« MARDIS DE L'IRDES » À VENIR

« La carotte et le bâton » : les effets des politiques d'incitation et de limitation à l'installation des masseurs-kinésithérapeutes libéraux sur l'accès aux soins

Mardi 10 septembre 2024

11h00

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Présentation : Galharret Y. (Upec, Irdes), en collaboration avec Mousquès J. (Irdes, Ehesp) et Videau Y. (Upec)
Discussion : Samson A.-L. (Université Paris Panthéon Assas)

Introduction : Les masseurs-kinésithérapeutes (MK) libéraux jouent un rôle grandissant dans le système de santé français. Cette évolution a été induite par des changements structurels de l'offre et de la demande sur le marché des soins de premiers recours. Ces changements se caractérisent avant tout par un accroissement de la demande, en raison du vieillissement de la population et de l'augmentation de la prévalence des maladies chroniques, et par une diminution de la disponibilité des médecins généralistes. La dynamique positive de la démographie des MK, et leur rôle dans la délivrance de soins au domicile des patients, constituent une opportunité afin d'améliorer l'accès aux soins de premier recours à travers la réallocation d'activités entre médecins généralistes et MK.
Enjeux : Bien que l'accessibilité globale aux MK s'améliore, leur inégale répartition géographique demeure importante. L'Assurance maladie a ainsi lancé une série de politiques conventionnelles au cours de la dernière décennie, ciblant spécifiquement les professionnels des soins de premiers recours non-médecins, dont les MK en 2018. L'objectif global est de réduire les inégalités de répartition des MK entre des bassins de vie « sur- » et « sous- » dotés par le biais de limitations à l'accès au conventionnement dans les premiers, associés à des incitations financières à l'installation dans les seconds.
Méthode : Sur la base d'un design quasi-expérimental, nous utilisons des méthodes d'estimation en différence-de-différences avec décomposition annuelle (event-study), à partir de données administratives entre 2012 et 2022, pour étudier l'évolution de l'offre de soins en MK faisant suite à la réforme de l'Assurance maladie de 2018. Le premier modèle évalue l'effet causal des limitations d'accès au conventionnement dans 133 (sur 166) bassins de vie « sur-dotés » comparativement aux 187 bassins de vie appariés et contrôles. Le second modèle estime l'effet causal des incitations financières sur la densité des MK dans 187 (sur 648) bassins de vie « sous-dotés » comparativement aux 120 témoins.
Résultats : La politique coercitive limitant l'accès au conventionnement dans les bassins de vie « sur-dotés » parvient à stopper la croissance de la densité des MK dans ces zones. Cette limitation s'accompagne d'un effet de « ruissellement » en faveur des zones « très-dotées ». A contrario, il n'est pas estimé de différences significatives entre les espaces « intermédiaires » et ceux « sous-dotés » bénéficiaires d'incitations financières.

S'inscrire au séminaire : https://events.teams.microsoft.com/event/a720f73b-500f-45a6-ba66-015240a2b57c@efa5b48c-000c-4a8c-a9c1-e05c212b1377

Préférences sociales dans le financement des soins : résultats de l'enquête SOPHEA

Mardi 1^er octobre 2024

11h00

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Présentation : Jusot F. (Université Paris-Dauphine, Irdes) réalisée en collaboration avec Lomidze B. (Université de Bordeaux, Bordeaux School of Economics), Wittwer J. (Université de Bordeaux, Bordeaux Population Health) et Thébaut C. (Université de Limoges)
Discussion : Bricard D. (Irdes)

L'équité dans le financement des soins figure parmi les principaux objectifs des systèmes de santé. Son évaluation repose généralement sur les principes d'équité verticale et d'équité horizontale. Selon le principe d'équité verticale, les contributions des individus aux dépenses de santé devraient être liées à leur capacité à payer. Selon le principe d'équité horizontale, le financement des soins doit être indépendant des besoins et de la consommation de soins. Cependant, il existe peu de littérature sur l'évaluation empirique de l'adhésion de la population générale à ces principes d'équité dans le financement des soins.

Cette recherche vise ainsi à évaluer l'adhésion du public au principe d'équité horizontale dans le financement des soins et à analyser la sensibilité de cette adhésion aux motifs médicaux des dépenses de santé. À l'aide d'une enquête expérimentale auprès de 3 756 répondants représentatifs de la population française, nous mesurons l'adhésion de la population générale au principe d'équité horizontale dans le financement des soins, incluant également les soins de longue durée. En s'appuyant sur la nature aléatoire de l'enquête, une forte préférence est observée pour le principe d'équité horizontale lorsque les variations dans les coûts des soins sont liées à des différences de gravité de l'état de santé. Cette préférence n'est pas retrouvée lorsque les variations dans les coûts des soins de santé sont liées à des différences dans le choix hypothétique des offreurs de soins. Dans le cas de différences individuelles tant dans les coûts des soins que dans les revenus des individus, une moindre adhésion au principe d'équité horizontale est observée, tandis qu'une part significative des personnes interrogées préfère une allocation budgétaire favorisant les personnes à faibles revenus.

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Informations pratiques : séminaire en visio

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