QUESTIONS D'ÉCONOMIE DE LA SANTÉ : 2006

Toutes les éditions de l'Irdes suivent un processus de validation. Elles sont relues par des chercheurs et des spécialistes des sujets traités (institutionnels et acteurs de terrain). Présentées lors de séminaires et colloques de recherche français et internationaux, elles sont discutées pour être enrichies.

Les Questions d'économie de la santé font l'objet d'une présentation systématique lors du séminaire interne pouvant réunir tous ces acteurs : les « Mardis de l'Irdes ».

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QUESTIONS D'ÉCONOMIE DE LA SANTÉ : 2006


QES n° 116
2006/12





Améliorer la répartition géographique des professionnels de santé : les enseignements de la littérature.
Bourgueil Y., Mousquès J., Tajahmadi A.

La capacité des systèmes de santé des pays développés à garantir l'accessibilité aux soins et services de santé sur l'ensemble du territoire se posera avec acuité face à la diminution attendue du nombre de professionnels de santé, notamment des médecins, dans les années à venir. La répartition géographique et la productivité des professionnels de santé seront également touchées par des modifications déjà perceptibles – faible investissement dans la médecine générale, difficultés d'installation dans certaines zones, attrait pour l'exercice en groupe ou en institution –, ces changements étant liés notamment à une évolution des arbitrages entre vie professionnelle et vie privée. La plupart des travaux se limitent à une description des inégalités de répartition géographique en fonction de critères principalement démographiques ou professionnels, et analysent plus rarement les politiques visant à améliorer la répartition géographique des professionnels de santé et leurs résultats. Sur ce dernier point, la littérature étrangère ne permet pas de mettre en évidence de « remède miracle ». Néanmoins, tout en rendant compte d'une grande diversité de mesures intervenant à différents moments du parcours professionnel, elle souligne les limites des deux mesures les plus mobilisées : d'une part, l'augmentation globale du nombre de médecins, jugée inefficace, et d'autre part, les mesures financières, considérées comme insuffisantes.

Voir l'étude complète dans le rapport Irdes n° 1635.



QES n° 116
2006/12



Improving the geographical distribution of health professionals: What the literature tells us.
Bourgueil Y., Mousquès J., Tajahmadi A.

The ability of health systems in developed countries to guarantee access to health services throughout the country will be severely stretched in years to come, given the expected reduction in the number of health professionals, particularly doctors. The geographical distribution and productivity of health professionals will also be affected by already discernible trends – poor investment in general medicine, difficulties in setting up practice in some areas, the desire to work in group practices or in institutions, which trends are related in particular to the changing work-life balance. Most studies do no more than describe inequalities in geographical distribution using essentially demographic and professional criteria, and look more rarely at policies designed to improve the geographical distribution of health professionals, and their impact. With regard to the latter there is no “miracle remedy” in the international literature. Nevertheless, while taking into account the huge range of measures implemented at different points in the professional career, the literature highlights the limits of the two measures most frequently used: on one hand increasing the total number of doctors, which is considered to be ineffective, and on the other, financial incentives, which are thought to be insufficient.



QES n° 115
2006/11





Complémentaire maladie d'entreprise : contrats obligatoires ou facultatifs, lutte contre l'antisélection et conséquences pour les salariés.
Francesconi C., Perronnin M., Rochereau T.

La couverture complémentaire maladie d'entreprise proposée à 72 % des salariés, d'après l'enquête sur la Protection sociale complémentaire en entreprise (PSCE), est loin de représenter un bloc uniforme. De multiples offres existent : contrats obligatoires proposés à tous les salariés ou à une partie d'entre eux, contrats à souscription facultative avec ou sans options… Ces offres ne sont pas toutes exposées au même degré de risque d'antisélection. L'antisélection reflète le comportement d'individus jeunes et en bonne santé qui préfèrent ne pas s'assurer, le financement du risque maladie étant alors reporté sur les individus en mauvaise santé. D'après notre enquête, les assureurs se protègent de ce risque en proposant en grande majorité des contrats collectifs obligatoires ou des contrats facultatifs à options. Les contrats facultatifs sans options sont les plus exposés à ce risque, ils concernent à peine 15 % des salariés. Dans ce cas, des majorations de cotisations peuvent être prévues pour les salariés qui retardent la souscription du contrat. Contrats collectifs obligatoires et contrats facultatifs n'offrent pas les mêmes intérêts aux salariés. Les premiers, non soumis à l'antisélection et qui cumulent une série d'avantages en termes de coûts, proposent des niveaux de garanties en moyenne plus élevés. Les seconds laissent plus de liberté aux salariés, notamment la liberté de souscription, et semblent, dans le secteur des services, plus souvent proposés par des entreprises qui délèguent la gestion du contrat aux salariés.



