DOCUMENTS DE TRAVAIL : 2010

Série de pré-articles scientifiques, en anglais ou en français, les Documents de travail présentent à la discussion un état de la réflexion sur une problématique de recherche. Ils sont soumis à parution dans des revues à comité de lecture.

Toutes les éditions de l'Irdes suivent un processus de validation. Elles sont relues par des chercheurs et des spécialistes des sujets traités (institutionnels et acteurs de terrain). Présentées lors de séminaires et colloques de recherche français et internationaux, elles sont discutées pour être enrichies.

Les Questions d'économie de la santé font l'objet d'une présentation systématique lors du séminaire interne pouvant réunir tous ces acteurs : les « Mardis de l'Irdes ».

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DOCUMENTS DE TRAVAIL : 2010


DT n° 37
2010/12



Disparities in Regular Health Care Utilisation in Europe
Sirven N., Or Z. (IRDES)

Despite common recommendations and quasi universal health care coverage in all European countries, there are large differences in the utilisation patterns of different health services. Little comparative information is available on different types of health service utilisation and variations in utilisation patterns over a longer time span. The objective of this study is to compare and investigate individual and cross-country determinants of health care utilisation habits over the life span across European countries. We found that while there is a general shift toward more regular and preventive care utilisation in all countries; there are still signifi cant social inequalities between countries and cohorts. There is also evidence that once the individual effects have been isolated, cross-cohort and country differences in the prevalence of regular care use are partly associated with differences in welfare states interventions.

Disparités d'accès aux soins tout au long de la vie en Europe
La présence des disparités dans l'accès aux soins est largement documentée dans la littérature empirique dans l'ensemble des pays européens. Pour autant, l'évolution de l'accès aux différents types de soins dans une perspective à la fois intergénérationnelle et internationale est assez mal connue, faute de données. La mise à disposition des données de la troisième vague de l'enquête européenne SHARE vient combler ce vide. A partir de données rétrospectives sur l'histoire de vie des Européens de 50 ans et plus, cette étude propose une analyse des déterminants micro et macro-économiques de l'accès régulier à cinq types de soins : suivi de la pression artérielle, tests sanguins et de vision, visite chez le gynécologue, mammographie. Nos résultats montrent qu'il y a une nette progression de recours réguliers aux soins dans tous les pays au cours du temps, mais des disparités importantes persistent entre les générations et les pays. Après que les effets individuels aient été pris en compte dans un modèle multi-niveaux par pays et cohortes, ces disparités d'accès aux soins réguliers s'expliquent en partie par les différences d'intervention de l'Etat providence.

Paru dans : The Individual and the Welfare State. Life Histories in Europe in Borsch-Supan A., Brandt M., Hank K. & Schroder M. (Eds), Springer: Heidelberg. 2011, 241-254.



DT n° 36
2010/12



Le recours à l'Aide complémentaire santé : les enseignements d'une expérimentation sociale à Lille
Guthmuller S. (Université Paris-Dauphine), Jusot F. (Université Paris-Dauphine, Irdes), Wittwer J. (Université Paris-Dauphine), Desprès C. (Irdes)

Le dispositif de l'Aide complémentaire santé (ACS) a été mis en place au 1er janvier 2005 afin d'inciter les ménages dont le niveau de vie se situe juste au dessus du plafond CMU-C à acquérir une couverture complémentaire santé (CS). Même si le nombre de bénéficiaires a lentement progressé depuis son introduction, le recours à l'ACS reste faible. Deux hypothèses peuvent être formulées pour expliquer cet état de fait : (1) Le défaut d'information sur l'existence du dispositif, son fonctionnement et sur les démarches à entreprendre pour en bénéficier. (2) Le montant de l'aide est insuffisant, une CS resterait trop chère même après déduction de l'aide.
Cet article cherche à tester la validité de ces deux hypothèses dans le cadre d'une expérimentation contrôlée au niveau d'une Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) (à Lille). Trois groupes d'assurés ont été aléatoirement constitués ; le premier groupe (groupe témoin) s'est vu proposer le montant d'ACS en vigueur, le deuxième groupe (groupe traité 1) a reçu une proposition d'aide majorée et le troisième groupe (groupe traité 2) a reçu en plus d'une proposition d'aide majorée, une invitation à une réunion d'information sur le dispositif.
L'analyse des taux de dossiers de demande retournés par groupe ainsi que le nombre d'ACS accordées rend compte des conclusions suivantes :(1) La majoration du « chèque santé » a un effet faible mais significatif sur le recours à l'ACS. (2) De manière inattendue, l'invitation à la réunion d'information annule l'effet de la majoration du chèque. (3) Assister à la réunion augmente cependant de manière significative la probabilité de retourner un dossier de demande. Cette étude confirme ainsi que l'ACS est un dispositif compliqué qui touche difficilement sa cible. Par ailleurs, les bénéficiaires d'une CS ne répondent pas de manière significativement différente aux non bénéficiaires ce qui laisse à penser que la question centrale du non recours à l'ACS n'est pas celle du coût de la CS mais plus certainement celle de l'accès à l'information et celle du coût et de la difficulté des démarches, l'incertitude pesant sur l'éligibilité étant un facteur aggravant.

