« MARDIS DE L'IRDES » : HISTORIQUE 2018

Les séminaires « Mardis de l'Irdes » présentent des travaux de recherche finalisés ou en cours.

Ils répondent à deux objectifs :

  • présenter et discuter les travaux effectués par les chercheurs de l'Irdes,
  • valoriser et échanger sur les travaux réalisés par des équipes de recherche extérieures à l'Irdes.

Les « Mardis de l'Irdes » se déroulent deux fois par mois, le mardi à 11h00 à l'Irdes et sont ouverts aux personnes extérieures (chercheurs, administrations, professionnels de santé, etc.).

La durée d'un séminaire est au maximum d'une heure et demie, soit jusqu'à 45 minutes d'exposé et 45 minutes de discussion.







Comment expliquer la baisse du coût moyen de la part de complémentaire santé des bénéficiaires de la CMU-C ? Une analyse sur données du SNDS

Carré B., Perronnin M. (Irdes)

Mardi 23 octobre 2018

Selon un constat établi par le Fonds CMU, depuis 2012, le coût moyen de la part de complémentaire santé des bénéficiaires de la CMU-C décroît, et ce quel que soit le mode de gestion (Cnam, ex-RSI, MSA ou OC). Dans le même temps, la dépense courante dans le champ de la Consommation de soins et de biens médicaux (CSBM), financée par les organismes complémentaires d'assurance maladie - hors CMU -, continuait à progresser entre 2012 et 2013, passant de 383 euros à 389 euros, et restait stable à 388 euros entre 2013 et 2014 (Eco-santé ; Drees, Comptes de la santé). A la demande du Fonds CMU, l'Irdes a étudié les causes de cette évolution spécifique chez les bénéficiaires de la CMU-C.
L'analyse est effectuée à partir du Système national des données de santé (SNDS) en matière de consommations médicales des individus de l'échantillon maître de l'Enquête santé et protection sociale (ESPS), sur la période 2010-2014. Dans cet échantillon, sont sélectionnés l'ensemble des individus bénéficiant de la CMU-C entre 2010 et 2014 ainsi qu'un échantillon « témoin », identique en termes d'effectif et de structure d'âge, mais composé d'individus ne bénéficiant jamais du dispositif entre 2010 et 2014. Dans un premier temps, nous estimons par régressions sur données de panel la probabilité de recourir aux soins et la dépense remboursable si il y a eu recours, selon le statut des individus au regard de la CMU-C. Nous estimons ensuite la relation entre coût de la part complémentaire et de la dépense reconnue.
Nos analyses font apparaître que l'évolution est principalement liée à une diminution du taux de recours aux soins des bénéficiaires de la CMU-C ainsi qu'à une baisse de la dépense sur certains postes de soins. Une fois corrigée de facteurs tels que l'âge ou une Affection de longue durée (ALD), la tendance temporelle est la même chez les bénéficiaires de la CMU-C et les témoins. Le vieillissement plus marqué de la cohorte des témoins paraît expliquer une partie du différentiel d'évolution de coût entre les deux populations. Enfin, les bénéficiaires de la CMU-C entrés après juillet 2013 ont, toutes choses égales par ailleurs, des niveaux de consommation plus faibles que ceux entrés avant : le relèvement du seuil d'éligibilité semble avoir inclus une nouvelle population avec un taux de recours plus faible au sein de la population CMU-C.


Personnes suivies pour des troubles psychiques sévères : une espérance de vie fortement réduite et une mortalité prématurée quadruplée

Coldefy M., Gandré C. (Irdes)

Mardi 9 octobre 2018

La mortalité des individus suivis pour des troubles psychiques sévères n'a été caractérisée que de façon parcellaire en France. La mise à disposition de données relatives aux causes médicales de décès pouvant être appariées aux données de consommation de soins dans le Système national des données de santé (SNDS) en a permis l'étude à l'échelle nationale chez les principaux bénéficiaires de l'Assurance maladie.
La réduction de l'espérance de vie des individus suivis pour des troubles psychiques atteint en moyenne 16 ans chez les hommes et 13 ans chez les femmes avec des variations en fonction des troubles considérés. Ces individus sont également surreprésentés dans les taux de mortalité avec des taux deux à cinq fois supérieurs à ceux de la population générale, quelle que soit la cause de décès, et un taux de mortalité prématurée quadruplé.
Ces premiers résultats encouragent à développer des travaux visant à expliquer cette surmortalité ainsi qu'à développer en parallèle des actions ciblées pour réduire les inégalités de santé dont sont victimes les personnes vivant avec un trouble psychique.