QES n° 115
2006/11



Company supplementary health insurance: Compulsory or voluntary schemes, avoiding adverse selection and its effect on employees.
Francesconi C., Perronnin M., Rochereau T.

Company supplementary sickness insurance is offered to 72% of employees, according to the Company Supplementary Social Protection survey (PSCE), and is by no means uniform. Many different schemes exist: compulsory schemes offered to all employees or to a proportion of them, voluntary schemes with or without options etc.. These schemes are not all exposed to the same degree of adverse selection. Adverse selection exists where young persons in good health choose not to insure themselves, which leads people in poor health to finance their own risk. According to our survey, insurers protect themselves against this risk by proposing for the most part compulsory group schemes, or voluntary schemes with options. Voluntary schemes without options are most exposed to this risk, and affect at most 15% of employees. In these cases, employees who delay signing up to the scheme may face increased premiums. Compulsory group schemes and voluntary schemes do not offer the same levels of benefit to employees. The first, which are not exposed to adverse selection and enjoy a range of advantages in terms of costs, offer on average higher levels of cover. The voluntary schemes give employees more freedom, particularly that of whether to subscribe, and would appear, in the service sector, to be offered most often by companies which delegate management of the scheme to the employees.



QES n° 114
2006/11





Ecarts entre morbidité déclarée et morbidité diagnostiquée. L'exemple de l'obésité, de l'hypertension artérielle et de l'hypercholestérolémie.
Dauphinot V., Naudin F., Gueguen R. (CETAF), Perronnin M., Sermet C. (Irdes)

À partir d'un échantillon de personnes ayant à la fois répondu à une enquête santé par interview et accepté de subir ensuite un examen médical, cette étude compare les prévalences relevées dans ces deux sources pour trois facteurs de risque cardiovasculaires : obésité, hypertension artérielle et hypercholestérolémie. Quel que soit le problème de santé considéré, les individus sous-déclarent leurs troubles. Ils sont au contraire très peu à déclarer un problème alors que l'examen médical est négatif. Ainsi, - une personne sur trois a déclaré une taille et un poids erronés conduisant à une sous-estimation de la prévalence de l'obésité ; - près d'une personne sur deux souffrant d'hypertension artérielle ou d'hypercholestérolémie n'en a pas fait état lors de l'enquête. Dans le cas de l'obésité, la sous-déclaration semble liée à un léger défaut d'évaluation, volontaire ou non. En revanche, la très forte sous-déclaration de l'hypertension artérielle et de l'hypercholestérolémie apparaît plus inquiétante car elle traduit une probable méconnaissance du problème, faute de dépistage. Les résultats issus de cette étude montrent que les prévalences établies à partir d'auto-déclarations doivent être utilisées avec prudence, par exemple dans le cadre de campagnes de prévention. L'enjeu est de taille pour les maladies cardiovasculaires qui, avec 180 000 décès par an, représentent la première cause de mortalité en France.



QES n° 114
2006/11



Differences between reported and diagnosed morbidity. The examples of obesity, arterial hypertension and hypercholesterolemia.
Dauphinot V., Naudin F., Gueguen R. (CETAF), Perronnin M., Sermet C. (Irdes)

Using a sample of persons who both responded to a health survey by interview and agreed to have a medical examination, this study compares the prevalence rates reported from these two sources for three cardiovascular risk factors: obesity, arterial hypertension and hypercholesterolemia. Individuals under-report poor health whatever the health problem; in general, very few report a problem although the results of medical examination is negative. We note that, - one person in three declared their height and weight incorrectly, resulting in an underestimation of the prevalence of obesity; - almost one in two persons suffering from arterial hypertension did not report this at the time of the survey. In the case of obesity, under-reporting seems to result from a problem of self evaluation, whether deliberate or not. However the significant under-reporting of arterial hypertension and hypercholesterolemia is of more concern because it probably indicates poor understanding of the problem due to inadequate screenning. The results of this study show that prevalence rates established on the basis of self-reporting must be interpreted carefully, as for example in prevention campaigns. This is a serious issue for cardiovascular mortality, which with 180 000 deaths per year, is the leading cause of mortality in France.