Affordability of Complementary Health Insurance in France: A social experiment
In order to improve financial access to complementary health insurance (CHI) in France, a CHI voucher program was introduced in 2005, called Aide Complémentaire Santé (ACS). ACS is intended for households whose resources are just above the free CHI plan eligibility threshold (CMU-C). Four years later, the program concerns only 18% of the eligible population.
We developed a controlled experiment with the National Health Insurance Fund in order to test whether this low take-up rate is due to the current financial aid being insufficient or whether it is explained by a lack of information on the application process. Three groups of eligible households living in an urban area in the north of France were randomly selected: a control group benefiting from the current financial aid, a group benefiting from a 75% voucher increase, and a last group benefiting from a 75% voucher increase and invitation to an information meeting on ACS.
Six months after experiment started, we observe a small but positive effect of the voucher increase on ACS take-up. Surprisingly, both treatments, the invitation to a briefing and the voucher increase, seem to cancel each other out. However, attending the briefing has a positive and significant impact on ACS take-up. Thus, this study confirms that ACS is complicated and hardly hits its target. Moreover, CHI beneficiaries and non-beneficiaries don't respond differently to treatments, which suggests that the central issue of ACS low take-up rate is not the CHI cost itself but most certainly that of the access to information, the cost and the complexity of the application process.

A donné lieu à : Questions d'économie de la santé Irdes, n° 162, 2011/02.
Le recours à l'Aide complémentaire santé : les enseignements d'une expérimentation sociale à Lille.
Guthmuller S., Jusot F., Wittwer J. en collaboration avec Desprès C.

Paru dans : Rapport final de l'appel à projet d'expérimentations sociales 2008 du Haut Commissariat aux solidarités actives contre la pauvreté. 2010.
Le recours à l'Aide complémentaire santé à Lille : résultats d'une expérimentation sociale.
Wittwer J., Jusot F., Guthmuller S., Desprès C., Renaud T.

Paru dans : Document de travail Leda-Legos, WP n° 7/2011, Le recours à l'Aide complémentaire santé : les enseignements d'une expérimentation sociale à Lille, 2011 Guthmuller S., Jusot F., Wittwer J. en collaboration avec Desprès C.
Legos.Dauphine



DT n° 35
2010/12



Subscribing to Supplemental Health Insurance in France: A Dynamic Analysis of Adverse Selection
Franc C., Perronnin M., Pierre A. (IRDES)

Adverse selection, which is well described in the theoretical literature on insurance, remains relatively difficult to study empirically. The traditional approach, which focuses on the binary decision of "covered" or "not", potentially misses the main effects because heterogeneity may be very high among the insured. In the French context, which is characterized by universal but incomplete public health insurance (PHI), we study the determinants of the decision to subscribe to supplemental health insurance (SHI) in addition to complementary health insurance (CHI). This work permits to analyze health insurance demand at the margin. Using a panelized dataset, we study the effects of both individual state of health, which is measured by age and previous individual health spending, and timing on the decision to subscribe. One striking result is the changing role of health risk over time, illustrating that adverse selection occurs immediately after the introduction of SHI. After the initial period, the effects of health risks (such as doctors' previous health expenditures) diminish over time and financial risks (such as dental and optical expenses and income) remain significant. These results may highlight the inconsistent effects of health risks on the demand for insurance and the challenges of studying adverse selection.