Évolution des prix en optique suite à la réforme des contrats responsables de 2015

Jacquier K. (Drees/Osam/Bameds)

Mardi 22 mai 2018

La réforme des contrats responsables, entrée en vigueur le 1er avril 2015 afin de réguler les prix sur le marché de l'optique médicale, introduit des seuils planchers et plafonds. L'analyse consiste à étudier l'évolution des prix sur la période 2010-2016, en prenant en compte les quantités vendues et les prix pratiqués en dessous et au-dessus des seuils. La méthode ne permet pas en toute rigueur d'isoler l'effet propre de la réforme des contrats responsables dans la mesure où d'autres facteurs sont susceptibles d'avoir affecté les prix sur la période. L'étude conclut que les plafonds mis en place pourraient avoir eu un impact sur la quantité d'équipements vendus à des prix très élevés, cependant l'impact de la réforme sur le prix moyen des équipements achetés est quasi-nul.


Recours à l'aide humaine pour réaliser les activités de la vie quotidienne avant et après 60 ans : profils, consommations de soin et restes à charge des personnes qui résident à domicile

Penneau A., Pichetti S., Espagnacq M. (Irdes)

Mardi 10 avril 2018

Contexte. Le cœur du débat sur le financement et la prise en charge de la dépendance porte sur les dépenses et les restes à charge supportés par les personnes concernées. Dans l'attente de données permettant d'estimer de façon fine les restes à charge liés à la dépendance, la connaissance peut déjà progresser sur un autre poste de dépenses potentiellement élevé, celui des dépenses de santé pour lesquelles on dispose de données (enquête Handicap Santé Ménages (HSM) appariées aux données du Sniiram). Dans cette étude, nous analysons la variabilité des dépenses et des restes à charge en fonction de deux dimensions, le niveau de recours à l'aide humaine et l'âge.

Résultats. Une première classification permet de distinguer au sein de la population recourant à l'aide humaine quatre profils hétérogènes. Les dépenses de santé augmentent de façon exponentielle en fonction de ces quatre niveaux de recours à l'aide humaine. Toutefois, par rapport aux niveaux de dépenses exposés, les restes à charge moyens sont moins fortement différenciés en fonction du degré de recours à l'aide humaine.

Une deuxième classification permet d'identifier des profils de consommation de soins diversifiés, certains associés à des consommations de « soins courants », d'autres sont davantage en lien avec la dépendance.

Même si nos résultats montrent un moindre effet de l'âge sur les restes à charge des personnes qui recourent à l'aide humaine, les primes de complémentaire acquittées par les personnes de plus de 60 ans réintroduisent un effet d'âge.


Intégrer des usagers dans la recherche sur les services de santé mentale : retours sur la recherche-action participative Emilia

Jouët E. (Laboratoire de recherche de psychiatrie sociale, Etablissement public de santé Maison Blanche (EPS MB))

Mardi 20 mars 2018

De 2005 à 2010, le programme de recherche Emilia se déroule en Europe. L'hypothèse est établie à travers un programme de formations construites autour des approches fondées sur le rétablissement, l'empowerment et l'inclusion sociale, les personnes vivant avec un trouble psychique accéderont davantage à la formation et à l'emploi. A la fin des cinq années de recherche, il est montré qu'à la faveur de co-constructions et de participations à des formations ad hoc ainsi qu'en appui d'un parcours d'accompagnement à l'emploi, des personnes engagées dans Emilia ont amélioré leur qualité de vie et sont davantage intégrées à la société. Mais Emilia a été aussi l'opportunité d'engager avec des personnes vivant avec un trouble psychique, des associations, des soignants, des politiques, des administratifs et des chercheurs dans un courant d'émergence de nouvelles approches en santé mentale et en psychiatrie. La communication propose de faire quelques retours sur Emilia, pour regarder comment une recherche-action initiée au niveau européen peut avoir des effets majeurs à échelles et espace-temps multiples.