QES n° 113
2006/10





Logiques de recours aux soins des consultants de centres de soins gratuits Enquête Précalog 1999-2000.
Collet M. (Drees), Menahem G., Picard H.

Une personne sur deux en situation de précarité déclare avoir souffert de douleurs difficiles à supporter dans l'année précédant l'enquête. Pourtant, plus de la moitié d'entre elles renoncent ou retardent le moment de se faire soigner. Tout se passe comme si certaines étaient réticentes aux soins médicaux : elles diffèrent en effet le moment de consulter ou n'y recourent que ponctuellement, alors que d'autres n'observent pas les traitements qui leur ont été prescrits ou vont même jusqu'à refuser de soigner leurs troubles de santé. Pourquoi de telles résistances ou refus ? Sans répondre complètement à cette question, notre enquête montre l'importance des rapports à la santé et le caractère déterminant des trajectoires particulièrement difficiles auxquelles les patients en situation précaire ont pu être confrontés (problèmes familiaux graves dans la jeunesse, chômage prolongé, etc.). Cette nouvelle exploration de l'enquête menée en 1999/2000 auprès de personnes consultant dans des centres de soins gratuits permet d'analyser la diversité des logiques de recours aux soins d'individus en situation de précarité. Elle complète la toute récente étude présentée par Médecins du monde en portant un autre regard sur un échantillon plus large.

Voir l'étude complète dans le rapport Irdes n° 1627.



QES n° 113
2006/10



Why patients attending free health centres seek care - Precalog Survey 1999-2000.
Collet M. (Drees), Menahem G., Picard H.

One in two persons living in social exclusion reports having suffered pain which is difficult to endure during the year preceding the survey. Yet more than half refuse or delay seeking treatment. It appears that some of them are reluctant to seek medical care: they put off seeking a consultation or attend haphasardly, while others do not adhere to the prescribed treatment or even refuse to treat their health problems. Why is there this resistance or denial? While it does not completely answer this question, our survey shows the importance of people's relationship with the health system and the important influence of the particularly difficult lives which people living in social exclusion have endured (serious family problems during their youth, prolonged unemployment etc.). This new exploration of the survey of persons consulting free health centres, carried out in 1999/2000, enables us to analyse the variety of motives for seeking care of the socially excluded population. It completes the recent study of Médecins du monde by looking again at a bigger sample.



QES n° 112
2006/09





La complémentaire maladie d'entreprise : niveaux de garanties des contrats selon les catégories de salariés et le secteur d'activité.
Francesconi C., Perronnin M., Rochereau T.

A partir d'une enquête menée fin 2003 auprès d'entreprises, cette étude montre qu'en matière de couverture maladie collective, les cadres cumulent les avantages : plus nombreux que les non-cadres à y accéder, ils bénéficient également de niveaux de garanties plus élevées. En effet : - les entreprises employant de fortes proportions de cadres offrent en moyenne des contrats avec des garanties plus importantes ; - et lorsqu'elles proposent des contrats différents selon la catégorie des salariés, les garanties sont presque toujours plus fortes pour les cadres. Au final, pour les soins les moins biens remboursés par l'Assurance maladie obligatoire, les soins dentaires et l'optique, un cadre sur trois peut accéder, via son entreprise, à un contrat offrant des garanties élevées contre seulement un non-cadre sur cinq. Si, en moyenne, les niveaux de garanties varient peu selon les secteurs d'activité, de fortes disparités existent entre entreprises d'un même secteur, selon leur taille et le statut des salariés. Ainsi, les salariés des petites entreprises du secteur des services et encore plus de l'industrie restent majoritairement exclus de la protection maladie collective ; par ailleurs, contrairement au secteur de l'industrie, le secteur de la construction fait peu de différences entre cadres et non-cadres que ce soit pour l'accès aux contrats collectifs ou pour les niveaux de garanties offerts.



QES n° 112
2006/09



Workplace provided supplementary health insurance: Levels of cover in contracts by type of employee and sector of activity.
Francesconi C., Perronnin M., Rochereau T.