Souscrire une assurance complémentaire en France : une analyse dynamique de la sélection adverse
La sélection adverse est décrite de manière détaillée dans la littérature théorique sur l'assurance mais reste assez difficile à analyser d'un point de vue empirique. L'approche traditionnelle consiste à se focaliser sur le choix d'être couvert ou non couvert. Cependant, en ignorant l'hétérogénéité potentiellement forte au sein des assurés, cette approche peut éluder l'essentiel de la sélection adverse. Dans le contexte français, qui est caractérisé par l'existence d'une couverture assurantielle publique (PHI) universelle mais incomplète, nous étudions les déterminants de la décision de souscrire une surcomplémentaire santé (SHI) complétant les remboursements d'un contrat de couverture complémentaire santé de base (CHI). Ce travail permet ainsi d'analyser la demande d'assurance à la marge. En utilisant des données panélisées, nous étudions l'effet de l'état de santé, mesuré par l'âge et par les dépenses de santé passées, et du temps dans la décision de souscrire la surcomplémentaire. Un résultat important est l'évolution au cours du temps du rôle du risque santé dans la décision de souscription, illustrant le fait que la sélection adverse survient immédiatement après l'introduction de la surcomplémentaire. Après la période de souscription, l'effet des variables de risque santé (telles que les dépenses passées en soins de médecins) diminuent au cours du temps alors que les variables de risque financier (telles que les dépenses en optique et en dentaire et le revenu) restent significatives. Ces résultats mettent en lumière l'instabilité de l'effet du risque santé sur la demande d'assurance et donc le défi que représente l'analyse de la sélection adverse.

A donné lieu à : Questions d'économie de la santé Irdes n° 150. 2010/01.
Qui a souscrit une surcomplémentaire ? Une analyse dynamique de l'auto-sélection.
Franc C. (Cermes, Inserm U988, CNRS UMR8211), Perronnin M. (Irdes), Pierre A. (Irdes), en collaboration avec Cases C. (Ined)



DT n° 34
2010/11



Out-of-Pocket Maximum Rules under a Compulsory Health Care Insurance Scheme: A Choice between Equality and Equity
Debrand T., Sorasith C. (IRDES)

Using the microsimulation model ARAMMIS, this study attempts to measure the impacts of introducing an out-of-pocket (OOP) maximum threshold, or a safety net threshold, on consumer copayments for health care financed by the abolition of the Long-term Illness Regime (ALD) in France. The analysis is based on a comparison of different safety net threshold rules and their redistributive effects on patients' OOP payments.
We attach particular importance to indicators that bring to light changes in OOP payment levels and measure their impact on the equity of OOP distribution. The first section outlines the French National Health System to provide a better understanding of the stakes involved in reforming the health care reimbursement rules under the Compulsory Health Care Insurance scheme. In the second section, we describe the hypotheses retained, the database and the microsimulation model. The final section presents key findings, measuring the impact of the reform at both individual and system levels.

Bouclier sanitaire : choisir entre égalité et équité Une analyse à partir du modèle ARAMMIS
Cet article cherche à mesurer, à l'aide du modèle d'Analyse des réformes de l'Assurance maladie par micro-simulation statique (ARAMMIS), les effets de la mise en place d'un bouclier sanitaire financé par la suppression du régime des affections de longue durée (ALD). Notre étude repose sur la comparaison des conséquences redistributives de différentes règles de boucliers sur les restes à charge des patients dans le secteur ambulatoire en France. Nous attachons une importance particulière aux indicateurs permettant de mettre en évidence les modifications des restes à charge et de mesurer l'évolution du système en termes d'équité. Nous présentons, dans une première partie, le cadre général du système de santé en France pour mieux comprendre le contexte et les enjeux d'une refonte du mode de remboursement lié à l'Assurance maladie obligatoire. Dans une deuxième partie, nous décrivons les hypothèses retenues, la base de données et le modèle de micro-simulation. Enfin, nous consacrons la dernière partie à la présentation des principaux résultats mesurant l'impact de la réforme tant au niveau des individus qu'au niveau du système.