Logiques de la rétraction de l'offre hospitalière en France depuis 2000

Le Neindre C. (Irdes), Conti B. (LabeX DynamiTe), Baudet-Michel S., Fol S., Guérois M., Pavard A. et Quéva C. (UMR 8504 Géographie-cités)

Mardi 6 février 2018

En France, le mouvement de rationalisation et de redéploiement de la carte des services publics sur le territoire n'a pas épargné l'offre hospitalière. L'objectif de ce projet de recherche est d'analyser l'évolution de la géographie des services hospitaliers dans le système des villes françaises dans le temps, depuis le début du XXIe siècle. Il tentera d'éclairer plusieurs questionnements : comment s'organise le retrait des établissements hospitaliers et des lits d'hospitalisation dans l'espace français ? D'une part, les secteurs public et privé et, d'autre part les disciplines hospitalières sont-ils tous et également impactés ? Quelles logiques (démographiques, de localisation, d'équipement en autres services de soins) permettent de l'expliquer ? Ce retrait creuse-t-il les inégalités d'accès aux soins ? Afin de répondre à ces questions, l'évaluation de la rétraction de l'offre hospitalière en France s'appuie sur deux bases de données principales : le Fichier national des établissements sanitaires et sociaux (Finess) et la Statistique annuelle des établissements de santé (SAE) de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees). L'exploitation longitudinale de ces deux bases permet l'élaboration de plusieurs indicateurs de rétraction, à différents niveaux géographiques, afin d'explorer ce phénomène et d'en identifier ses facteurs explicatifs. Les premiers résultats seront présentés et discutés lors de ce séminaire.


La décision de donner son sang en présence d'aversion au risque : théorie et éléments empiriques

Sirven N. (Liraes [EA 4470], Université Paris Descartes - Sorbonne Paris Cité, Irdes), Chopard B. (Liraes [EA 4470], Université Paris Descartes - Sorbonne Paris Cité) et Errea M. (School of Public Health and Health Sciences, University of Massachusetts Amberts, Department of Health Promotion and Policy, Amberst Center, MA [USA])

Mardi 30 janvier 2018

L'objectif de ce travail est de mieux comprendre les facteurs qui expliquent l'acte de donner son sang. Il s'agit en particulier d'analyser le rôle que joue l'aversion au risque sur le don de sang et ses principaux déterminants tels que présentés dans la littérature. Nous prenons comme cadre un modèle théorique de comportement pro-social (Bénabou et Tirole, 2006) que nous adaptons au cas français où le don de sang est un acte gratuit et volontaire et y ajoutons de l'aversion au risque.

Plusieurs hypothèses peuvent ainsi être proposées et testées empiriquement. A cette fin, nous utilisons les données de l'Enquête santé et protection sociale (ESPS) de l'Irdes à laquelle un module spécifique sur le don du sang a été ajouté en 2012 avec le concours de l'Etablissement français du sang (EFS). Nous disposons de plus de 10.000 observations portant sur les comportements de santé et les caractéristiques économiques et sociales d'individus représentatifs de la population de métropole vivant en ménage ordinaire. Ces données permettent de construire les profils de donneurs de sang tels que retenus par l'EFS : donneurs actifs, potentiels ou récusés et de mener une analyse des facteurs associés à ces profils à partir d'un modèle en deux étapes (Hurdle). Les résultats soutiennent les hypothèses élaborées dans notre cadre théorique. On trouve notamment que les individus averses au risque ont moins tendance à donner leur sang et que des considérations telles que la honte plus que l'honneur expliquent la décision de donner son sang en France.


How Selective Should a Preferred-Provider Network Be? Evidence from a French Network of Contracted Opticians Competing for the Right to Sell to a Market

Bell-Aldeghi R. (Université Paris-Nanterre)

Mardi 23 janvier 2018

Market failures can cause prices for eyewear equipment to drift away from efficient competitive prices. In the absence of public regulation, Private Health Insurances in France have recently set up networks of preferred opticians under contract. According to literature on the right to sell to a market, increasing the number of licenses has a negative effect on expected profits and may lead to higher market prices. The objective of this chapter is to measure the effect of the design of the network on prices and network usage when enrollees are allowed to purchase lenses outside the network. We use a unique dataset of all the opticians (6,048 in-network opticians among a sample of 29,554 opticians) consulted by enrollees of one Private Health Insurance, between January 2012 and December 2014. We find that increasing competition for the network by contracting fewer in-network opticians accomplishes larger relative price reductions between prices inside and outside the network. Competition within the market (inside and outside the network) on the other hand reduces both prices outside the network and the relative effect of the network.