On the basis of a survey of companies carried out at the end of 2003, this study shows that managers enjoy a range of benefits related to group health insurance: more managers than non-managers have access to these schemes, and they benefit from higher levels of cover. Thus: - companies employing high proportions of managers on average offer contracts with better cover; - and where they offer different contracts to different groups of employees, the cover is almost always better for managers. And finally, for those services least well-reimbursed by public health insurance, dental and optical services, one manager in three has access through his employer to a contract with a good level of cover, compared to one in five non-managers. If, on average, the levels of cover vary little by sector of activity, there are big differences between companies in the same sector, depending on their size and the status of employees. Hence employees of small companies in the services sector and to an even greater extent in the manufacturing sector, are for the most part excluded from group health insurance schemes; whereas the construction sector, in contrast to the manufacturing sector, makes little distinction between managers and non-managers in terms either of access to company schemes or the levels of cover offered.



QES n° 111
2006/07





Les dépenses de prévention et les dépenses de soins par pathologie en France.
Fénina A., Geffroy Y., Minc C., Renaud T., Sarlon E., Sermet C.

Réalisée à partir des comptes nationaux de la santé de 2002, cette étude présente une estimation de la répartition des dépenses de santé d'une part entre soins curatifs et soins préventifs et, d'autre part, entre les grands groupes de pathologies. En 2002, la France a consacré 10,5 milliards d'euros à la prévention, soit 6,4 % de la dépense courante de santé, la moitié étant destinée à éviter la survenue d'une maladie ou d'un état indésirable, le quart au dépistage des maladies et un autre quart à la prise en charge des facteurs de risque ou des formes précoces des maladies. Les dépenses de prévention issues de la consommation de soins et de biens médicaux s'élèvent à 5,7 milliards d'euros. La consommation de soins et de biens médicaux qui ne ressort pas de la prévention a pu être répartie par pathologie. Ainsi, les maladies cardiovasculaires représentent le poste le plus important (12,6 %), devant les troubles mentaux et les maladies ostéo-articulaires (respectivement 10,6 % et 9 %). Les affections de la bouche et des dents prédominent dans les dépenses de soins ambulatoires (28,3 %) et les maladies circulatoires et les troubles mentaux concentrent à eux deux plus du quart des dépenses hospitalières.

Voir l'étude complète dans le rapport Irdes n° 1706.



QES n° 111
2006/07



Expenditure on prevention and care by disease in France.
Fénina A., Geffroy Y., Minc C., Renaud T., Sarlon E., Sermet C.

This study is based on the 2002 National Health Accounts, and presents an estimation of the distribution of health expenditure by curative and preventive care, and distribution of curative expenditure by the main disease groups. In 2002, France spent 10,5 billion Euros on prevention, i.e. 6.4% of current health expenditure, half of this on preventing disease or undesirable states, one quarter on disease screening and the remaining quarter on intervention in risk factors or early stage disease. Expenditure on prevention related to the Consumption of care and medical goods was 54.7 billion Euros. Consumption of care and medical goods excluding prevention has been allocated by disease. Thus, expenditure on cardiovascular disease is the highest (12.6%), greater than mental illness and musculoskeletal disease (10.6% and 9% respectively). Infections of the mouth and teeth account for most ambulatory care expenditure (28.3%) and circulatory disease and mental illness together represent more than a quarter of hospital expenditure.



QES n° 110
2006/07





Enquête santé, soins et protection sociale 2004 : premiers résultats.
Allonier C., Guillaume S., Rochereau T.

L'enquête santé et protection sociale (ESPS) dresse un tableau de l'état de santé, des soins et de la protection sociale de la population de France métropolitaine selon ses caractéristiques sociales. En 2004, de nouvelles données sur l'état de santé montrent que les femmes sont plus nombreuses que les hommes à ne pas se déclarer en bonne santé (29,6 % contre 22,5 %). Elles déclarent d'ailleurs plus de maladies (3,9 contre moins de 2,7 pour les hommes), mais de moindre gravité. Les hommes, qui ont une espérance de vie plus faible, déclarent plus de maladies graves. Malgré l'existence de la couverture maladie universelle complémentaire, près d'une personne sur 10 déclare encore ne pas avoir de couverture maladie complémentaire et 13 % avoir renoncé à des soins pour des raisons financières au cours des douze derniers mois. Près de la moitié des renoncements concernent les soins dentaires, 18 % les lunettes et 9 % les soins de spécialistes. L'enquête confirme le fort gradient social des statistiques de santé : ce sont les ménages d'ouvriers ou d'employés qui se déclarent en plus mauvais état de santé, qui déclarent le moins bénéficier d'une couverture complémentaire maladie et le plus de renoncements aux soins.