A donné lieu à : Questions d'économie de la santé Irdes n° 159. 2010/11.
Apports du modèle de microsimulation Arammis : une analyse des effets redistributifs du plafonnement des restes à charge en ambulatoire.
Debrand T., Sorasith C.



DT n° 33
2010/07



Effort or Circumstances: Does the Correlation Matter for Inequality of Opportunity in Health?
Jusot F. (Université Paris-Dauphine, LEDA-LEGOS, Irdes), Tubeuf S. (University of Leeds, Academic Unit of Health Economics), Trannoy A. (EHESS, Greqam-Idep)

This paper proposes a method to quantify the contribution of inequalities of opportunities and inequalities due to differences in effort to be in good health to overall health inequality. It examines three alternative specifications of legitimate and illegitimate inequalities drawing on Roemer, Barry and Swift's considerations of circumstances and effort. The issue at stake is how to treat the correlation between circumstances and effort. Using a representative French health survey undertaken in 2006 and partly designed for this purpose, and the natural decomposition of the variance, the contribution of circumstances to inequalities in self-assessed health only differs of a few percentage points according to the approach. The same applies for the contribution of effort which represents at most 8%, while circumstances can account for up to 46%. The remaining part is due to the impact of age and sex.

Effort ou circonstances : leur corrélation joue-t-elle sur les chances en santé ?
Cet article propose une méthode pour décomposer les inégalités de santé en, d'une part, celles liées aux conditions de vie pendant l'enfance et à l'origine sociale et, d'autre part, celles liées aux différences de styles de vie et d'investissement en santé. Les premières constituent des inégalités des chances selon la philosophie de la responsabilité prônée par Ronald Dworkin, Richard Arneson, Gerald Cohen et John Roemer. Nous examinons trois positions possibles quant au traitement de la corrélation entre styles de vie et conditions initiales associées à des positions respectives prises par John Roemer, Brian Barry et Adam Swift. Chaque position déplace le curseur entre inégalités légitimes et illégitimes. La contribution des conditions initiales et du style de vie est réalisée à l'aide de la décomposition naturelle de la variance.
L'application aux données de l'Enquête santé protection sociale 2006 dans laquelle a été introduit un module spécifique de questions sur les conditions de vie dans l'enfance met en évidence la contribution massive des circonstances aux inégalités de santé (santé perçue) et ce, quelle que soit la position éthique retenue. Ainsi, les inégalités des chances représentent jusqu'à 46 % des inégalités de santé, alors que les inégalités de santé liées aux styles de vie ne dépassent pas 8 %, les inégalités résiduelles étant liées à l'influence de l'âge et du sexe.

Paru dans : Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, Numéro thématique - Inégalités sociales de santé, 2011/03/08, 8-9 : 96-98.
L'influence à long terme du milieu social d'origine et du tabagisme des parents sur le tabagisme en France : les résultats de l'enquête santé et protection sociale 2006.
Bricard D., Jusot F., Tubeuf S.

Paru dans : Cahiers de la Chaire Santé n° 8, 2010/10, 36 p.
Effort or Circumstances: Does the Correlation Matter for Inequality of Opportunity in Health.
Jusot F., Tubeuf S., Trannoy A.

Paru dans : Health Economics, vol. 19, n° 8, 2010/08. 921-938.

A donné lieu à : Questions d'économie de la santé Irdes, n° 154, 2010/05.
Les modes de vie : un canal de transmission des inégalités de santé ?
Bricard D., Jusot F., Tubeuf S.

Paru dans : Working Papers 08/24, Health, Econometrics and Data Group (HEDG), c/o Department of Economics, University of York. 2008/10.



