociales. Les résultats plaident en faveur d'une meilleure allocation des ressources grâce à une approche en trois étapes : cibler les individus à risque, les solliciter directement et leur offrir un accès simplifié à un ensemble de prestations sociales adaptées à chaque situation spécifique.


La soutenabilité environnementale des systèmes de santé - Une revue de littérature sur l'empreinte écologique du système de santé pour réduire son impact : vers un cadre d'action en France

Présentation : Seppänen A.-V. et Or Z. (Irdes)
Discussion : Tubeuf S., Professor in Health Economics affiliated to the Institute in Health and Society (IRSS) and Institute of Economic and Social Research (IRES) at the Université catholique de Louvain (UCLouvain, Belgium)

Jeudi 28 mars 2023

Le réchauffement climatique est une menace majeure pour la santé des populations et les systèmes de santé. En même temps, les activités du système de santé ont des effets non négligeables sur l'environnement et contribuent au réchauffement climatique. Néanmoins, le rôle joué par les soins dans le réchauffement climatique reste largement sous-estimé dans les politiques publiques. Il apparaît donc urgent d'identifier les modes d'action susceptibles de réduire les émissions de gaz à effet de serre du système de santé, et de développer des stratégies visant à garantir sa soutenabilité environnementale.
Cette étude vise à identifier les différentes stratégies susceptibles d'atténuer l'empreinte écologique des systèmes de santé afin de proposer un cadre d'action holistique pour améliorer la soutenabilité environnementale du système de santé français Nous présenterons les résultats de deux revues de littérature, à la fois distinctes et complémentaires : la première présente un panorama des principales sources de pollution et des principaux domaines du système de santé qui contribuent à l'empreinte écologique ; la seconde identifie un échantillon représentatif des mesures mises en œuvre dans les pays industrialisés - et leur impact estimé - pour réduire l'empreinte écologique des activités de santé. Les résultats de ces deux revues de littérature ont été exploités pour proposer un cadre d'action holistique visant à améliorer la soutenabilité environnementale du système de santé.
Dans l'ensemble, il existe de nombreuses interventions « vertes » susceptibles de réduire efficacement l'empreinte écologique des soins de santé dans plusieurs domaines, mais celles-ci resteront insuffisantes tant qu'elles ne seront pas accompagnées de stratégies de soutenabilité pour transformer l'offre et la consommation de soins. Ces stratégies se fondent sur un certain nombre de mesures organisationnelles ayant pour objectif de redéfinir l'offre de soins tout en réduisant le besoin et la demande de soins. En ce sens, notre cadre d'action identifie divers types de mesures à mettre en œuvre simultanément afin de réduire les sources directes et indirectes de pollution dans le secteur de la santé.


Evaluation d'impact d'expérimentations territoriales sur les parcours de soins des patients insuffisants rénaux chroniques : les résultats d'une approche mixte

Augé E. et Bricard D. (Irdes)
Présentation : Augé E. (Irdes)
Discussion : Mousquès J. (Irdes)

Jeudi 14 mars 2023

Contexte. À l'aune de la mise en place du forfait maladie rénale chronique et des réflexions actuelles - relatives aux articles 51 - sur l'évolution des modalités de financement afin d'inciter à la prévention, à la coopération entre les professionnels et à l'amélioration de la qualité de prise en charge, l'objectif de cette étude est de mesurer l'impact des expérimentations article 43 sur les parcours de soins des patients insuffisants rénaux chroniques et d'identifier les changements organisationnels mis en place.
Méthode. Une approche par méthode mixte a été mobilisée. L'enquête qualitative a permis de comprendre la nature, le déploiement et les contextes des différents projets territoriaux. Cette première étape a aussi permis d'orienter l'évaluation quantitative afin d'étudier les effets au travers d'une grille commune nationale regroupant les projets selon les populations ciblées et leurs objectifs, et de tirer des enseignements quant à la généralisation des résultats. À partir des données longitudinales (2010-2019) du système d'information du Réseau épidémiologique et information en néphrologie (Rein), le cadre quasi expérimental prévu par l'expérimentation nous a permis de déployer une approche en doubles différences afin d'en mesurer l'impact. Des tests de robustesse ont aussi été réalisés pour s'assurer de la sensibilité des résultats. Les indicateurs de résultats considérés informent plus particulièrement sur l'évolution de l'incidence de l'insuffisance rénale chronique terminale traitée, des dialyses en urgence, des dialyses hors centre et de l'inscription sur la liste d'attente de greffe.
Résultats. Les résultats indiquent que l'impact causal des expérimentations est de diminuer la proportion de dialyses initiées en urgence et d'améliorer l'accès à la liste d'attente de greffe pour les patients incidents et prévalents de 60 à 75 ans. Des résultats en accord avec les deux leviers majeurs identifiés, liés à la Coordination greffe - le financement alloué aux infirmières de coordination et le déploiement d'outils de communication, qui ont porté une attention toute particulière aux patients complexes.
Conclusion. La coordination de parcours et de greffe semble s'être ancrée dans les organisations. La grande question reste la pérennité des actions de prévention au stade précoce qui n'est pas assurée par le relais du forfait et dépend de la capacité des équipes à trouver des financements supplémentaires.


Les usages des financements expérimentaux Ipep et Peps dans cinq Maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP).
Vers une redéfinition des frontières professionnelles autour de la division du travail de soin ?