QES n° 110
2006/07



Health, Health Care and Insurance Survey 2004: First results.
Allonier C., Guillaume S., Rochereau T.

The Health, Health Care and Insurance survey (ESPS) depicts how health care and health insurance cover are distributed among the French population. The 2004 survey provides new results on health status. Women are less likely than men to report good health (29.6% compared to 22.5%). They also declare more illnesses (3.9 compared to 2.7 for men), but these are less severe. Men, whose life expectancy is lower, declare more serious illnesses. Acces to supplementary health insurance on health care appear to be a issue for a non negligeable part of the French population. Nearly one in ten persons report neither CMU supplementary health insurance. 13% report almost one not sought care for financial reasons during the previous twelve months. Almost half of not sought care concern dental care, 18% medical optics, and 9% specialist care. The survey confirms the strong social gradient in health Insurance and health care status: blue collar households and those of employees report poor health status most frequently, are least likely to have supplementary health insurance cover and are most likely to forego care.



QES n° 109
2006/06





L'impact de l'état de santé sur l'emploi des seniors en Europe.
Barnay T., Debrand T.

TL'état de santé des seniors européens joue fortement sur la probabilité d'être en emploi, selon l'étude réalisée à partir de l'enquête SHARE 2004. A l'échelle européenne, le taux d'emploi des personnes de 50 ans et plus est en effet beaucoup plus faible pour les personnes déclarant une maladie ou une limitation sévère dans leurs activités quotidiennes. II est, par exemple, deux fois moins élevé que la moyenne chez celles qui déclarent souffrir d'un accident vasculaire cérébral (AVC). De même, pour les personnes atteintes d'un cancer, le taux d'emploi passe de 43 % à 34 % pour les femmes et de 63 % à 42 % pour les hommes. Après avoir éliminé les effets de l'âge, du niveau d'études, du statut marital et du pays de résidence sur l'état de santé, l'analyse montre que les maladies les plus invalidantes pour l'emploi sont pour les hommes : les fractures de la hanche, les accidents vasculaires cérébraux et le cancer et pour les femmes : les accidents vasculaires cérébraux, les maladies cardiaques et le diabète. L'étude montre enfin que l'état de santé n'explique pas les différences entre les taux d'emploi des seniors des pays européens étudiés, qui varient dans la population masculine d'un peu plus de 40 % en Autriche à 80 % en Suisse. Ces écarts seraient à mettre plutôt sur le compte des conjonctures économiques nationales et des cadres institutionnels concernant par exemple l'âge légal de départ à la retraite ou les dispositifs de cessation d'activité.



QES n° 109
2006/06



Effects of health on the labour force participation of older persons in Europe.
Barnay T., Debrand T.

The health status of older Europeans has a major influence on the probability of being in employment, according to a study based on the SHARE 2004 survey. At the European level the employment rate of persons aged 50 or more is much lower for persons self-reporting a disease or severe restrictions in activities of daily living. For example it is half the average for persons who have suffered a cerebrovascular accident (CVA). Similarly, for persons suffering from cancer, the employment rate falls from 43% to 34% for women and from 63% to 42% for men. After controlling the effects of age, educational level, marital status and country of residence on health status, the analysis shows that the diseases which are most detrimental to employment for men are: hip fractures, cerebrovasular accidents, heart disease and diabetes. Finally the study shows that health status does not explain the differences in employment rate for men between European countries. This varies from a little over 40% in Austria to 80% in Switzerland. These differences are more likely to relate to differences in national economic circumstances and to regulations governing the legal age of retirement and mechanisms for leaving employment.



QES n° 108
2006/05





Quels dispositifs de cessation d'activité pour les personnes en mauvaise santé ?
Barnay T., Jeger F.