DT n° 32
2010/06



Bouclier sanitaire : choisir entre égalité et équité ? Une analyse à partir du modèle ARAMMIS
Debrand T. (Irdes), Sorasith C. (Irdes)

Cet article cherche à mesurer, à l'aide du modèle d'Analyse des réformes de l'Assurance maladie par micro-simulation statique (ARAMMIS), les effets de la mise en place d'un bouclier sanitaire financé par la suppression du régime des affections de longue durée (ALD). Notre étude repose sur la comparaison des conséquences redistributives de différentes règles de boucliers sur les restes à charge des patients dans le secteur ambulatoire en France. Nous attachons une importance particulière aux indicateurs permettant de mettre en évidence les modifications des restes à charge et de mesurer l'évolution du système en termes d'équité. Nous présentons, dans une première partie, le cadre général du système de santé en France pour mieux comprendre le contexte et les enjeux d'une refonte du mode de remboursement lié à l'Assurance maladie obligatoire. Dans une deuxième partie, nous décrivons les hypothèses retenues, la base de données et le modèle de micro-simulation. Enfin, nous consacrons la dernière partie à la présentation des principaux résultats mesurant l'impact de la réforme tant au niveau des individus qu'au niveau du système.

OOP Safety Net Threshold: A Choice between Equality and Equity? An Analysis using the ARAMMIS model
Using the microsimulation model ARAMMIS, this study attempts to measure the impacts of introducing an out-of-pocket (OOP) maximum threshold or a safety net threshold on consumer copayments for ambulatory care financed by the abolition of the Long-term Illness Regime (ALD) in France. The analysis is based on a comparison of different safety net threshold rules and their redistributive effect on patients' OOP. We attach particular importance to indicators that bring to light changes in OOP payment levels and measure their impact on the equity of OOP distribution. The first section outlines the French National Health System to provide a better understanding of the stakes involved in reforming the healthcare reimbursement rules under the Compulsory Health Care Insurance scheme. In the second section, we describe the hypotheses retained, the data base and the microsimulation model. The final section presents key findings measuring the impact of the reform at both individual and system levels.

A donné lieu à : Questions d'économie de la santé Irdes, n° 159, 2010/11.
Apports du modèle de microsimulation Arammis : une analyse des effets redistributifs du plafonnement des restes à charge en ambulatoire.
Debrand T., Sorasith C.



DT n° 31
2010/04

Annulé et remplacé par DT n° 43
2012/02



Déterminants de l'écart de prix entre médicaments similaires et le premier entrant d'une classe thérapeutique
Sorasith C. (Irdes), Pichetti S. (Irdes), Cartier T. (Université Paris Diderot, Sorbonne Paris Cité, Irdes), Célant N. (Irdes), Bergua L. (CHU de Rouen), Sermet C. (Irdes)

La prolifération sur le marché de médicaments similaires suscite de nombreux débats autour de leur substituabilité, de leur prix, voire de l'opportunité de leur développement. Cette recherche vise à estimer, au sein de 31 groupes de médicaments homogènes du point de vue de leur structure moléculaire et de leurs indications, l'écart de prix entre la première présentation arrivée sur le marché et les similaires qui l'ont suivie, et à analyser les déterminants de cet écart de prix. Nous nous intéressons au cycle de vie du médicament sur la période entre 2001 et 2009, en prenant en compte non seulement la date de mise sur le marché, mais aussi l'ensemble des modifications ultérieures des prix ou des conditions du marché. Pour cela, nous appliquons un modèle multi-niveaux qui tient compte de l'appartenance des similaires à un groupe et de la structure temporelle des données.
Les résultats montrent l'existence d'écarts de prix significatifs avec un écart moyen de 59 % par groupe. Au sein d'un groupe donné, l'innovation accroît les écarts de prix tandis que l'arrivée de génériques dans un groupe ou la mise sous Tarif forfaitaire de responsabilité (TFR) les réduit. Pour les médicaments disponibles dans des dosages différents, la tarification proportionnelle au dosage, assez courante, accroît les écarts de prix au sein d'un groupe et introduit une iniquité horizontale entre les patients consommateurs de différents dosages. Enfin, les écarts de prix augmentent avec la part de marché du médicament, ce qui contraste avec le principe d'une fixation du prix inversement proportionnelle aux volumes de vente prévus ou réalisés.