Présentation : Morize N. (Sciences Po, Centre de sociologie des organisations, affiliée à l'Irdes) et Schlegel V. (Irdes, chercheur associé au Cresppa-CSU).
Discussion : Beaussier A.-L. (chargée de recherche CNRS, Centre de sociologie des organisations, Sciences Po) et Valiergue A. (post-doctorante, Chaire santé de Sciences Po)

Jeudi 14 février 2023

Au sein de Maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP), de nouveaux modes de rémunération collectifs, sortant du paiement à l'acte, sont mis en place dans le cadre d'expérimentations issues de l'article 51 de la Loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2018. Deux expérimentations nationales, nommées Incitation à une prise en charge partagée (Ipep) et Paiement en équipe de professionnels de santé en ville (Peps), visent à renforcer des dynamiques de coordination, pour la première, entre le secteur de la ville et de l'hôpital, pour la seconde, entre professionnels de santé et, notamment, entre médecins et infirmières d'une même équipe. En introduisant de nouveaux modes de financement collectifs au sein des MSP, les expérimentations pourraient accompagner des transformations de l'organisation des soins primaires. Comment les usages de ces financements, participent-ils d'une redéfinition des frontières professionnelles autour de la division du travail de soin ? Fondée sur cinq monographies qualitatives et 64 entretiens semi-directifs réalisés auprès de professionnels exerçant en MSP, cette enquête permet de caractériser les différents usages des expérimentations au sein des équipes de santé, particulièrement en matière d'organisation du travail. Des transformations plus larges dans le secteur des soins primaires sont ainsi éclairées, telles des redéfinitions des rôles et du travail entre groupes professionnels.


Pourquoi les personnes malades n'accèdent pas plus que les autres à l'Aide médicale de l'Etat ? Pistes de réponse.

Présentation : Gabarro C., maîtresse de conférences en sociologie, Université de Lille, CeRIES. Fellow de l'Institut convergences migrations.
Discussion : Marsaudon A., Irdes

Jeudi 2 février 2023

L'enquête Premiers pas (2018) a montré que les étrangers en situation irrégulière malades n'accédaient pas plus à l'Aide médicale de l'Etat (AME) que ceux qui ne déclarent pas de maladie. A partir d'une enquête ethnographique en sociologie menée au préalable dans une caisse primaire d'assurance maladie, un service social hospitalier et un collectif de sans-papiers entre 2008 et 2011, nous allons tenter d'éclairer ce résultat.
Dans un premier temps, nous allons revenir sur les divers usages que peuvent faire les étrangers en situation irrégulière de l'AME et les diverses raisons pour lesquelles ils la demandent. Nous verrons qu'au-delà d'un accès aux soins, elle représente également pour certains une forme de reconnaissance sociale, voire un marchepied vers la régularisation. Ce qui peut expliquer pourquoi des personnes la demandent sans avoir un besoin de soins immédiat. Dans un second temps, nous étudierons plus précisément la manière dont sont montés les dossiers d'AME à l'hôpital. Nous verrons que, du fait de l'insistance des services des admissions et de la facturation, ce travail est souvent perçu comme une tâche administrative et rébarbative plutôt que sociale par les assistantes sociales. De ce fait, elles peuvent avoir tendance à recourir au dispositif des soins urgents et vitaux plutôt qu'à celui de l'AME, limitant ainsi l'accès des personnes malades à ce dispositif.


How Can we Make Health Care Systems Sustainable?

Présentation : Dr Mountford J. (Director of Quality Royal Free London NHS Foundation Trust, & Editor BMJLeader)
Discussion : Or Z. (Irdes)

Mardi 24 janvier 2023

Across countries, health care systems are under severe and growing pressure. In many of them, serious questions are being raised about their sustainability. The pandemic and its consequences have highlighted the strains.

In the United Kingdom's NHS (National Health System), issues challenging sustainability include:

  • Retention of professionals and addressing burnout
  • Equity and inclusion
  • Challenges in public confidence and meeting public expectation
  • Joining-up and integrating care within a national system
  • Identifying and systematically removing waste to maximise impact of spending (including unwarranted variation)
  • How to measure and track results

In this seminar, James will describe initiatives at various stages of policy and implementation maturity in the UK to seed group discussion and triangulation against the context in France.


Comportement en matière de vaccination contre la grippe : effet des recommandations en Europe

Présentation : Juet A. (Université Paris-Dauphine, PSL Research University, CNRS, IRD, Leda, Legos)
Discussion : Franc C. (CESP, Inserm U1018, Irdes)

Mardi 10 janvier 2023

Dans cet article, j'étudie l'effet causal de la campagne européenne de vaccination contre la grippe sur le comportement de vaccination. Chaque pays membre de l'Union européenne choisit un âge limite à partir duquel la population devient la cible de la campagne de vaccination. En utilisant la vague 8 de l'enquête Survey on Health, Ageing and Retirement in Europe (SHARE), je compare des individus similaires avec une exposition différente à la campagne de vaccination. Je trouve une augmentation de 3 points du recours à la vaccination au seuil. Je constate que ce résultat cache une hétérogénéité de réponse en fonction des caractéristiques pays et des caractéristiques individuelles. Je montre que les individus vivant dans un pays où l'accès à la vaccination est gratuit réagissent davantage à la campagne de vaccination que les individus qui doivent payer. J'observe également un effet de rattrapage dans le recours vaccinal des moins éduqués vers les plus éduqués et des hommes vers les femmes. Cependant, je constate que les individus en couple sont plus vaccinés avant d'être ciblés et réagissent plus à l'âge seuil que les autres. En conclusion, les campagnes d'information devraient être complétées par des politiques qui facilitent l'accès au vaccin, telles que l'accès gratuit à la vaccination et malgré les effets positifs de la réduction des écarts liés à l'éducation et au genre, il est nécessaire de cibler les populations sous-vaccinées telles que les individus célibataires.