Les pensions d'invalidité constituent le principal dispositif dédié à la cessation d'activité pour raison de santé : un peu plus de 510 000 personnes de plus de 50 ans en bénéficient fin 2004. Ce mode de sortie anticipée de l'emploi semble toutefois moins fréquent en France que dans d'autres pays d'Europe notamment au Royaume-Uni et en Suède. Pourtant, une santé dégradée joue autant en France qu'ailleurs sur la probabilité de cesser son activité. Cette situation est en partie due à l'existence en France de mesures de politique de l'emploi ou du chômage indemnisé dont bénéficient aussi certaines personnes ayant des problèmes de santé. Chez les hommes âgés de 50 à 59 ans, une partie des personnes souffrant d'une incapacité se retrouvent en effet au sein des chômeurs dispensés de recherche d'emploi. En France, les différentes mesures liées aux préretraites et la dispense de recherche d'emploi permettent ainsi aux salariés dont l'état de santé est dégradé de quitter prématurément le marché du travail alors que dans d'autres pays d'Europe, ce sont les dispositifs d'invalidité qui jouent essentiellement ce rôle.



QES n° 107
2006/05





Construction d'un indicateur continu d'état de santé agrégeant risque vital et incapacité.
Perronnin M., Rochaix L., Tubeuf S.

Les études sur les disparités d'état de santé requièrent l'utilisation d'indicateurs continus mesurant globalement l'état de santé. En effet, du fait de leur caractère synthétique, ces indicateurs permettent de situer les différentes catégories de la population sur une échelle unique et facilitent ainsi les comparaisons. De plus, leur aspect continu permet de nombreux calculs statistiques (moyenne, variance, indices de concentration). Or, la plupart du temps, lorsque des individus sont enquêtés sur leur santé, plusieurs dimensions sont abordées par le biais de questions à items de réponse multiples : liste de maladies, incapacités, état de santé autoévalué. S'appuyant sur les données de l'année 2002 de l'Enquête santé et protection Sociale, cette étude présente une méthode de construction d'un indicateur continu d'état de santé qui agrège le pronostic vital et le niveau d'incapacité que les pathologies individuelles déclarées induisent au minimum. Cette agrégation est réalisée en classant au préalable les pathologies suivant ces deux dimensions puis en attribuant aux pathologies d'une même classe un poids en fonction de leur influence sur la note de santé que les individus s'attribuent.



QES n° 106
2006/04





Modes d'accès aux spécialistes : état des lieux avant la mise en place du parcours de soins coordonnés.
Le Fur P., Lengagne P.

Protection sociale menée par l'Irdes en 2004, et donc avant la mise en place de la réforme de l'Assurance maladie d'août 2004, environ un tiers des séances de spécialistes résultait d'un accès direct des patients, avec d'importantes variations selon la spécialité du praticien. Trois catégories de spécialistes se distinguent : - les spécialistes pour lesquels l'accès est principalement à l'initiative du patient : les dermatologues, les ophtalmologues et les gynécologues ; - les spécialistes consultés très majoritairement après conseil médical (y compris celui du spécialiste consulté lui-même) : les anesthésistes, radiologues, endocrinologues, chirurgiens, pneumologues, cardiologues, gastro-entérologues et rhumatologues ; - enfin, ceux qui ont un accès mixte : les psychiatres et les ORL. Parmi les consultants de spécialistes, le mode d'accès (conseillé ou non par un médecin) était peu influencé par le statut socio-économique des patients, mais dépendait principalement de leur état de santé, du lieu de la séance (ville ou hôpital) ou encore de la spécialité concernée.



QES n° 105
2006/01





L'Enquête santé protection sociale 2004, un outil d'analyse pluridisciplinaire de l'accès aux soins, de la couverture maladie et de l'état de santé des Français.
Allonier C., Dourgnon P., Rochereau T.

L'Enquête santé protection sociale (ESPS) 2004 est un outil pluridisciplinaire qui permet d'étudier, au niveau de l'individu, les relations entre l'état de santé, l'accès aux services de santé, l'accès à la couverture maladie publique ou privée et le statut économique et social. Sa périodicité courte, l'étendue de ses questionnements et sa dimension longitudinale lui permettent de participer à l'évaluation des politiques de santé, de traiter les problématiques d'équité du système ou de santé publique. Enfin, son lien avec les données de prestation de la Sécurité sociale rend notamment possible des analyses fines des déterminants du recours aux soins. En 2004, ESPS a interrogé plus de 8 000 ménages et 22 000 individus, avec le taux de participation le plus élevé depuis 1998. Parmi les principales nouveautés, on peut noter des questions sur le déroulement de séances de médecine ambulatoire, des questions sur les périodes d'inactivité, de difficultés financières ou d'isolement, ainsi qu'un recueil du capital social.