Explaining Price Discrepancies between Me-Too Drugs and the First-In-Class
The development of so-called me-too drugs leads to controversial debates dealing with their substitutability, the opportunity of their presence on the market and their price. In this paper, we first bring together me-too drugs in 31 homogeneous groups of drugs considering that drugs in each group have to show the same principal molecular structural features and the same therapeutic indications. We then calculate in each group the price discrepancies between the first-in-class and each me-too drug in the class and we analyze explaining factors of these gaps. We consider the life cycle of each drug as a whole over the period between 2001 and 2009, considering both the date of the arrival on the market and later events such as price changes. We use a multi-level model which takes into account the temporal structure of the data and the fact that me-too drugs belong to a group.
Results show that in a group, me-too drugs are on average 59% more costly than firstin- class. In a given group, more innovation is associated with higher price gaps. On the contrary, arrival of generic drugs on the market or the fact that drugs are included in reference price groups (so-called “Tarif Forfaitaire de Responsabilité” [TFR] in France) tend to reduce the price gaps between me-too drugs and first-in-class. For those drugs that are available in several dosages, monotonic pricing, i.e. a price which is proportional to dosage, leads to higher price discrepancies and can be considered as unfair for patients who have to buy higher dosages. Finally, price gaps increase with drugs market shares, which contrasts with the price rule announced by the regulator.



DT n° 30
2010/01



Monitoring Health Inequalities in France: A Short Tool for Routine Health Survey to Account for LifeLong Adverse Experiences
Cambois E. (Ined), Jusot F. (Université Paris-Dauphine, Leda-Legos, Ined, Irdes)

Conventional health surveys focus on current health and social context but rarely address past experiences of hardship or exclusion. However, recent research shows how such experiences contribute to health status and social inequalities. In order to analyse in routine statistics the impact of lifelong adverse experiences (LAE) on various health indicators, a new set of questions on financial difficulties, housing difficulties due to financial hardship and isolation was introduced in the 2004 French National health, health care and insurance survey (ESPS 2004).
Logistic regressions were used to analyze associations between LAE, current socioeconomic status (SES) (education, occupation, income) and health (self-perceived health, activity limitation, chronic morbidity), on a sample of 4308 men and women aged 35 years and older.
In our population, LAE were reported by 1 person out of 5. Although more frequent in low SES groups, they concerned above 10% of the highest incomes. For both sexes, LAE are significantly linked to poor self-perceived health, diseases and activity limitations, even controlling for SES (OR>2) and even in the highest income group. This pattern remains significant for LAE experienced only during childhood.
The questions successfully identified in a conventional survey people exposed to health problems in relation to past experiences. LAE contribute to the social health gradient and explain variability within social groups. These questions will be useful to monitor health inequalities, for instance by further analyzing LAE related health determinants such as risk factors, exposition and care use.

Surveiller les inégalités de santé en France : un outil de prise en compte des expériences difficiles vécues au cours de la vie dans les enquêtes santé
Les enquêtes santé usuelles renseignent l'état de santé et le statut socio-économique actuels des individus mais ne permettent que rarement d'aborder les expériences passées de précarité ou d'exclusion. Des recherches récentes montrent pourtant l'impact de ce type d'expérience sur l'état de santé et qui expliquent en partie les inégalités sociales.
En 2004, de nouvelles questions ont été incluses dans l'Enquête sur la santé et la protection sociale (ESPS) afin d'étudier l'influence sur l'état de santé de plusieurs types d'expériences difficiles vécues au cours de la vie : difficultés financières, difficultés de logement dues à des problèmes financiers, période d'isolement. Les régressions logistiques sont utilisées pour analyser les associations entre ces expériences difficiles vécues au cours de la vie, le statut socio-économique actuel (éducation, occupation, revenu) et l'état de santé (santé perçue, limitation d'activité et maladie chronique) pour un échantillon de 4 308 hommes et femmes âgées de 35 ans et plus.
Dans cette population, une personne sur cinq déclare avoir connu au cours de sa vie au moins l'une des experiences considérées. Même si les personnes appartenant aux groupes sociaux les plus défavorisés sont plus fréquemment concernées, 10 % des personnes appartenant au plus haut quintile de revenu le sont également. Chez les hommes comme chez les femmes, la déclaration d'expériences difficiles passées est associée à une plus mauvaise santé, quel que soit l'indicateur de santé utilisé, y compris après contrôle par le statut socio-économique actuel. Enfin, les résultats restent très similaires lorsque l'on ne considère que les expériences difficiles vécues pendant l'enfance.
Ces questions permettent donc d'identifier avec succès dans une enquête traditionnelle des personnes vulnérables en termes de santé en raison d'expériences difficiles passées. Ces expériences difficiles vécues au cours de la vie contribuent non seulement à expliquer les inégalités de santé entre groupes sociaux mais également les inégalités de santé au sein de chaque groupe. Ces questions constituent donc un bon instrument de surveillance des inégalités de santé, par exemple à travers l'analyse des comportements de santé et du recours aux soins en lien avec ces expériences.

Paru dans : European Journal of Public Health.
Contribution of Lifelong Adverse Experiences to Social Health Inequalities: Findings from a Population Survey in France.
Cambois E., Jusot F.

Paru dans : Rapport Irdes n° 1621, Santé, soins et protection sociale en 2004.
Allonier C., Dourgnon P., Rochereau T.
Vulnérabilité sociale et santé, Cambois E., Jusot F., Paris : Irdes, 2006/01, 41-47.



DT n° 29
2010/01



Effect of a French Experiment of Team Work between General Practitioners and Nurses on Efficacy and Cost of Type 2 Diabetes Patients Care
Mousquès J. (Irdes, Prospere), Bourgueil Y. (Irdes, Prospere), Le Fur P. (Irdes, Prospere), Yilmaz E. (Drees)

This study aims to assess the efficacy and the cost of a French team work experiment between nurses and GPs for the managing of type 2 diabetes patients. Our study was based on a case control study design in which we compare the evolution of process (standard follow-up procedures) and final outcomes (glycemic control), and the evolution of cost. The study is realized for two consecutive periods between type 2 diabetes patients followed within the team work experiment (intervention group) or by “standard” GPs (controlled group).
After 11 months of follow-up, we showed that patients in the intervention group, compared with those in the controlled group, have more chances to remain or to become: correctly followed-up (with OR comprise between 2.1 to 6.8, p<=5%) and under glycemic control (with OR comprise between 1.8 to 2.7, p<=5%). The latter result is obtained only when a visit for education and counselling has been delivered by a nurse in supplement to systematic electronic patient registry and electronic clinical GPs reminder. All these results are obtained without difference in costs between the intervention and the controlled groups.
Finally, this experimentation of team working can be considered both effective and efficient. Our findings may have implications in the design of future larger primary care team work experiments to be launched by French health authorities.

L'impact d'une expérimentation française de travail en équipe, entre généralistes et infirmières, sur l'efficacité et les coûts du suivi des patients diabétiques de type 2
Elle s'appuie sur un design cas/témoin dans lequel nous comparons l'évolution des résultats de soins en termes de processus (procédures standards de suivi) et de résultat final (le contrôle glycémique), ainsi qu'en termes de coûts. Cette comparaison est réalisée entre deux périodes consécutives et entre des patients diabétiques de type 2 suivis dans l'expérimentation (le groupe d'intervention) ou dans le groupe témoin (le groupe contrôle).
Nous montrons qu'après onze mois de suivi, les patients Asalée, comparés à ceux du groupe témoin, ont une plus grande probabilité de rester ou devenir bien suivis en termes d'indicateurs de processus (OR compris entre 2.1 à 6.8, p < 5 %), ainsi qu'en termes de contrôle glycémique (OR compris entre 1.8 à 2.7, p < 5 %). Ces derniers résultats sont obtenus uniquement lorsque les patients ont bénéficié d'au moins une consultation infirmière d'éducation et de conseils hygiéno-diététiques en complément du rôle classique des infirmières dans le cadre de l'expérimentation Asalée, c'est-à-dire la mise à jour des dossiers médicaux informatisés avec l'inscription éventuelle de rappels informatiques à destination des généralistes.

Paru dans : Health Policy, vol 98, n° 2-3, 2010/12, 131-143.
Effect of a French Experiment of Team Work between General Practitioners and Nurses on Efficacy and Cost of Type 2 Diabetes Patients Care.
Mousquès J., Bourgueil Y., Le Fur P., Yilmaz E.